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Accueil > Industrie > Carlos Jaime (Ascom): “Notre plateforme permet au patient d’être aussi bien surveillé qu’en réanimation”

Carlos Jaime (Ascom): “Notre plateforme permet au patient d’être aussi bien surveillé qu’en réanimation”

Carlos Jaime a pris la direction d'Ascom pour la France, l'Espagne et le Portugal le 31 mai 2021. Il détaille pour mind Health sa stratégie numérique et les particularités des technologies d'Ascom.

Par Camille Boivigny. Publié le 13 juillet 2021 à 13h22 - Mis à jour le 21 septembre 2021 à 17h03
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La crise sanitaire a-t-elle “simplement” accéléré la numérisation ou assiste-t-on à un changement profond des pratiques ?

Carlos Jaime : Avoir œuvré pour le programme Ma Santé 2022 me permet de constater que les bonnes décisions avaient déjà été prises avant la pandémie avec la mise en place des étapes nécessaires au développement du numérique en santé. Notamment avec le lancement au 1er juillet de l’ENS (Espace Numérique de Santé rebaptisé Mon Espace Numérique de Santé) en phase pilote sur l’Occitanie et la Nouvelle Aquitaine, l’accélération et le bouquet de services pour les professionnels de santé à venir. La crise a permis d’accélérer le développement des usages auprès de ces derniers et des patients, toutes les initiatives initiées trouveront plus facilement leurs clients sur le marché, aussi bien utilisateurs que fournisseurs industriels. La téléconsultation est l’exemple le plus parlant : les médecins ont été contraints pour sauvegarder leur activité de basculer vers de nouveaux usages et ne reviendront pas en arrière.

Comment mieux faire adopter ce nouveau DMP ?

Carlos Jaime : Autant au départ cela a été un échec, autant aujourd’hui c’est un succès. Pas du point de vue de sa structure technique, certes : 95 % de ses informations ne sont pas structurées, au format PDF et par conséquent peu exploitables. Cela a toutefois eu la vocation d’éduquer patients et soignants. La nouvelle version sera un data repository (Meta Base de Données estimée à plus de 300 Peta Octets), un entrepôt de données au final, pseudonymisées ou anonymisées, pour le patient, le soignant et les entreprises qui auront besoin d’y avoir accès. À terme, il contiendra toutes les données structurées et consolidées du dossier patient, d’imagerie et de génomique. Des outils de machine learning pourront être utilisés afin de générer des alertes automatiques lors d’identification de facteurs de risques chez des patients ou des populations cibles. Il s’agit de développer un modèle beaucoup plus moderne.

Nettoyer, structurer et agréger les données, pourquoi était-ce impossible avec l’ancienne version ?

Carlos Jaime : On savait déjà restructurer les données non structurées mais on ne disposait pas d’un référentiel commun -on comparait des courgettes et des carottes- et la démarche s’effectuait sur des données asynchrones, c’est-à-dire historiques. Or, le passé n’intéresse que statistiquement pour valider des concepts en mode rétrospectifs. Aujourd’hui, lorsque l’on prend des décisions sur de nouvelles pratiques ou stratégies populationnelles, on a du mal à identifier l’impact positif ou négatif. Il est nécessaire de disposer d’une évaluation en temps réel de la performance d’un traitement par exemple. En recherche médicale, cela requiert idéalement les données omiques, de vie réelle et en continu. L’objectif est de travailler sur de la donnée structurée avec un référentiel commun et en temps réel, ce qui permettra de piloter l’activité santé, en ayant un retour sur investissement rapide des actions.

Quid du dossier pharmaceutique ?

Carlos Jaime : C’est un réel succès, on en a tous un ou presque, sans forcément le savoir ! Il y a eu peut-être quelques transgressions au regard du RGPD, avant que celui-ci ne soit mis en place,  mais si vous souhaitez connaître votre historique médicamenteux, il y est intégré. Au regard du peu de moyens qui ont été investis, le retour sur investissement est remarquable. Un partenariat a été créé avec le DMP, l’objectif étant de les fusionner.

Ascom est une société “numériquement mature”, quels sont vos objectifs et votre stratégie numérique ?

Carlos Jaime : Mes différentes expériences professionnelles m’ont permis de réaliser que les infrastructures créées pour le monitorage sécurisé des patients étaient performantes du  point de vue technologique mais que la mauvaise gestion des alarmes accentuait le niveau de charge morale des soignants lié à un nombre important d’alarmes et une surcharge administrative et réglementaire. Ils y consacrent plus de 50 % de leur temps au lieu d’être face aux patients. Il existe un véritable problème d’outillage des soignants : ils ne disposent que difficilement voire jamais de la bonne information. Chez Ascom, notre métier est de mettre à la disposition des soignants des outils pour qu’ils puissent se consacrer à leur mission première, soigner. Ceci en leur mettant à disposition au bout du bras un compagnon numérique “professionnel et personnalisé” avec les informations et les outils dont ils ont besoin pour exercer leurs missions sereinement et leur libérer du temps pour faire ce pour quoi ils sont formés.

Nul besoin d’innovation technologique, déjà bien aboutie, il s’agit plutôt d’innovation opérationnelle et organisationnelle ?

Carlos Jaime : Exactement, en proposant un outil sécurisé professionnel permettant d’agréger l’ensemble des usages l’ensemble des usages du soignant. Aujourd’hui, l’hôpital est une plateforme logistique qui doit être organisée avec des outils modernes permettant de faciliter les flux. Or, ce n’est pas le cas : l’outillage à leur disposition est souvent archaïque au regard de ce qui existe dans d’autres industries. Notre volonté est de faire bénéficier aux équipes hospitalières des outils modernes, éprouvés, interopérés et simples à utiliser.

Comment votre plateforme peut-elle se décliner à chaque soignant dont les missions et profils sont différents ?

Carlos Jaime : Chacun disposera de son double, avatar numérique professionnel au bout du bras avec les outils, applications et les patients attribués : dossier et prescription médicale, agenda, alarmes dans les services de réanimation etc. Ce système est déjà déployé en France à Chalon-sur-Saône et au CH Alpes Léman à Annemasse.

Concrètement comment fonctionne l’outil ?

Carlos Jaime : Le smartphone Ascom Myco 3 est une véritable plateforme d’alarmes secondaires et agrège des modules comme la géolocalisation et un bouton alerte en cas d’agression, un lecteur de code-barres pour scanner tout médicament prescrit et dispensé, automatiquement implémenté sur le dossier patient… Un datamatrix pour la sérialisation permet d’optimiser le flux au bloc opératoire en gérant les consommables à usage unique par exemple. Notre interface est agnostique et permet d’agréger de façon sécurisée l’ensemble des outils du soignant.

Quelle est la particularité de la technologie d’Ascom ?

Carlos Jaime : Elle est simple d’utilisation malgré la complexité d’agrégation des alarmes, informations et d’interopérabilité. C’est une sorte de hub au sein duquel converge l’ensemble des informations de l’hôpital, représentant une multitude de données extrêmement hétérogènes. La solution d’IA développée génère en fonction des paramètres du patient, physiologiques ou non, captés par des wearables des alarmes signalant sa dégradation via une messagerie sécurisée, quel que soit le service d’hospitalisation.

Vous souhaitez étendre le monitorage “maximal” existant en service de réanimation aux autres services ?

Carlos Jaime : Exactement, ainsi qu’à l’ambulatoire, en soins de suite, en maison de retraite, au domicile. 70 % des événements cardiaques surviennent en dehors des lits chauds ou de réanimation, où les patients ne sont pas monitorés. Notre solution permet de continuer à suivre le patient à l’aide de DM sécurisés connectés en Bluetooth, comme s’ils étaient à l’intérieur de l’hôpital. Il est nécessaire d’apporter de la modernité dans la gestion des informations du parcours de soins, qui comprend l’avant et l’après hôpital qui est le lieu où s’effectue le soin lourd. Notre plateforme unique permet au patient d’être aussi bien surveillé qu’en réa, tout au long de son parcours de soins.

Cet outil génère des alertes à partir des données collectées par des DM portés par le patient ?

Carlos Jaime : Exactement, le MYCO 3 fonctionne comme un bridge entre les DM et la plateforme. Le patient est équipé d’un patch suivant son tracé ECG, d’une montre connectée mesurant son pouls ou sa saturation en oxygène, etc. Tous sont référencés et interconnectables quel que soit leur fabricant (Philips, Drager,  Fresenius…). Notre solution dispose du marquage CE II b et aura l’agrément MDR cet été (selon le nouvelle réglementation européenne du 21 mai 2021).

L’outil permet-il de hiérarchiser les alarmes ou de les rendre lisibles par datavisualisation ?

Carlos Jaime : Oui, il s’agit d’alerte automatique. Il s’agit d’éviter “l’alarme fatigue”, la saturation des soignants quant aux alarmes, un burn out d’alarmes, une fibrillation intellectuelle. Il faut éviter que l’alarme vitale soit noyée parmi d’autres. Notre vocation est de laisser les alarmes vitales sur les infrastructures moniteurs existantes et que toutes les alarmes secondaires basculent sur le MYCO 3. Ainsi, lorsqu’une infirmière doit réaliser la toilette d’un patient en fin de vie, elle branche son outil dès son entrée dans le box, cela éteint toutes les alarmes durant trente minutes. La charge mentale est ainsi réduite et les soignants peuvent mieux gérer les différents niveaux d’alarme.

Comment valorisez-vous ces données collectées ? Sont-elles “recyclées” en projet de recherche ?

Carlos Jaime : Nous permettons aux établissements de santé de centraliser l’information, nous ne sommes pas propriétaires des données. Notre métier est simplement de les mettre à disposition. Une fois structurées, elles peuvent avoir plusieurs utilités mais nous sommes un facilitateur technologique, pas un opérateur d’exploitation de données.

Comment vous prémunissez-vous des cyberattaques et comment sont stockées toutes ces données collectées ?

Carlos Jaime : Nos technologies sont souvent hébergées “on premise”, mais nous ne sommes pas hébergeurs de données. Ces dernières demeurent à l’hôpital au sein d’une infrastructure sécurisée. En tant qu’acteur européen, nous ne sommes soumis ni au Patriot Act ni au Cloud Act américains. Il existe une réelle problématique de souveraineté de la donnée en Europe. Nous sommes favorables à un niveau d’exigence réglementaire très élevé parce-que l’on a besoin de professionnaliser et rassurer soignants et patients sur l’usage des données.

Que signifie “on premise” ?

Carlos Jaime : Sur site, c’est-à-dire lorsque les infrastructures sont localisées chez vous, c’est l’opposé du cloud. En France, l’hôpital ne dispose pas de ressources suffisantes pour mettre en place de telles infrastructures de cybersécurité. Le marché de la santé est archaïque contrairement à celui de la banque ou de l’assurance qui ont basculé dans le cloud à quelques exceptions près. Mais on ne peut pas demander aux hôpitaux d’être aussi performants que des opérateurs dont c’est le métier, il faudrait encourager une accélération vers des infrastructures cloud sécurisées par des opérateurs de cloud européen dont c’est le job de stocker et sécuriser la donnée.

Constatez-vous des différences entre la France, l’Espagne et le Portugal ?

Carlos Jaime : La position d’Ascom y est différente. En France elle est particulièrement forte dans le domaine de l’industrie du long-term care des maisons de retraite, moins dans le domaine hospitalier. L’objectif est de créer des équipes dédiées par activité pour être plus performant, notamment en nous appuyant sur notre important réseau de partenaires certifiés. L’Espagne et le Portugal sont plutôt des marchés en friche. Même si nous disposons déjà de quelques clients, nous sommes plutôt dans une démarche de business development. Il est question de nous appuyer sur nos partenaires existants pour en trouver de nouveaux. L’objectif est de construire une relation et un projet industriel au sein de cette région très dynamique qui bénéficie aujourd’hui de beaucoup de fonds européens pour la modernisation de leur infrastructure de santé. Il y a un appel d’air économique très important. Au Portugal, la maturité est assez hétérogène en fonction des marchés. L’objectif d’Ascom est d’y partager notre expertise sur ce marché, de faire bénéficier de notre savoir-faire et de l’excellence technologique qui a été développée en Italie, au Danemark en Suède etc. Nous venons par ailleurs de gagner toute l’hospitalisation du Pays de Galles.

Carlos Jaime

  • Président de la commission data & IA du pôle de compétitivité Medicen (mars 2015 – mai 2021)
  • DG d’InterSystems France (janvier 2017 – mai 2021)
  • Directeur de la division santé de Samsung France (octobre 2013 – janvier 2017)

Chiffres clés d’Ascom en 2020

  • 1 300 collaborateurs dans le monde
  • Présent dans 18 pays et depuis 40 ans en France
  • de 32 000 logiciels installés dans le monde
  • Croissance mondiale de +3.6 % en 2020, et +9.1 % dans le domaine de la santé
  • CA global de 281M CHF
  • 9,4% du CA investi dans la R&D
Camille Boivigny
  • base de données
  • cloud
  • Cybersécurité
  • Dispositif médical
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