Publication d’un guide de la HAS sur la simulation en santé et la gestion des risques

“Une aide pour orienter les objectifs pédagogiques des programmes de simulation afin de proposer des solutions pédagogiques face à des risques présents ou prévisibles dans le domaine de la santé”, telle est l’ambition affichée par la Haute Autorité de santé en élaborant un guide méthodologique sur la simulation en santé et la gestion des risques. Publié fin février 2019, ce document a fait l’objet d’une communication de la HAS dans sa lettre de mars. En préambule, l’autorité précise : “simulation en santé et gestion des risques partagent un certain nombre de valeurs : pluriprofessionnalité, rôle pédagogique, implication des acteurs, bienveillance et culture positive de l’erreur, impact sur la sécurité des patients, etc.”.

Parmi les différentes techniques pouvent être mises en œuvre pour la simulation, le numérique est concerné. En effet, la HAS définit la simulation en santé par “l’utilisation d’un matériel (comme un mannequin ou un simulateur procédural), de la réalité virtuelle ou d’un patient standardisé, pour reproduire des situations ou des environnements de soins, pour enseigner des procédures diagnostiques et thérapeutiques et permettre de répéter des processus, des situations cliniques ou des prises de décision par un professionnel de santé ou une équipe de professionnels”. Ce nouveau guide s’adresse à “deux cibles privilégiées et opérationnelles” : les concepteurs de programmes de simulation d’une et les professionnels de santé et ceux de la gestion des risques d’autre part.

Trois types d’approches identifiés

Le groupe de travail à l’origine de ce guide était constitué de huit professionnels hospitaliers. Il a identifié trois types d’approches pour l’utilisation de la simulation en santé pour la gestion des risques. La première, préventive (a priori), consiste notamment à former les professionnels de santé et identifier des risques d’erreurs dans des situations simulées. La deuxième approche (a posteriori) repose sur le retour d’expérience, tandis que la troisième se penche sur la communication avec le patient.

Pas d’applications systématiques des méthodes numériques

Le guide recense ainsi un certain nombre de programmes de simulation de gestion des risques et donne des indications pour le choix d’une technique entre les simulations humaine, synthétique et électronique. Dans la simulation électronique, sont comparés les jeux sérieux, la réalité virtuelle et 3D et la réalité augmentée. Si pour l’apprentissage d’un geste technique ou d’une procédure, la chambre des erreurs, l’analyse de scénario clinique d’évènements indésirables associés aux soins (EIAS) simulé et la revue de mortalité-morbidité (RMM) simulée, l’ensemble des techniques électroniques peuvent être utilisées, les serious games ne sont pas conseillés pour le test d’un environnement de travail ou les compétences non techniques et le travail en équipe. Les techniques reposant sur le numérique ne sont par contre pas retenues pour les interactions avec les patients comme l’annonce d’un dommage associé aux soins ou la communication de crise, ni pour la formation des professionnels de santé à l’éducation thérapeutique.