Accueil > Financement et politiques publiques > Politique de santé > Étude du Pipame : neuf recommandations pour la transformation de l’industrie de santé Étude du Pipame : neuf recommandations pour la transformation de l’industrie de santé Présentée le 19 juin 2019, l’étude du Pipame "Industrie du futur - enjeux et perspectives pour la filière industries et technologies de santé" dresse un bilan des installations et initiatives actuelles. L’occasion également d’émettre neuf recommandations qui font parfois écho à des programmes déjà en cours. Par Aurélie Dureuil. Publié le 20 juin 2019 à 11h18 - Mis à jour le 20 juin 2019 à 11h18 Ressources “Cette étude montre comment cette révolution numérique est en marche et comment elle va toucher l’ensemble de la chaîne de valeur”, s’est félicité Yves Lépine, président du G5 santé et P-DG de Guerbet, le 19 juin 2019 lors de la présentation d’une étude du Pipame (pôle interministériel de prospective et d’anticipation des mutations économiques) sur le secteur pharmaceutique. Nommée “Industrie du futur – enjeux et perspectives pour la filière industries et technologies de santé”, elle a été menée par le cabinet OpusLine à la demande de la direction générale des entreprises (DGE), du G5 Santé, de l’Alliance pour les sciences de la vie et de la santé (Aviesan) et de la Fédération française des industries de santé (Fefis). Cinq enjeux identifiés À partir de 132 entretiens avec des industriels, de l’étude de 43 cas d’usages de la bibliographie mais aussi de 24 cas d’usages réalisés à partir d’entretiens, quatre visites de sites industriels et trois séminaires, le cabinet a dégagé un état des lieux de la filière en France qui “a permis d’identifier cinq grands enjeux”, indique Joëlle Bouet, associée d’OpusLine : construire des modèles d’innovation pérennes et efficients, transformer le modèle de démonstration et d’évaluation de la valeur, moderniser l’outil industriel de production et en faire un levier de compétitivité du territoire, réussir une transition vers un modèle de médecine personnalisée fondée sur la convergence de plusieurs technologies et enfin tirer parti de la révolution en santé à travers une circulation et une exploitation transverse de la donnée. L’étude a en effet porté sur l’ensemble de la chaîne de valeur des produits de santé, de la recherche à l’usage auprès des patients en passant par le développement, la pré-industrialisation, la production, l’accès au marché et la distribution. Pour chacune de ces étapes, l’étude s’est intéressée à l’utilisation de huit briques technologiques : intelligence artificielle, big data, cloud, réalité augmentée, robotique, IoT, simulation numérique et cybersécurité/blockchain. “Ces technologies n’existent pas indépendamment”, signale Joëlle Bouet. L’étude pointe également que “les maillons de la chaîne ne s’appuient pas de façon égale sur les briques technologiques au sein des projets analysés”. Des initiatives déjà existantes Face à ce bilan, les auteurs de l’étude ont émis neuf recommandations afin de répondre à trois objectifs, qui font parfois écho à des initiatives déjà en cours, la mission ayant débuté en octobre 2017 comme l’indiquait Joëlle Bouet à mind Health en février 2019 . Le premier objectif vise à “créer une chaîne de données de santé de façon collective et coordonnée afin d’avoir une filière convaincante et incontournable”, déclare Joëlle Bouet. Les trois recommandations liées déclinent ainsi les objectifs de fédérer les acteurs industriels autour d’ambitions communes pour co-construire le système de données de santé, concrétiser l’ambition grâce à un programme d’actions stratégique, visible et opérationnel utilisant les données et développer autour du parcours patient les outils nécessaires à continuum de la donnée pour éviter les ruptures, avec risques de perte et d’absence de la bonne information au bon moment. Différentes initiatives en la matière existent déjà, comme l’incontournable Health data hub du gouvernement. Le deuxième objectif vise à “permettre à tous les acteurs de la chaîne de valeur d’améliorer leur compétitivité en intégrant progressivement le numérique”. Pour cela, l’étude propose de faire piloter par le comité stratégique de filière (CSF) le chantier de modernisation numérique des entreprises industrielles, de créer les outils et méthodes pour piloter et animer cette modernisation numérique des entreprises de santé et de favoriser la montée en compétence des industriels en nombre et en expertise sur les technologies numériques, de manière transverse. Le CSF en février 2019 mentionnait déjà des chantiers sur ces thèmes notamment pour accompagner le développement de la filière de bioproduction. Enfin, le troisième objectif propose de “créer les conditions pour le développement d’un système de santé structuré autour d’une nouvelle offre de solutions intégrées de santé pouvant aboutir à de nouveaux parcours patients”. Cela passera par la création d’une fonction filière d’accompagnement au parcours réglementaire et à la pré-validation des innovations, la participation des industriels à la réflexion et à la pérennisation des projets d’innovation organisationnelle et technologique aux côtés des pouvoirs publics et la participation active à la réflexion des agences réglementaires (française et européenne) pour adapter l’organisation du parcours réglementaire. Aurélie Dureuil EtudeIndustriePolitique de santéStratégie Besoin d’informations complémentaires ? 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