Accueil > Industrie > Open innovation > Antoine Groheux (Medtronic) : “Pour notre accélérateur, 15 salariés “transformers” accompagneront les sept start-up” Antoine Groheux (Medtronic) : “Pour notre accélérateur, 15 salariés “transformers” accompagneront les sept start-up” L’industriel du dispositif médical a accueilli le 23 janvier 2020 la première promotion de son accélérateur. Antoine Groheux, responsable innovation de Medtronic France, présente cette initiative. Par Aurélie Dureuil. Publié le 24 janvier 2020 à 16h43 - Mis à jour le 24 janvier 2020 à 16h43 Ressources L’accélérateur de start-up de Medtronic en France a vu le jour le 23 janvier. Qu’est-ce qui vous a conduit à sa création ? En 2018, nous avons mis en place un exercice d’intelligence collective afin de mobiliser les 1 300 salariés de Medtronic France autour de la coconstruction de la feuille de route stratégique : vision 2022. Parmi les différents axes, figure un enjeu fort de fédérer notre écosystème d’acteurs du monde de la santé. De nombreuses actions ont été menées. Autour de la valeur en santé, nous avons par exemple créé le cercle Valeur santé qui s’est étoffé au niveau national. Il y a également des travaux sur la transformation de l’entreprise, notamment pour que notre organisation soit plus adaptée au fonctionnement de notre système de santé, avec l’arrivée de nouveaux acteurs comme les GHT (groupements hospitaliers de territoire, ndlr), la place de plus en plus importante prise par les centrales d’achat hospitalier… Cette transformation a aussi permis la création de nouveaux métiers comme les strategic account managers… Naturellement, après deux ans, nous passons à l’étape suivante avec la création de l’accélérateur. Quels sont les objectifs de cet accélérateur ? L’ambition de l’accélérateur est d’aider les start-up à accélérer leurs phases de développement. Il est construit autour d’un état d’esprit collaboratif pour une durée de 12 mois. Et nous avons voulu apporter une touche d’originalité en proposant à nos salariés de participer à l’accompagnement de ces start-up sur la base de projet entre un salarié, appelé transformer, et une start-up. Comment impliquez-vous les salariés Medtronic ? Nous avons lancé un appel à projets interne et avons reçu de nombreuses candidatures. Nous avons sélectionné 15 transformers qui accompagneront les sept sociétés accélérées, après des entretiens pour évaluer leur niveau de motivation et d’expérience, leurs connaissances des start-up… Parmi les profils, nous avons voulu proposer un panachage de compétences pour répondre à la diversité des fiches projets. Les 15 transformers représentent la diversité des groupes et des métiers de Metronic. Chacun dispose d’un crédit de 20 jours pour mener à bien cette mission. Ils peuvent les utiliser sans contraintes particulières en fonction des besoins du projet, de sa durée de vie… Comment accompagnez-vous les transformers ? Nous avons mis en place un programme pour nous assurer du bon fonctionnement. Nous travaillons avec Cameo pour aider les salariés à réaliser les missions avec les start-up. Ils vont coacher les transformers, suivre la mission… Nous organiserons des temps intermédiaires pour permettre aux transformers de se retrouver, d’échanger sur les bonnes pratiques… Ils seront également formés au sein de l’école Numa pour acquérir les codes de l’intraprenariat. Quelles sont les start-up intégrant l’accélérateur ? Nous avons retenu sept start-up avec lesquelles nous avions déjà initié des collaborations ou pris des contacts. Ce sont des entreprises qui peuvent être considérées comme matures. Elles ont une solution, des produits accessibles sur le marché. Elles sont positionnées sur des secteurs différents et complémentaires de nos aires thérapeutiques et de notre stratégie. Il s’agit de Maela, H4P, SimForHealth, Invivox, Deepsen, WeCare@Work et Ama XpertEye. Quels sont les thèmes des projets ? Notre journée de kick-off le 23 janvier a permis aux start-up et transformers de se rencontrer. Ils ont également pu échanger sur les fiches projets. Les sujets sont très variés et collent le plus possible aux compétences de nos transformers pour s’assurer que la mission réussisse. Par exemple, l’une d’elles concerne un accompagnement en amont d’une levée de fonds. Une autre porte sur le test de lunettes en réalité virtuelle pour faire de l’hypnose médicale autour de nos aires thérapeutiques. Un projet se concentre sur la structuration et la professionnalisation des forces de ventes d’une start-up. Outre la collaboration avec les transformers, quel sera l’accompagnement pour les start-up ? Nous avons imaginé un programme de services comme l’ouverture de notre présence sur les congrès aux start-up pour qu’elles puissent bénéficier d’une forte visibilité auprès des professionnels. Nous allons organiser une journée Grand débat avec le comité de direction à mi-chemin du programme. Et nous réfléchirons aux passerelles qui pourraient être développées pour favoriser les collaborations entre start-up et grands groupes. À l’issue de cette première promotion, envisagez-vous des partenariats ou des prises de participation ? À ce stade, il est difficile de me projeter. Nous leur offrons une plateforme pour leur permettre de tester leur solution. Et si ce test est concluant, nous réfléchirons ensemble aux étapes suivantes. Cela pourra prendre la forme de partenariat, de généralisation de leur solution, d’offre de services communs… Nous espérons que d’ici 12 mois nous aurons de beaux résultats et les noms des start-up de la 2e édition. Medtronic France est la première entité au niveau européenne à se doter de cette fonction de responsable innovation Antoine Groheux Responsable innovation Vous avez porté le projet d’accélérateur via votre poste de responsable d’innovation nouvellement créé. Quels sont vos missions ? Le poste de responsable innovation a effectivement été créé fin 2019. Medtronic France est la première entité au niveau européenne à se doter de cette fonction. J’ai pour objectif de fédérer l’écosystème avec les start-up, le monde académique, les professionnels de santé, les industriels… Plus largement, avec tous les acteurs qui participent à la transformation du système de santé. L’enjeu est également de créer des projets collaboratifs innovants avec ces acteurs. Je participe notamment à une commission du pôle de compétitivité Medicen. Nous avons par ailleurs candidaté à plusieurs projets d’EIT Health. Il s’agira dans les prochains mois de monter les consortiums et formaliser les projets. Comment travaillez-vous avec les différentes entités de Medtronic France ? Je travaille en transversal surtout avec la cellule transformation de Céline Dujardin. Puis avec l’ensemble des groupes produits (ils sont quatre : cardiovasculaire, neurosciences, diabète et chirurgie mini-invasive, ndlr). Il s’agit d’identifier avec eux des enjeux stratégiques et des sujets d’innovation que nous pourrons mener ensemble. Avec la volonté de faire en sorte que cette innovation soit opérationnelle au service des groupes et bien entendu de nos clients et des patients. De quel budget disposez-vous ? Le budget est à construire en fonction de la pertinence et de l’impact potentiel des projets. Des ressources initiales ont permis de lancer le programme d’accélération de start-up par exemple. Ensuite, en fonction des projets, nous effectuerons une évaluation en amont de l’impact. Et s’il est justifié alors nous déciderons du financement du projet. En tant que responsable innovation, ce sera aussi à moi d’aller chercher des ressources, car nous nous inscrivons dans un état d’esprit collaboratif. Cela passe par l’identification des appels à projets nationaux ou européens qui permettent de financer ou contribuer au financement. Antoine Groheux Janvier 2020 : Responsable innovation de Medtronic France Septembre 2014 : Responsable affaires publiques puis chef de projet au sein de la division integrated health solution de Medtronic France 2010 : Consultant au sein du département GE Partners de GE Healthcare Aurélie Dureuil Dispositif médicalIncubateursIndustriestart-upStratégie Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire [Tableau] Structures d'open innovation des industriels Olivia Bussod (Pfizer) : " Nous pouvons accompagner jusqu’à six start-up" pour la 2e édition du Pfizer Healthcare Hub