Accueil > Industrie > Amgen renforce ses activités dans les maladies rares Amgen renforce ses activités dans les maladies rares Le groupe Amgen a renforcé sa position dans les thérapies innovantes pour lutter contre les maladies rares avec l’acquisition d’Horizon Therapeutics en fin d’année dernière. Le laboratoire, très tourné vers la R&D, entend faire des maladies rares son quatrième pilier stratégique au même titre que la médecine générale, l’oncologie et les maladies inflammatoires. Par Clarisse Treilles. Publié le 17 avril 2024 à 15h51 - Mis à jour le 17 avril 2024 à 17h16 Ressources Le rachat d’Horizon Therapeutics a été acté en octobre 2023 pour un montant total de 27,8 Mds $. Cette société, désormais pleinement intégrée dans l’organisation d’Amgen, développe et commercialise des médicaments pour traiter les maladies rares, auto-immunes et inflammatoires telles que la NMOSD (maladie du spectre de la neuromyélite optique), l’ophtalmopathie thyroïdienne, le lupus ou encore la pneumopathie interstitielle diffuse associée à la sclérodermie systémique. Corinne Blachier-Poisson, présidente d’Amgen France Si ce rachat est un tournant stratégique pour Amgen, les maladies rares ne sont pas un fait nouveau. “Nous n’avons pas attendu cette acquisition pour nous intéresser aux maladies rares”, a déclaré la présidente d’Amgen France, Corinne Blachier-Poisson, lors d’un point presse le 16 avril. Le laboratoire biotechnologique hérite d’un pipeline de molécules “first class” à tous les stades de développement, dans une aire thérapeutique où les besoins médicaux restent importants. Rapprocher le traitement du patient L’offre thérapeutique peu développée (seuls 5% des maladies sont couvertes par des médicaments approuvés) et l’errance diagnostique constituent deux forts obstacles dans la lutte contre les maladies rares. “Il ne suffit pas de mettre au point des molécules, il faut que les patients puissent aussi y avoir accès. Nous sommes très engagés dans l’accès précoce pour permettre de donner accès à nos innovations le plus tôt possible aux patients français”, souligne Nathalie Varoqueaux, directrice médicale d’Amgen France. Tepezza, utilisé pour traiter les patients atteints de la maladie oculaire thyroïdienne (TED), est le premier et le seul traitement approuvé par la FDA pour cette maladie. En France, ce médicament développé par Horizon Therapeutics a notamment reçu un accès compassionnel et Amgen entend bien aller plus loin en soumettant prochainement une demande d’accès précoce. “Dans la stratégie de R&D d’Amgen, nous cherchons à être les premiers dans une indication, afin d’apporter une valeur ajoutée forte, de la nouveauté et de l’innovation par rapport à ce qui est déjà disponible sur le marché” explique Corinne Blachier-Poisson. Maladies rares : le numérique, allié des patients Fédérer les acteurs de la donnée Pour la présidente d’Amgen France, il y a encore des progrès à faire sur la collecte des données de santé, “encore très déficiente” car peu structurée et incomplète. L’une des voies dans laquelle se projette le laboratoire consiste à l’utilisation de l’IA et des nouveaux outils digitaux pour extraire plus facilement des données de patients. Amgen France veut également aller plus loin pour fédérer les acteurs de la data. À l’instar de la Filière Intelligence Artificielle et Cancer (FIAC), “des réflexions sont en cours dans le cadre du CSF Industries et Technologies de Santé pour bâtir un consortium dédié aux maladies rares qui rassemblerait les start-up du médicament et du diagnostic, les laboratoires et les structures hospitalières”, évoque Corinne Blachier-Poisson. “Puisque l’industrie pharmaceutique ne peut pas tout faire toute seule, il faut bâtir des partenariats”, souligne la présidente d’Amgen France. Amgen et la R&D Les investissements d’Amgen en R&D se sont portés à 4,8 Mds $ en 2023 au niveau mondial. Ces investissements vont être répartis de façon égale entre les quatre piliers du groupe (dont les maladies rares font désormais partie), selon Greg Friberg, directeur médical pour les régions Europe, Amérique latine, Afrique et Canada d’Amgen. Le groupe est présent dans plus de 100 pays dans le monde. La filiale française a été créée en 1990 et compte près de 380 salariés répartis sur le territoire national. Amgen France est considérée comme la troisième filiale du groupe en termes de chiffre d’affaires et en recherche clinique, notamment en oncologie, derrière les Etats-Unis et l’Allemagne. “La France dispose d’un réseau de centres très bien organisés” ce qui lui confère un avantage en matière de recherche, soutient Corinne Blachier-Poisson. Près de 20 médicaments sont disponibles sur le marché français. Clarisse Treilles InnovationLaboratoiresMaladies raresMédicamentRechercheStratégie Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind