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Accueil > Financement et politiques publiques > Catherine Boule (Karista) : “Il y a aujourd’hui beaucoup de bonnes fées penchées sur le même berceau”

Catherine Boule (Karista) : “Il y a aujourd’hui beaucoup de bonnes fées penchées sur le même berceau”

Karista investit depuis plus de 20 ans dans le domaine de la santé et du numérique. La société de gestion a cependant considérablement élargi son “terrain de jeu”, en prenant une dimension européenne, en diversifiant ses stratégies d’investissement et en ne se limitant plus qu’aux seules phases early stage. Catherine Boule, Directrice générale de Karista et spécialiste du secteur de la santé, revient pour mind Health sur ces évolutions et sur les dernières tendances en matière d’investissement, comme l’IA générative et la pharmatech. 

Par Romain Bonfillon. Publié le 14 mai 2024 à 22h30 - Mis à jour le 15 mai 2024 à 11h30
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Comment est née la société de gestion Karista ?

Karista est née en 2001, elle s’appelait à l’époque CapDecisif Management (son nom a changé en 2020, ndlr). L’objectif de la société de gestion était de financer des sociétés très jeunes, en phase d’amorçage et en Ile-de-France. C’était la période de la loi Allègre (la loi du 12 juillet 1999 sur l’innovation et la recherche) pendant laquelle beaucoup d’incubateurs et de fonds d’investissement furent créés. L’Etat poussait en ce sens et c’est dans cette dynamique que la Région a créé son fonds CapDecisif.

Au fil des 20 dernières années, nous avons évolué en se lançant sur plusieurs stratégies d’investissement. Nos fonds sont passés d’une orientation généraliste et amorçage local à une dimension spécialisée, early stage ou multi stage européen. 

Historiquement, nous sommes une société de gestion française, même si notre terrain de jeu est, depuis 4 ou 5 ans, l’Europe. En thématisant nos fonds, nous avons en effet senti la nécessité d’ouvrir notre périmètre géographique, pour agrandir notre deal flow. 

Dans quels pays investissez-vous majoritairement ?

Nous avons principalement investi en France, en Belgique, en Allemagne et en Suisse. La France représente encore 70% de notre portefeuille, puisque nous avons un historique qui est massivement français. En revanche, notre deal flow se répartit désormais à moitié entre la France et le reste de l’Europe. 

Quels sont les fonds dont dispose aujourd’hui Karista ?

Nous avons aujourd’hui 3 fonds actifs : 

  • Un premier fonds qui est un héritage de l’histoire et qui s’appelle le Paris Region Venture fund. C’est un fonds doté d’argent public (provenant de la Région Ile-de-France et du FEDER) qui permet de co-investir avec d’autres acteurs dans des sociétés franciliennes. Il n’est pas thématisé mais il reste très orienté sur le numérique. Il investit principalement en seed et en serie A et il est doté de 50 millions d’euros. 
  • Un autre fonds, lancé en 2019, investit en Europe dans les sociétés de santé digitale. Il est doté de 50 M€. Les tickets vont de 500 000 € à 5 M€ et financent une phase seed ou une série A.
  • Notre dernier fonds, CosmiCapital, est une verticale SpaceTech. C’est lui aussi un fonds européen seed/série A. Il a été lancé en collaboration avec le Centre national d’étude spatiale (CNES). Il est aujourd’hui doté de 42 millions. Chaque ticket peut aller de 500 000 € à 4 M€. 

Que représente le domaine de la santé dans vos investissements ?

La santé a toujours été un axe fort d’investissement chez Karista. Dans les fonds antérieurs, qui étaient des fonds généralistes, la santé représentait déjà 40 % de chaque portefeuille. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai rejoint l’équipe (Catherine Boule est biologiste de formation, ndlr). Par le passé, nous avons réalisé beaucoup d’investissements dans la biopharma, la biotech, la medtech, le diagnostic et la santé digitale. Nous avons décidé en 2019 de nous focaliser sur la santé digitale et nous avons créé un fonds dédié à cette thématique. À l’époque, nous avions quelques questionnements sur la capacité du marché européen à fournir suffisamment de sociétés. Cinq ans plus tard, ce n’est absolument plus une question. La santé digitale, aidée par la période de pandémie, a acquis ses lettres de noblesse. C’est devenu un secteur intéressant et dynamique. Nous avons sur ce fonds un portefeuille de 12 sociétés, dont 3 en dehors de France. Parmi ces sociétés, nous pouvons citer Incepto Medical (une plateforme d’intégration d’applications d’IA en imagerie médicale, qui se définit comme le “Netflix de l’imagerie”), Implicity (une plateforme de télésurveillance cardiaque), Kranus Health (une start-up allemande qui développe une thérapie numérique pour les dysfonctions érectiles et l’hyperplasie bénigne de la prostate et qui vient d’annoncer l’extension de sa série A et l’obtention d’un deuxième DiGA). 

Investissez-vous en lead ?

Oui, le plus souvent et par habitude. Dans les phases d’amorçage, assez peu d’acteurs veulent faire ce travail. 

À quels types de problématiques sont confrontées les sociétés dans lesquelles vous investissez ? 

Sur la santé digitale, l’un des sujets récurrents est le modèle économique. Trouver les bons payeurs avec le bon modèle se fait généralement sur les premiers 24 mois d’accompagnement. Cela prend parfois plus de temps et il nous arrive de ne pas trouver de modèle. C’est en tout cas, d’assez loin, le sujet le plus prégnant. Un deuxième sujet concerne le niveau de marge que l’on arrive à créer avec ces sociétés. Souvent le cycle de vente est assez long dans la santé. Cela coûte beaucoup aux entreprise hôpitaux d’aller vendre aux hôpitaux et aux médecins. Ce sont des marges difficiles à améliorer au fil du temps. Un des derniers gros sujets concerne l’export : va-t-on attaquer un seul pays européen ? Tous à la fois ou les uns après les autres ? Faut-il aller directement aux Etats-Unis ?

Cet attrait pour le marché américain n’est-il pas raffermi, compte tenu des difficultés actuelles à se faire financer en Europe ?

Cela fait 20 ans que j’en entends parler. Est-il plus facile d’aller investir aux Etats-Unis ? Je n’en suis pas sûre. Même s’il y a plus de fonds, il y a aussi plus de start-up, donc la compétition est sévère. Aussi, les investisseurs américains aiment bien qu’il y ait un peu de traction sur leur marché avant de s’intéresser à une start-up européenne. Un financement américain est donc rarement possible avant la série A, voire B. 

Quel est le profil de votre équipe d’investissement ?

Ce sont dans la majorité des cas des profils qui ont une formation scientifique et technique, avec souvent une expérience dans l’industrie. Dans l’équipe santé, nous sommes quatre. Nous avons recruté un pharmacien, je suis biologiste, nous avons également un informaticien qui a fait toute sa carrière en VC aux Etats-Unis. Enfin, nous avons un ingénieur qui a fait une partie de sa carrière dans le domaine de la qualité.

Comment se fait votre sourcing ? Avez-vous recours comme d’autres sociétés de gestion à l’intelligence artificielle ?

C’est en effet une tendance dont on parle beaucoup, notamment chez nos confrères de Jolt Capital (chez Sofinnova également, ndlr). Le fait est que nous sommes assez connus, puisque nous sommes anciens sur le marché de la santé. De plus, nous sommes sur une classe d’actifs où il n’y a pas tant d’acteurs que ça. Le sourcing et le deal flow ne constituent donc pas une difficulté en soi. Nous recevons environ 3000 dossiers par an. Les opportunités sont donc nombreuses, la grande question est de savoir s’il s’agit des bonnes. 

De manière générale, nous essayons de sourcer les dossiers assez tôt, même si ce n’est pas pour investir tout de suite. Nous participons donc à beaucoup de jurys et sommes en contact étroit avec des incubateurs comme Future4Care, Agoranov, Lyonbiopôle, Paris&Co. Nous avons également un réseau de personnes avec qui nous avons déjà travaillé. Ce sont des entrepreneurs et des co-investisseurs, qui ont noué des liens avec l’équipe d’une start-up et qui peuvent nous faire des recommandations. Le bouche-à-oreille est encore ce qui marche le mieux…

Après une année 2023 particulièrement difficile en termes de volume d’investissement, 2024 marquerait, pour certains VCs, une forme de reprise. Faites-vous le même constat ?

Nous avons en effet quelques dossiers en refinancement qui trouvent preneur un peu plus rapidement que ce que l’on a connu en 2023. Mais cela reste encore un petit bilan. Nous sommes très loin des niveaux d’investissement de 2021, mais ce n’est pas plus mal : les valorisations restent raisonnables, à des niveaux semblables à la phase pré-Covid. 

Le domaine de l’IA générative ne constitue-t-il pas une exception ?

Oui, tout comme le domaine de la pharmatech. Nous avons pu voir, avec le deal de Bioptimus, la spin off d’Owkin, qu’il était possible de trouver assez vite de l’argent et d’avoir des niveaux de valorisation assez élevés. Mais ces levées de fonds restent assez exceptionnelles. Il y a aujourd’hui beaucoup de bonnes fées penchées sur le même berceau.

Quelle est votre feuille de route pour les prochains mois ?

Nous levons actuellement notre fonds V, qui devrait faire son premier closing cet été. Ce fonds se positionne sur la santé digitale et la medtech. C’est en fait une extension du fonds IV à l’Europe et il s’intéressera à des phases allant du seed à la série B. Le marché de la santé digitale est aujourd’hui plus mature en Europe et l’on trouve des opportunités intéressantes dans des sociétés plus mûres. Ce n’était pas le cas il y a encore 5 ans, lorsque nous avons lancé notre premier fonds entièrement dédié à la santé digitale. 

Catherine Boule

Depuis 2019 : Directrice générale de Karista

2008 – 2018 : Associée chez Karista

2003-2007 : Directrice Investissements de Karista

2001-2003 : Chef de projet Santé Incubateur francilien

2001 : Chercheuse à l’Institut Curie

Karista en chiffres : 

Effectif : 17 collaborateurs

Capital sous gestion : 230 M€

3000 dossiers analysés par an

Entre 100 et 200 due diligence par an, tous secteurs confondus. 

4 à 6 dossiers investis (nouveaux deals) par an. 

Ticket moyen par deal : 1,5 M€

Romain Bonfillon
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  • Medtechs
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