Accueil > Industrie > [INFO MIND] Vidium liquidée, illustration de la fragilité du modèle des techbio [INFO MIND] Vidium liquidée, illustration de la fragilité du modèle des techbio Le modèle économique mixte des techbio montre ses limites. La société lyonnaise Vidium Solutions, spécialisée dans l’identification de cibles thérapeutiques et l’IA, est liquidée. Sa technologie est absorbée au sein du nouveau pôle de biologie computationnelle du Centre de Recherche en Cancérologie de Lyon, dirigé par Arnaud Bonnaffoux. Par Clarisse Treilles. Publié le 20 novembre 2024 à 17h48 - Mis à jour le 19 décembre 2024 à 12h14 Ressources Le Tribunal de Commerce de Lyon a prononcé le 4 octobre 2024 la liquidation judiciaire de Vidium Solutions. La société lyonnaise, qui espérait lever de nouveaux fonds ces derniers mois et avait déjà noué des partenariats au sein de l’écosystème, faisait face à des “problèmes de trésorerie”, a déclaré son ex-CEO et cofondateur Arnaud Bonnaffoux à mind Health. L’arrêt de l’entreprise ne marque pas l’arrêt du projet scientifique. “L’activité se poursuit au sein du CRCL car notre technologie a toujours un grand potentiel”, a annoncé Arnaud Bonnaffoux, qui prend désormais la direction du nouveau département de biologie computationnelle au sein du Centre de Recherche en Cancérologie de Lyon. Ce service vient en appui aux équipes de R&D à toutes les étapes de la recherche. “Ce sera l’occasion d’aider les équipes du CRCL (et aussi à l’externe) à poursuivre la R&D et à obtenir rapidement des résultats en recherche et en clinique” explique Arnaud Bonnaffoux à mind Health. D’anciens salariés de Vidium ont également rejoint le CRCL. L’entreprise comptait dix salariés permanents. Vidium Solutions situait sa recherche autour de l’identification de cibles thérapeutiques. Sa technologie, centrée sur les données omiques, les jumeaux numériques de biologie cellulaire et le machine learning, permettait d’expliquer des processus et des comportements de la cellule pour identifier de nouvelles cibles thérapeutiques. La start-up ne disposait pas de brevet, mais son code a été racheté par le CRCL, a précisé Arnaud Bonnaffoux à mind Health. Son fonctionnement était découpé en trois phases. La première partie est située “très en amont” de la chaîne : la “phase d’exploration” consiste à “trouver des dynamiques d’intérêt dans les données à analyser, des bifurcations notamment, en lien avec la maladie visée.” Cette première étape donne le ton pour la suite et permet, si besoin, de réajuster les objectifs et les attentes. Après avoir déniché les trajectoires d’intérêt de la cellule, la deuxième phase consiste à “reconstituer un jumeau numérique pour explorer et reproduire ce qui est observé expérimentalement”. Enfin, la troisième étape est celle de la “validation expérimentale”, expliquait il y a quelques mois Arnaud Bonnaffoux à mind Health. Embarquer les investisseurs Le modèle d’affaires mixte choisi par Vidium Solutions, à la fois porté sur la prestation de service et le développement d’un pipeline de targets, n’est pas une exception parmi les techbio, comme l’ont démontré les experts présents ce mercredi 20 novembre 2024 à la première édition du TechBio France organisé par WhiteLab Genomics à Future4Care. De l’aveu des investisseurs présents, les fonds se montrent parfois “sceptiques” vis-à-vis des trajectoires des techbio, comme l’exprimait Estelle Botbol, senior associate chez Speed Invest. “Le champ des techbio est encore au début dans sa phase de maturité. Nous devons faire ce saut dans l’inconnu” témoignait pour sa part Vincent Lepreux, Investment Principal chez Debiopharm Innovation Fund. Malgré les difficultés rencontrées par les entreprises innovantes sur le plan financier, la prise de risque est inhérente au développement de médicament, et bien connu des biotech et des big pharma. Pour Arnaud Bonnaffoux, la pertinence de l’IA dans ce processus n’est plus à démontrer. “Il n’y a plus de doute aujourd’hui sur le fait que l’IA permette d’accélérer la drug discovery. Quand les entreprises font le pari de partir sur une target et de développer une molécule, elles savent que le chemin est long et incertain”. Reste à déterminer pour les acteurs de ce secteur hautement technologique quelle voie prendre pour maximiser les bénéfices à court terme et minimiser les risques à long terme. Clarisse Treilles confidentielsdrug discoveryentreprisesIntelligence ArtificielleLiquidation judiciaireMédicamentstart-up Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire IA et drug discovery : l’intelligence artificielle accélératrice de la recherche analyses Drug Discovery : l’IA générative face à la complexité de la recherche préclinique