Accueil > Industrie > IQVIA scrute les tendances de la santé numérique IQVIA scrute les tendances de la santé numérique Au début du mois décembre 2024, l’IQVIA Institute for Human Data Science a publié son rapport “Digital Health Trends 2024: Implications for Research and Patient Care”. Ce dernier revient sur les tendances de l’année 2024 concernant les applications mobiles en santé, les DTx et les biomarqueurs digitaux. Par Coralie Baumard. Publié le 20 décembre 2024 à 16h36 - Mis à jour le 14 janvier 2025 à 14h46 Ressources Lueur d’espoir après une période mouvementée, l’IQVIA Institute for Human Data Science constate que le financement des entreprises en santé numérique repart à la hausse au deuxième trimestre 2024, après une baisse quasi continue depuis le début de 2021. Un signal important, car sur le marché de la santé numérique, même les entreprises prometteuses demeurent fragiles comme en témoignent les faillites de Pear Therapeutics ou Babylon ou les rachats comme celui d’Akili. Un phénomène qui ne s’arrête pas aux frontières américaines ainsi que l’illustre, par exemple, la liquidation d’ExactCure et de Wefight. Ralentissement du côté des applications mobiles santé Plus de 337 000 applications de santé numérique (classées comme “santé et fitness” ou “médicales”) sont actuellement disponibles via les magasins d’applications Apple Store et Google Play, contre 351 000 l’an dernier. Mais IQVIA note que leur nombre a tendance à décroître. Entre 2021 et 2023, environ 85 000 applications de santé numérique ont été créées et publiées chaque année dans les magasins d’applications, soit une moyenne de 233 applications par jour, mais seulement 54 000 ont été lancées en 2024 à la date de publication du rapport. IQVIA constate également une augmentation notable d’applications ciblant certaines spécialités comme l’ophtalmologie (myopie, glaucome, etc.), l’ORL (les acouphènes) ou la dermatologie avec 22% d’entre elles qui intègrent de l’intelligence artificielle. Les applications ciblant les problèmes respiratoires sont, elles, en baisse. Les voies de remboursement se multiplient pour les DTx Sur le versant des thérapies numériques (DTx), une accélération est notable comparé à 2021 : le nombre de DTx commercialisées a été multiplié par cinq (25 en 2021 contre 140 en 2024) et 116 seraient en développement selon l’IQVIA Institute. Sur les 256 DTx identifiées par IQVIA, 140 sont approuvées par une autorité règlementaire et bénéficient d’une voie de remboursement. L’Allemagne reste leader dans l’approbation et le remboursement des thérapies numériques, avec 56 thérapies numériques sur ordonnance répertoriées sur le DiGA. Aux États-Unis, 37 (46 si l’on prend en compte les thérapies venant en complément d’un traitement ambulatoire) sont actuellement disponibles et 20 ont été approuvées par le NICE au Royaume-Uni. D’autres pays ont également commencé à approuver les thérapies numériques, notamment le Japon, la Corée du Sud, le Brésil, l’Australie, le Canada, Singapour et les Émirats arabes unis. Les voies de remboursement accessibles pour les DTx Comme le rappelle IQVIA, depuis la pandémie de COVID-19, les thérapeutes peinent à répondre à l’augmentation des patients les consultant pour des pathologies comme l’anxiété et la dépression. Ce besoin est une opportunité pour les DTx qui ciblent prioritairement le sujet de la santé mentale. En Allemagne, plus de 50% des 56 DiGA concernent cette thématique. Au Royaume-Uni également, elle concerne une part importante des DTx approuvées par le NICE. Mais les DTx se concentrent également sur d’autres champs comme les maladies chroniques (diabètes, maladies cardiovasculaires) ou encore la femtech. Autre tendance à noter, avec l’essor des médicaments GLP-1, la demande des patients pour des médicaments contre l’obésité a poussé les payeurs à approuver des programmes de soins numériques pour modifier leurs comportements avant le début du traitement ou pour encourager l’observance. Les applications pour la gestion de l’obésité et du poids ont connu une utilisation croissante, avec environ 1,5 million d’installations en moyenne. Les biomarqueurs digitaux s’invitent dans les essais cliniques Le rapport d’IQVIA relève qu’en juillet 2024, 484 critères d’évaluation non uniques avaient été acceptés pour être utilisés dans des essais cliniques selon la Digital Medicine Society (DiMe) Library of Digital Endpoints. Au total, 110 essais cliniques ont intégré des critères d’évaluation numériques dans leur conception. Les biomarqueurs digitaux commencent à être acceptés par les autorités d’évaluation et de régulation. Ainsi, en mai 2024, la FDA a qualifié un biomarqueur numérique – la fonction historique de fibrillation auriculaire (FA) de l’Apple Watch – pour une utilisation comme critère secondaire dans des essais cliniques concernant un dispositif médical. Il s’agit de la première technologie de santé numérique basée sur des capteurs à avoir été qualifiée aux États-Unis pour cette utilisation. Les outils de diagnostiques intégrant de l’IA gagnent du terrain IQVIA a comptabilisé 103 outils de diagnostic numériques commercialisés dans le monde. Ils permettent entre autres de détecter des troubles comme les troubles du spectre autistique, l’apnée du sommeil, la fibrillation auriculaire, les cancers de la peau, l’épilepsie et la septicémie. La majorité d’entre eux intégrant de l’intelligence artificielle ou du machine learning afin d’aider les médecins à diagnostiquer, caractériser et surveiller une pathologie. Ainsi sur les 103 outils de diagnostic numérique identifiés, près de 75 ont été approuvés par la FDA sur sa liste de dispositifs médicaux intégrant de l’IA/ML. Intelligence artificielle et machine learning dans les dispositifs médicaux : 20 sociétés françaises ont obtenu une autorisation de mise sur le marché de la FDA Ces outils permettent également de mieux surveiller les patients à distance. Aux États-Unis, la facturation des prestataires pour la surveillance physiologique à distance a été multipliée par cinq au cours des trois dernières années, de mai 2020 à septembre 2023. Les nouveaux codes de surveillance thérapeutique à distance, émis pour la première fois en janvier 2022, ont presque quadruplé au cours de l’année 2023. Coralie Baumard Application mobileDiagnosticDispositif médicalIntelligence ArtificielleThérapies numériques Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind