Accueil > Parcours de soins > SESAM-Vitale : Doctolib de plus en plus utilisé pour la télétransmission SESAM-Vitale : Doctolib de plus en plus utilisé pour la télétransmission mind Health a analysé pour la deuxième année consécutive les logiciels et les éditeurs les plus courants pour la dématérialisation des feuilles de soin. Si Vega d’Epsilog reste le logiciel le plus populaire, et Cegedim Santé, l’éditeur qui a l’empreinte la plus forte sur le marché, Doctolib a fortement progressé. Par Coralie Baumard et Rudy Degardin avec Aymeric Marolleau. Publié le 13 mai 2025 à 23h30 - Mis à jour le 19 mai 2025 à 10h58 Ressources Chaque mois, SESAM-Vitale publie sur son site le nombre de professionnels ayant recours à la télétransmission, permettant ainsi à un professionnel d’envoyer des feuilles de soins à l’Assurance Maladie sous format électronique. Fin janvier, ils étaient plus de 415 550 à utiliser une solution de facturation agréée ou homologuée, répartis dans 17 professions différentes. Si le nombre de professionnels est stable (+2,7 % par rapport à 2024), la télétransmission augmente particulièrement chez les masseurs kinésithérapeutes (+ 3 500 par rapport à 2024) et les médecins spécialistes (+2 000). Pour la deuxième année consécutive, mind Health s’est appuyé sur ces données afin de connaître l’identité des éditeurs et des logiciels qui sont les plus utilisés en télétransmission, profession par profession (voir méthodologie). Avec toujours une nuance : les industriels peuvent refuser la publication de leurs parts de télétransmission. Ces “autres” logiciels sont ainsi associés à près de 26 000 des 415 000 professionnels, soit un peu plus de 6 % du total. “Nous avons besoin de l’autorisation de l’entreprise pour publier les parts de marché, cette autorisation se gère solution par solution, explique Sophie Buet, responsable des Relations Industriels du GIE SESAM-Vitale. Aujourd’hui, les parts de marché de 156 solutions de 132 éditeurs distincts ne sont pas publiées.” Vega reste l’outil le plus largement adopté En janvier 2025, les professionnels de santé avaient recours à 107 logiciels différents pour dématérialiser leurs feuilles de soins, contre 111 l’année passée. Huit logiciels – utilisés par un à 100 professionnels – ont disparu des données de Sesam-Vitale : DX Lab One (Dedalus), Actibase Radiologie (édité par Actibase, du groupe Evolucare), Progimed FSE (Dedalus), Sam.net (Cegedim Santé), Kinesitherapeute (édité par Televitale, du groupe Sofia Développement), 123 Santé (Compugroup Medical), Ox Mediboard (édité par XTREM Santé, du groupe Softway Medical) et Osiris (Aveho Softs & Services). Sophie Buet, responsable responsable des Relations Industriels du GIE SESAM-Vitale “De multiples raisons peuvent entraîner la disparition d’une solution, précise Sophie Buet : un changement de nom, la fin de commercialisation d’un logiciel, le rachat de l’entreprise ou simplement la décision de l’éditeur de ne plus publier pour des raisons stratégiques.” Mais plusieurs logiciels nouveaux y ont fait leur apparition dont celui à destination des sages-femmes Maieuticapp (FT Labs), celui pour les infirmiers Vitaclic (Vital) ou encore Affid Mobilité (Affid Systèmes), Dr santé (Calimaps) et Dentoleader (CC Dentaire). Parmi ces derniers le plus utilisé, Dr santé, l’est par 5 482 professionnels. “Nous avons constaté une légère baisse du nombre de solutions disponibles à la suite du Ségur, car de petites entités n’avaient plus la capacité à innover et ont été rachetées par de grands groupes, indique Sophie Buet. Cependant, récemment de petits acteurs ont fait leur apparition, ce que l’on ne voyait plus depuis plusieurs années. Ils ciblent aussi bien les médecins généralistes que les auxiliaires médicaux.” Le nombre de professionnels par logiciel varie aussi fortement. Si la moitié des solutions sont utilisées par moins de 970 professionnels, certaines comme Vega, créée en 1993 par l’éditeur Epsilog (qui appartient à l’Allemand CompuGroup Medical depuis 2019), le sont par plus de 50 000 d’entre eux. “L’acquisition de Vega nous a permis de nous ancrer dans une partie importante du parcours de soins auprès des auxiliaires médicaux, principalement kinésithérapeutes et infirmières, qui entretiennent une relation quotidienne de proximité avec leurs patients”, indiquait à mind Health, en 2024, le senior vice president Europe de CompuGroup Medical, Franck Frayer. La solution Medi+4000 (Cegedim Santé) concentre 7,4 % du total et touche 12 catégories de professionnels. À l’inverse, Agathe You – E.Motion (CBA) représente 7 % du total, mais s’adresse exclusivement aux infirmiers.“Cette spécificité est le fil rouge qui nous guide en matière de marketing, de design d’interface, d’ergonomie, etc. Agathe You est sorti en 2021, il s’agit du premier logiciel mobile first destiné aux infirmières. La possibilité de facturer et télétransmettre depuis son mobile est un verrou technique que nous avons levé très tôt par rapport au marché. Cet usage en mobilité est particulièrement adapté à notre cible”, indique Benjamin Maza, directeur général délégué de CBA. Certains logiciels intègrent de nombreuses fonctionnalités, de la facturation à la gestion du dossier médical en passant par la prise de rendez-vous en ligne, la téléconsultation, la coordination des parcours de soins et l’aide à la prescription, tandis que d’autres ne proposent que la brique de télétransmission. “Avec l’évolution du métier d’infirmière, la délégation de soins va continuer à augmenter, nous nous focalisons donc sur la partie soins. Nous avons développé une plateforme de téléexpertise permettant à une infirmière de faire appel à un médecin généraliste ou spécialiste, précise Benjamin Maza. Grâce à l’IA, nous avons élaboré un système permettant de saisir une note vocale. L’IA va en extraire les constantes et les structurer pour alimenter le dossier de soins et fournir un résumé écrit structuré à l’infirmière.” L’entreprise (38,4 M€ de chiffres d’affaires en 2023) concentre l’ensemble de ses activités sur son site d’Avignon. Elle emploie 230 salariés, dont une équipe IT de 70 personnes intégrant une quarantaine de développeurs. Les éditeurs historiques passent au SaaS Les logiciels se distinguent aussi par leur modalité d’installation. Certains sont accessibles en ligne, à l’instar de Doctolib et Maiia Kiné (Cegedim Santé), d’autres sont hébergés sur un serveur interne, par l’utilisateur final. Pour Jean-Urbain Hubau, directeur général France de Doctolib, la technologie SaaS présente plusieurs atouts : “Cela nous permet de déployer nos mises à jour rapidement pour l’ensemble de nos utilisateurs et sans que nous intervenions dans les cabinets. Notre logiciel est également plus évolutif, nous réalisons trois mises en production par jour. Aujourd’hui, l’intelligence artificielle est une véritable opportunité pour améliorer la qualité de vie au travail des professionnels de santé et leur faire gagner du temps afin d’améliorer la qualité du soin. Si votre logiciel n’est pas en SaaS, vous ne pourrez pas y inclure de l’intelligence artificielle.” Si le deuxième modèle demande des efforts de maintenance conséquents, il a jusque-là été la norme pour les éditeurs historiques du secteur, mais cette année devrait marquer un basculement. “L’absence d’évolutivité du terminal lecteur applicatif (TLA) a conduit l’Assurance maladie à annoncer en 2018, l’arrêt progressif de ce type d’équipement en préconisant son remplacement par des solutions mobiles. Dans ce contexte, à partir du 1er juillet prochain, l’usage du TLA ne sera plus considéré par l’ensemble des régimes de l’Assurance maladie et par conséquent ne sera plus supporté par le GIE SESAM-Vitale. Pour autant, à date, les flux de facturation SESAM Vitale issus des TLA complets ou réduits ne seront pas rejetés, rappelle Sophie Buet. Cette évolution annoncée, il y a plusieurs années, a poussé les éditeurs à travailler sur des offres en mobilité et les a orientés vers des offres en mode SaaS.” Après le lancement de Maiia Kiné en 2023, Cegedim continue de faire évoluer ses logiciels en ce sens.”Notre stratégie consiste à sortir des solutions logicielles nouvelle génération déclinées sous la marque Maiia, explique Emmanuel Bertrand, vice-président Commerce de Cegedim Santé. Nous avons lancé cette année Maiia Médecin et Maiia MSP (maison de santé pluriprofessionnelle). L’année prochaine, nous sortirons celle destinée aux infirmières, puis nous allons progressivement continuer à décliner les autres professions. Les services Maiia, avec la prise de rendez-vous et la téléconsultation et la messagerie instantanée sécurisée est le point pivot entre toutes ces solutions métiers. Elle permet lorsque différents professionnels travaillent ensemble de partager facilement l’information autour d’un patient.” Le vice-président Commerce de Cegedim Santé tient cependant à souligner que “pour faire du SaaS, plusieurs ingrédients sont nécessaires : la facilité de prise de main et l’ergonomie qui permettent de faire gagner du temps aux praticiens. Il faut de la robustesse et de la sécurité au niveau de l’infrastructure et des data centers. Si votre logiciel SaaS s’arrête pendant une demi-heure, le professionnel de santé ne peut pas voir son patient. Une de nos forces est de posséder nos propres data centers et de ne pas dépendre d’acteurs américains. Nous possédons également nos propres solutions de facturation. Nous essayons de faire un maximum de choses en interne afin d’avoir un niveau de réactivité très fort.” Franck Frayer, senior vice president Europe de CompuGroup Medical CompuGroup Medical (CGM) saute également le pas, l’éditeur présentera sa nouvelle solution SaaS pour médecin lors du prochain salon SantExpo qui aura lieu du 20 au 22 mai 2025 à Paris. Il s’agit de la seconde solution SaaS produite par l’éditeur cette année, en janvier, il a lancé celle qui doit prendre la suite de son logiciel Vega. “Cette solution logicielle, qui nous a demandé quatre ans de travail, est aujourd’hui proposée à nos clientes infirmières libérales. Outre le fait que la facturation soit plus pratique, ce qui était nécessaire avec la fin des TLA, elle permet également plus de fluidité au moment du soin. Par exemple, l’infirmière peut prendre la photo d’une plaie et échanger avec le médecin de manière sécurisée. Les informations sont tracées et transmises dans le dossier médical. Vega est un logiciel très bien implanté depuis de nombreuses années, passer à un logiciel SaaS représente un challenge en matière d’accompagnement client”, indique Franck Frayer, senior vice president Europe de CompuGroup Medical. Quels logiciels pour quelles professions ? Toutes les professions utilisent plusieurs logiciels différents, 25 en moyenne, mais ils ne sont que quatre à équiper les laboratoires et dix les pharmacies. 56 équipent les médecins spécialistes et 41 les médecins généralistes. Certains logiciels sont cependant bien implantés auprès de certaines professions. LOGOSw (ImageX) touche environ 40 % des 37 000 dentistes, Vitalzen et Doctolib environ 15 % chacun des 52 000 médecins généralistes. Emmanuel Bertrand, vice-président Commerce de Cegedim Santé “La force de Cegedim Santé est d’être présent sur tous les marchés avec des solutions dédiées” souligne le vice-président Commerce de Cegedim Santé (MEDIA+4000, Simply-Vitale, Crossway, Maiia Kiné…). L’éditeur ambitionne de renforcer ses parts de marché sur les centres de santé. Cegedim Santé a acquis en février 2024 le groupe Visiodent. Ce dernier avait lancé, dès 2018, la première solution 100% SaaS à destination des cabinets dentaires et des centres de santé. “Nous voyons depuis plusieurs années une diminution du nombre de médecins libéraux au profit de médecins salariés, analyse Emmanuel Bertrand. Les centres de santé accompagnés par les collectivités sont souvent le seul moyen de conserver une présence médicale dans certaines zones. L’acquisition de Visiodent, nous a permis de renforcer notre stratégie de conquête sur ce marché. Aujourd’hui, nous avons près de 30% de parts de marché sur les centres de santé, notre objectif est de renforcer notre leadership tant sur les logiciels métiers que sur la prise de rendez-vous Maiia.” L’éditeur équipe aujourd’hui plus de 1 000 centres de santé. Selon un communiqué paru en mars 2025, le résultat opérationnel courant 2024 s’élevait à 5,1 M€ en hausse de 2,8 M€ par rapport à 2023. Cette performance s’explique, “pour 3,2 M€, par l’amélioration de l’activité de Cegedim Santé résultant principalement de l’intégration de Visiodent.” Cegedim Santé demeure l’éditeur privilégié Au-delà de l’identité des logiciels, les données de SESAM-Vitale permettent de connaître le nom des sociétés qui les éditent, qui sont au nombre de 63. Si l’on tient compte de l’ensemble de leurs solutions, Cegedim Santé équipe 14,6 % des professionnels (-0,9 point par rapport à 2024), devant Epsilog (CompuGroup Medical) avec le seul Vega, qui compte pour 12,2 % (-0,3 point), et Sofia Développement, pour 8,5 % (-0,4 point). Cette forte présence de de Cegedim Santé peut également s’expliquer par l’une des spécificités de l’entreprise. “Nous avons une activité historique de vente de matériel informatique, elle est également liée à l’activité que nous avons auprès des officines. Nous sommes distributeur agréé premium Dell. Presque la moitié de nos clients s’adressent à nous pour leur matériel informatique”, indique Emmanuel Bertrand. Sur les deux dernières années, le nombre de professionnels utilisateurs par éditeur a tendance à stagner et même parfois à baisser. La plus lourde baisse concerne le logiciel Axiam (CompuGroup Medical Solutions), passé de 7 257 professionnels en janvier 2024 – essentiellement des médecins généralistes et spécialistes – à seulement 219 cette année. L’éditeur a indiqué à mind Health que le logiciel avait vocation à disparaître, compte tenu de l’évolution de son module de facturation. Les utilisateurs ont migré vers Evitale, une autre solution du groupe. Doctolib gagne du terrain À l’inverse, entre 2023 et 2025, Doctolib a vu le nombre de ses utilisateurs multiplié par plus de quatre, avec notamment une hausse de 126 % chez les masseurs kinésithérapeutes (de 3 000 à 6 800), de 78 % chez les médecins généralistes (de 4 200 à 7 596) et de 67 % chez les médecins spécialistes (de 4 000 à 6 700). La prise de rendez-vous en ligne a été la porte d’entrée de l’éditeur qui entendait faire bouger les lignes dès 2013, mais n’a officiellement lancé son logiciel dédié aux kinésithérapeutes qu’en 2023. Jean-Urbain Hubau, directeur général France de Doctolib. Crédits : Vincent Piot / Doctolib “Nous sommes partis du constat que les soignants étaient insatisfaits de leurs logiciels car l’innovation et la qualité de service proposées n’étaient pas à la hauteur de leurs exigences, indique Jean-Urbain Hubau. Nous avons débuté sur la prise de rendez-vous en ligne, l’agenda et les outils de secrétariat. Après un succès initial et un passage à l’échelle, nous avons développé d’autres fonctionnalités cliniques et financières. Aujourd’hui, la prise de rendez-vous en ligne ne représente que 2 % des blocs produits que nous avons développés.” Doctolib : des comptes dans le rouge en 2024 malgré un net rebond Reste que pour le nouveau venu, réussir à conquérir les médecins a pris du temps. “Quand nous avons commencé à proposer nos solutions cliniques et financières, c’est-à-dire le logiciel métier des soignants, nous avons eu un peu de mal à équiper le marché pour plusieurs raisons : les médecins étaient inquiets à l’idée de perdre leurs données et ils devaient respecter des préavis pour quitter leurs logiciels historiques, raconte le directeur général France de Doctolib. Mais au fil du temps, parce que notre approche repose sur la transparence des prix et une liberté totale pour les utilisateurs (portabilité des données garantie, pas d’engagement), nous avons commencé à équiper certains médecins et notre niveau de satisfaction élevé a amené d’autres professionnels à sauter le pas. Depuis un an, le nombre de médecins généralistes, de spécialistes et aussi de kinésithérapeutes qui nous ont rejoint s’est fortement accéléré.” L’entreprise revendique aujourd’hui 200 000 soignants utilisateurs en France. Un succès qui s’explique selon Jean-Urbain Hubau par les importants moyens mis en œuvre par l’entreprise en matière d’innovation : “Nous investissons massivement pour améliorer en permanence le logiciel. En 2024, nous avons ainsi investi près de 115 millions d’euros en R&D, dont une bonne partie sur l’IA. Notre équipe R&D compte aujourd’hui 900 personnes, une centaine est dédiée au développement de l’IA (Doctolib emploie au total 2900 salariés dont 495 développeurs et 550 personnes au sein des équipes commerciales, ndlr).” L’intelligence artificielle au cœur de l’innovation Pour se démarquer, Doctolib mise sur l’intelligence artificielle. Elle a lancé à l’automne 2024, un assistant de consultation basé sur l’IA. “Il nous permet de proposer une synthèse codifiée et structurée de la consultation. Grâce à lui, nous pouvons faire gagner aux médecins trois à cinq minutes de temps de consultation qui étaient auparavant dédiées à la prise de notes. Depuis son lancement en octobre dernier, plus de 3 millions de consultations ont été réalisées avec notre assistant”, précise le directeur général France de Doctolib. De nouveaux apports sont déjà prévus. “L’IA doit nous permettre de répondre à des besoins utilisateurs. Dans moins de deux semaines, nous lancerons un assistant à la génération de courriers. Sur la base des informations obtenues lors de la consultation, il pourra, par exemple, proposer un compte rendu ou une lettre d’adressage à un spécialiste, détaille Jean-Urbain Hubau. Cette fonctionnalité sera disponible pour toutes les spécialités médicales. Il s’agit de la première pierre permettant de créer un assistant complet dédié au plan de traitement. En même temps, nous allons inclure dans notre logiciel un outil de dictée vocale qui a été développé et testé avec des médecins.” Pour développer de nouvelles fonctionnalités s’appuyant sur l’intelligence artificielle, Doctolib mise également sur les acquisitions. L’an dernier, l’éditeur a racheté l’entreprise allemande Aaron 32,9 M€. Depuis ses débuts, l’entreprise a effectué huit rachats. En 2024, elle a également acquis Typeless, spin-off de l’EPFL spécialisée dans la reconnaissance vocale basée sur l’IA. En s’appuyant sur la technologie d’Aaron, Doctolib a développé un assistant téléphonique intelligent. “Il est déjà disponible pour nos clients allemands, nous avons prévu de le déployer en France, annonce le directeur général de Doctolib. Aujourd’hui 50% des consultations ne sont pas prises en ligne. Même si nous avons 10 millions de patients utilisateurs de Doctolib âgés de plus de 65 ans, nous constatons un usage du numérique moindre dans cette tranche d’âge. Ils pourront à toute heure de la journée appeler le cabinet et obtenir un rendez-vous ou laisser un message grâce à un agent conversationnel.” Les acteurs historiques, CGM et Cegedim Santé, travaillent également sur l’intelligence artificielle. Cegedim Santé a ainsi annoncé, en mars 2025, un partenariat avec Praxy.ai pour lancer un assistant de consultation. “Sur l’intelligence artificielle, nous sommes en phase de laboratoire avancé sur l’aide à la consultation et la gestion documentaire avec un seul objectif : apporter des solutions utiles et pragmatiques, souligne Emmanuel Bertrand. L’IA doit permettre de gagner du temps. Ces modules vont d’abord être déployés dans Maiia Médecin, notre nouvelle solution pour les médecins. Cette année est une année de transition clé pour nos premiers modules d’IA aux bénéfices de l’organisation et la pratique de nos clients.” De son côté, CGM travaille à l’intégration de nouveaux services dans ses logiciels comme la rédaction de comptes rendus et d’ordonnances de manière semi-automatisée. “La décision finale revient toujours au médecin. Ces modules sont prêts et seront intégrés dans nos logiciels lors du second semestre 2025”, annonce Franck Frayer. Pour réaliser ces nouveaux développements, l’éditeur s’est appuyé sur son partenaire Synapse Medicine. Explorez les données de SESAM-Vitale Quel est le pourcentage de professionnels de santé qui pratiquent la télétransmission ? En janvier 2025, les infirmiers représentaient 22 % des praticiens qui dématérialisent leurs feuilles de soins. C’est la part la plus importante, devant les masseurs-kinésithérapeutes (19,2 %) et les médecins spécialistes (15,4 %). A contrario, les professionnels de l’appareillage représentent seulement 0,2 % des professionnels qui pratiquent la télétransmission. Toutes les catégories de professionnels de santé n’ont pas adopté la télétransmission dans les mêmes proportions. Ainsi, les 4 600 laboratoires ne représentent certes que 1 % des professionnels de santé français, mais c’est une des spécialités médicales qui y a le plus recours, puisque 88,8 % d’entre elles acceptent la carte vitale. Au contraire, les 116 000 médecins spécialistes français ne sont que 55 % à être équipés d’un terminal dédié. Méthodologie Créé et missionné par l’Assurance Maladie en 1993, SESAM-Vitale est un opérateur privé doté d’une mission de service public. Il gère également la télétransmission, c’est-à-dire le fait, pour un professionnel de santé, d’envoyer des feuilles de soins à l’Assurance Maladie sous format électronique. Chaque mois, SESAM-Vitale met à jour sur son site internet un tableau où figurent le nombre de professionnels de santé faisant de la télétransmission SESAM-Vitale avec une solution de facturation agréée ou homologuée SESAM-Vitale. Outre le nom des logiciels, le nom de leur éditeur et de leur groupe est également précisé. Il y a toutefois une limite : les industriels peuvent refuser la publication de leurs parts de télétransmission. Un nombre indéterminé d’entre eux ont fait ce choix. Ces “autres” logiciels sont ainsi associés à près de 26 000 des 415 000 professionnels, soit un peu plus de 6 % du total. En avril 2025, mind Health a récupéré et analysé les données de janvier 2025. Coralie Baumard et Rudy Degardin avec Aymeric Marolleau éditeurIndicateurIntelligence ArtificielleLogicielmédecinPartenariat Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire La liste des logiciels référencés dans le cadre du Ségur du numérique