Carmat bientôt liquidée

La medtech française Carmat a annoncé dans un communiqué le 29 septembre sa prochaine liquidation judiciaire. Seule une offre de reprise en plan de cession avait été déposée après l’ouverture de la procédure de redressement judiciaire le 1er juillet par le Tribunal des affaires économiques de Versailles. Cette dernière émanait de Pierre Bastid,  président du conseil d’administration de Carmat et actionnaire à hauteur d’environ 17%, via la société Hougou. Le 19 août, le tribunal lui avait accordé un délai pour finaliser son offre, l’audience étant fixée au 30 septembre. Mais Pierre Bastid n’a pas réussi à sécuriser les financements nécessaires à la reprise. Interrogé par Le Monde, il estimait ce besoin de financement à 150 M€. La société comptait 135 salariés lors de l’ouverture du processus de l’appel d’offres. Carmat rappelle que sa liquidation judicaire s’accompagnera de la radiation de ses actions cotées sur Euronext Growth.

Fondée en 2008, Carmat a conçu et développé le cœur artificiel Aeson, présentant une solution thérapeutique alternative à la transplantation cardiaque pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque biventriculaire avancée. Malgré les succès remportés ces derniers mois, notamment l’obtention du marquage CE MDR pour Aeson et l’autorisation de la FDA de lancer la seconde cohorte de son étude clinique, le besoin de financement restait prégnant. L’entreprise avait réalisé des levées de fonds en 2024 (14,9 M€) et au début de l’année 2025 (9,7 M€). Le 20 juin, Carmat avait annoncé être dans “une situation financière critique” et avoir besoin de rassembler 35 M€ à horizon 12 mois. La medtech avait alors ouvert une campagne de dons en ligne. 

En juillet, Carmat annonçait que plus de 70 patients ont été implantés depuis l’origine de la société. Dans son communiqué, la medtech a indiqué que le support des patients bénéficiant d’Aeson est sa “priorité” et qu’elle s’efforcera que celui-ci soit assuré même en cas de liquidation judiciaire sans poursuite d’activité.