Accueil > Industrie > Diabeloop se place en procédure de sauvegarde Diabeloop se place en procédure de sauvegarde La medtech grenobloise Diabeloop, qui a développé et commercialise un logiciel utilisant l’intelligence artificielle pour lutter contre le diabète de type I, s’est placée en procédure de sauvegarde, nous apprend le Bodacc. Cette décision, prise le 21 octobre dernier, a pour but de soutenir la croissance de la société, pénalisée par le poids de sa dette. François Miceli, président et CEO de Diabeloop, a expliqué à mind Health les raisons de la procédure actuelle. Par Romain Bonfillon. Publié le 27 octobre 2025 à 17h40 - Mis à jour le 27 octobre 2025 à 17h49 Ressources Un précédent plan de restructuration À la suite de la décision de son partenaire historique, le laboratoire Roche, de cesser son activité de pompes à insuline, et du non-renouvellement d’un contrat structurant pour Diabeloop, la société a engagé dès 2023 un important plan de restructuration, réduisant ses équipes et changeant de gouvernance. C’est à cette époque, en mai 2024, que François Miceli, précédemment directeur associé d’UI Investissement, prend la direction de Diabeloop. “Le lancement s’était très bien passé, nous avons pu équiper plus de 10 000 patients avec ce dispositif, mais Roche, pour des raisons qui lui sont propres, a décidé de se retirer de ce marché. Diabeloop s’est donc retrouvé du jour au lendemain sans produit, avec des équipes et des gros investissements, des emprunts bancaires et auprès de Bpifrance”, se souvient-il. Un retour à l’équilibre financier attendu en 2027 Refinancée à hauteur de près de 25 millions d’euros (14,6 M€ en mars 2024, 5 M€ en début d’année 2025 et encore 5 M€ ce mois d’octobre), la société a finalisé sa phase de restructuration et met aujourd’hui en avant de nombreux signaux positifs, notamment une croissance de plus de 60 % entre 2023 et 2024, des produits innovants et des partenariats prometteurs. “Nous avons développé DBLG2, qui a aujourd’hui le marquage CE, et sommes en cours de prélancement de ce dispositif avec notre partenaire néerlandais Vicentra. Nous avons également signé trois partenariats très structurants : un aux États-Unis pour un accès au marché américain dès l’année prochaine ; un autre avec un partenaire coréen pour lancer en Europe leur produit avec notre algorithme ; un dernier avec une société israélienne pour développer à moyen terme notre algorithme sur une pompe de nouvelle génération. Tout cela devrait nous permettre d’atteindre l’équilibre financier en 2027, moyennant – et c’est pour cela que nous sommes en sauvegarde – un réaménagement de la dette”, explique François Miceli. “Nous allons très bien, mais le poids de la dette nous empêche de nous développer”, résume-t-il. La procédure de sauvegarde comme “outil de gestion” La charge de la dette de Diabeloop (ses comptes sociaux, faisaient état, sur Pappers, au 31/12/2024 d’une perte nette comptable d’environ 14 M€) freine actuellement le développement organique de l’entreprise ainsi que ses options stratégiques. Dans ce contexte, Diabeloop a décidé de se placer sous la protection du Tribunal de commerce de Grenoble, qui lui a consenti le bénéfice de la procédure de sauvegarde. “Cette procédure va nous permettre, en toute sérénité, de rediscuter avec nos créanciers, pour pouvoir réaménager cette dette”, explique François Miceli, qui se veut rassurant. “Cette procédure n’aura aucun impact dans les relations entre Diabeloop et ses partenaires commerciaux, clients ou fournisseurs. Aussi, il a bien fallu expliquer à tout le personnel (Diabeloop compte aujourd’hui 78 salariés, ndlr) qui a subi avant mon arrivée un plan de restructuration assez sévère, qu’il ne s’agissait pas d’un deuxième plan de restructuration, mais d’un outil de gestion pour pouvoir restructurer notre dette, et non pas la société. Nous considérons qu’il s’agit d’un acte de gestion pour soutenir notre croissance. D’ailleurs, nos actionnaires, qui ont injecté 25 M€ dans la société en deux ans, continuent de nous soutenir”. Sur un plan opérationnel, un plan de sauvegarde sera présenté par Diabeloop à ses partenaires financiers à horizon de 12 mois. Ce plan permettra à Diabeloop de poursuivre son développement, à la faveur d’un réaménagement de sa dette validé par le Tribunal de commerce. Romain Bonfillon confidentielsDiabèteDispositif médicalIntelligence ArtificiellemedtechStratégie Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Diabète : Abbott et Medtronic s’allient Mouvement L’un des fondateurs de Diabeloop prend la tête d’EIT Health France Diabeloop adapte ses algorithmes aux variations hormonales des femmes