DTx : quel usage et quelle appétence chez les professionnels de santé ?

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À l’occasion de la deuxième édition de son congrès CHU Healthtech Connexion Day, qui se tenait le 20 novembre à Marseille, France Biotech a présenté les résultats de son étude dédiée à l’usage et à l’appétence des professionnels de santé pour les thérapies numériques (DTx). mind Health était sur place et a rencontré Stéphane Tholander, responsable de la commission "Santé numérique" de France Biotech.
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Alors que le dispositif PECAN en est à ses débuts (une première entreprise en bénéficie à date), l’association France Biotech a souhaité comprendre quelles étaient les attentes des professionnels de santé en matière de dispositifs médicaux à visée thérapeutique. “C’est bien cette prise en charge qui va conditionner le développement et le déploiement de ces dispositifs. Nous avons l’exemple du DiGA allemand, avec aujourd’hui une cinquantaine de solutions remboursées et des résultats mitigés quant au développement des usages. L’enjeu était donc de voir comment anticiper ce déploiement », explique Stéphane Tholander, responsable de la commission Santé numérique de France Biotech.

Cette enquête en ligne, menée jusqu’à maintenant auprès de 662 professionnels de santé (494 médecins, dont 119 généralistes, 100 infirmiers et 68 pharmaciens) se poursuivra jusqu’à la fin de l’année mais fournit déjà quelques enseignements sur les deux objectifs qu’elle s’était fixée : la connaissance actuelle des professionnels de santé en matière de DTx et leur appétence pour recommander, prescrire, voire développer ce genre de solutions. 

Les enseignements de l’étude

Si 20 % des personnes ayant répondu au questionnaire en ligne de France Biotech disent avoir déjà recommandé des DTx, 50 % n’en ont jamais entendu parler. Malgré ce résultat en demi-teinte, l’a priori sur ces solutions numériques est plutôt positif puisque 68,3% des répondants considèrent qu’elles renforcent la relation thérapeutique. Aussi, l’utilité perçue de ces solutions est assez instructive pour comprendre quels usages seront les plus facilement déployés : 86 % des professionnels de santé  les jugent pertinentes pour améliorer l’observance thérapeutique, 72% pour améliorer la qualité de vie, 60 % pour réduire le coût de traitement et 52% les jugent susceptibles d’améliorer un état pathologique. 

“Le chiffre le plus important pour nous est celui qui traduit la volonté de prescription, fait observer Stéphane Tholander : 20 % se disent très disposés à prescrire, 40 % se disent disposés, un tiers se disent neutres et finalement, seulement 20 % sont réticents. Nous avons donc un gros bloc de volontaires”. 

L’enquête de France Biotech a cherché à avoir plus de détails sur les motivations de ces “volontaires” qui sont 63, 8 % à se dire “intéressés pour participer au développement d’une thérapie digitale” pour leurs patients. Parmi ceux-ci, 52,5 % se verraient bien jouer le rôle de conseiller médical, 43, 7 % celui de formateur des patients, 36,5 % celui de formateur des professionnels de santé, 36,2 % celui d’investigateur d’une étude clinique et 22,9 % celui de codéveloppeur de la solution. 

Des résultats encourageants, selon France Biotech

“Il n’y en a pas encore en France de DTx, au sens de solution numérique, qui a démontré de manière clinique son efficacité thérapeutique, avance Stéphane Tholander. C’est le modèle de prise en charge qui va permettre de lancer des études cliniques et de faire venir des applications étrangères sur notre territoire”. 

Si l’enquête de France Biotech n’est pas allée jusqu’à demander quelles solutions ont été prescrites par les professionnels de santé répondants, ou sont susceptibles de l’être, le responsable de la commission Santé numérique de France Biotech note, au regard de son expérience (il est cofondateur d’Agora Health, un studio de création de start-up proposant des DM numériques) que “sur la gestion du stress, des insomnies ou de douleurs comme les lombalgies chroniques, ces applications sont déjà recommandées par certains médecins. »

« Avec les derniers changements réglementaires, ajoute-t-il, nous allons pouvoir couvrir un champ beaucoup plus large dans les douleurs chroniques, les maladies inflammatoires, les addictions, l’obésité…et bien entendu la santé mentale, qui est aujourd’hui le domaine de prédilection de ces solutions” Et de conclure : “20 % ou 30 % de personnes qui se disent prêtes à codévelopper ou prescrire des DTx, cela prouve finalement que l’écosystème est mature, puisque les répondants constituent une population ayant adopté ces solutions depuis peu de temps ». 

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