Rappelons les tendances de HIMSS 2022 qui soulignaient explosion du cloud depuis la dernière édition (2019) et l’émergence du “virtual care”, confirmant que les organisations de santé évoluaient vers des modes hybrides, en présentiel et en distanciel.
Les mini-labs ont fait leur apparition sur le salon. Basés sur la microfluidique, la transduction du signal et le numérique, ces laboratoires miniatures permettent d’analyser à domicile un grand nombre de données biologiques à partir d’une seule goutte de sang. Le Covid-19 a offert aux acteurs du secteur, un parfait cas d’usage. Selon La French Tech, le marché de la microfluidique est aujourd’hui estimé à 6 milliards de dollars/an et un taux de croissance annuel de 15% dans les cinq ans à venir. Ses perspectives d’applications sont nombreuses : diagnostic médical, criblage à haut débit et développement thérapeutique. Cette technologie rend notamment l’étude de l’ADN ou des cellules plus accessible et précise.
La Femtech : Au cours des prochaines années, le marché dédié à la santé des femmes devrait atteindre 1,19 trillion $ à l’horizon 2027, selon le panorama général de la Femtech, co-rédigé par FemTech Focus et Coyote Ventures, deux organismes à but non lucratif qui investissent dans les start-up en santé et bien-être des femmes. Leur définition de la Femtech est celle-ci : “technologie susceptible d’améliorer la santé et le bien-être des femmes et des jeunes filles en ciblant des pathologies qui les affectent de manière exclusive, disproportionnée ou différenciée”.
Trop souvent, la Femtech est réduite au domaine de la santé reproductive et sexuelle. Les solutions qui s’y intéressent sont encore très majoritaires mais progressivement on glisse vers le domaine de l’oncologie et de la cardiologie (c’est le cheval de bataille de Claire Mounier-Véhier, qui a créé durant le confinement le fonds de dotation Agir pour le cœur des femmes, grandes victimes des maladies cardiovasculaires, qui restent la première cause de mortalité féminine).
Signaux faibles
Ces signaux peuvent être détectés au travers des axes actuels de travail de la Stratégie d’accélération Santé numérique, qui veut, c’est ce que nous a confié David Sainati, mettre l’accent sur deux domaines :
- la santé mentale (qui bénéficiera du statut de Grand Défi) : “ il y a un grand besoin de débloquer les verrous d’évaluation clinique et d’accès au marché, notamment” (David Sainati). Peu d’industriels se sont penchés sur ce secteur, notamment en raison d’un problème de modèle économique. La santé mentale, c’est beaucoup de prévention, de dépistage. Il y a aussi derrière cette désaffection une problématique de marquage CE et d’évaluation clinique”. Le rapport de la Silicon Valley Bank montre que les plateformes de soins de santé mentale représentaient la moitié des investissements en 2021, leur part atteint désormais 69%. Autre fait intéressant : la valorisation médiane de ces solutions est de 12 M$, soit le double de l’année 2021, signe d’une consolidation de ce secteur de marché.
- La deuxième grande thématique concerne l’imagerie. De très gros industriels se sont positionnés sur ce secteur, mais ils ne sont pas français (GE, Philips,…). La France n’est plus dans le peloton de tête mondial de l’imagerie depuis un moment, mais aujourd’hui, sur de nouvelles modalités d’imagerie interventionnelle, miniaturisées et liées à des actes précis, il existe encore des niches sectorielles à investir” (cf. le cas de la dentisterie et d’Allisone, de Damae Medical et de son système de détection précoce des mélanomes. La start-up a récemment levé 5 M€ pour accélérer son développement européen.
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