Aqemia reçoit 7,4 M€ pour ses travaux sur l’ARN

Aqemia a annoncé le 1er avril 2025 avoir obtenu une subvention de 7,4 M€ dans le cadre de l’appel à projets i-Démo de France 2030, piloté par Bpifrance. Ce financement va permettre à Aqemia de renforcer sa plateforme d’IA générative pour traiter les cibles complexes (protéines flexibles ou ARN), au cours d’un programme de recherche qui devrait durer “de deux à trois ans”, a précisé le Dr Maximilien Levesque, CEO et cofondateur d’Aqemia, à mind Health.

L’ARN est un champ de recherche complexe. “C’est un boulevard thérapeutique inexploré, une classe entière de nouvelles cibles thérapeutiques qui représentent des nœuds pour craquer des problèmes thérapeutiques sans solution aujourd’hui” souligne Maximilien Levesque. Aqemia, qui a ouvert un bureau outre-Manche depuis deux mois, profite du pool d’experts londonien dans les domaines de la physique, de la chimie, du numérique et de la biologie structurale. 

Des travaux risqués

Le pari d’Aqemia dans les ARN ne sera peut-être pas couronné de succès. “Avec un tel risque, le soutien de France 2030 est déterminant dans la poursuite des travaux de recherche” note Maximilien Levesque. Aqemia s’est engagé à participer à la moitié des dépenses nécessaires au projet.

Aqemia a dès à présent fait progresser plusieurs programmes ciblant indirectement de l’ARN, notamment un programme mené en partenariat avec la CRO Novalix, qui a montré “des résultats prometteurs sur des cellules cancéreuses et est actuellement en cours d’évaluation sur des modèles in vivo”. En encourageant un programme scientifique ambitieux, l’objectif, à terme, est de “constituer un champion de classe mondiale dans la recherche de médicaments”, soutient Maximilien Levesque.

100 M€ déjà levés

Dans un écosystème VC globalement ralenti, Aqemia fait partie des techbio qui parviennent à lever le plus en France. Au total, Aqemia a levé 100 millions d’euros auprès de fonds d’investissement, dont près de 60 millions en deux fois en 2024. La TechBio est partenaire de laboratoires pharmaceutiques, comme Sanofi, avec qui un accord pluriannuel allant jusqu’à 140 millions d’euros a été signé en 2023. 

Pour Maximilien Levesque, Aqemia se démarque du reste par “une technologie différenciée, prouvée de manière répétée et une stratégie disciplinée”. La société entend consacrer l’essentiel de ses ressources humaines à ses recherches propres, qui ont déjà montré des premiers succès. Trois de ses programmes en oncologie sont ainsi entrés en phase de test chez l’animal. Ils ciblent entre autres les cancers de la tête, de la nuque, du thorax et du sein. Aqemia a également démarré des programmes visant le système nerveux central, comme la maladie de Parkinson, l’immunologie et le métabolisme. “Notre technologie n’est pas spécifique à une ère thérapeutique”, confie Maximilien Levesque.