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Accueil > Financement et politiques publiques > Cyrille Politi (FHF) : “Sans liberté, pas d’innovation”

Cyrille Politi (FHF) : “Sans liberté, pas d’innovation”

Cyrille Politi est conseiller transition numérique à la FHF (Fédération hospitalière de France) et Délégué général adjoint de la FHF Franche-Comté. À l’occasion du salon SANTEXPO, créé et organisé par la FHF, il nous partage sa vision de l’innovation en France et de la transformation numérique de notre système de santé, dans le contexte de la Présidence française de l’Union européenne (PFUE).

Par Romain Bonfillon. Publié le 17 mai 2022 à 23h38 - Mis à jour le 19 mai 2022 à 10h29
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La thématique fil rouge de cette édition 2022 de SANTEXPO est “la santé, nouvelle frontière de l’Europe ?”. Quels sont les enjeux derrière cette question ?

La santé n’est pas une compétence européenne. Mais nous avons vu pendant la crise sanitaire que les pays européens ont demandé à l’Europe de s’organiser, notamment pour acheter des vaccins. La production d’un certain nombre de molécules, comme l’ibuprofène, a aussi été réinternalisée au sein de l’Europe. Il est intéressant de constater que même si la santé n’est pas une compétence primaire de l’Europe, celle-ci tente de répondre aux besoins des citoyens. Autre événement significatif : au début du mois de mai est sorti une proposition de règlement sur le partage des données de santé au niveau européen. La France a besoin d’intégrer la dynamique mondiale de transformation des systèmes de santé vers une logique populationnelle. Cette révolution des soins primaires et de la prévention personnalisée est en cours, pour arriver à terme à la “médecine 5P” (préventive, personnalisée, prédictive, participative et basée sur les preuves, ndlr). Le carburant de cette nouvelle organisation de la santé est la data, qui a besoin d’avoir un cadre. C’est toute l’ambition de l’espace européen des données de santé (EHDS) qui doit garantir la protection de la vie privée de nos concitoyens et permettre aussi un développement de l’économie liée au Population Health Management (PHM). Les Américains se préoccupent nettement moins de la question de protection des données personnelles : ils ont un besoin et ils mettent en place. Nous sommes donc à un tournant : est-ce que l’Europe va être capable d’inventer sa propre PHM, avec ses valeurs, son éthique et sa propre vision du soin ?

Espace européen des données de santé : répondre aux enjeux de sécurité et d’interopérabilité

Avec peut-être demain un système de santé européen ?

Nous n’en sommes pas là mais il est intéressant de voir que chaque pays adapte son système de santé, en s’appuyant sur un socle réglementaire commun et en s’inspirant des expériences qui ont pu marcher dans d’autres pays européens. Lors du congrès SANTEXPO, je participe à deux conférences PFUE : l’une concerne l’Europe visionnaire, l’autre l’Europe protectrice. Cela revient à finalement à voir comment l’Europe est capable de se tenir sur ses deux jambes : d’un côté elle se projette dans l’avenir, de l’autre elle continue à protéger nos concitoyens.

En mars dernier, vous avez fait partie de la délégation française participant au voyage d’études organisé par le Catel pour assister au salon HIMSS. Quel regard portez-vous sur les SI français/américains ?

Les États-Unis ont pris le virage de la donnée pendant les années Obama, la France ne l’a pas encore pris. C’était déjà frappant lorsque j’ai participé à l’édition 2019 de HIMSS. Le numérique populationnel est depuis longtemps une réalité outre-Atlantique et les États-Unis ont prédit pour ce secteur une croissance de 20% par an sur les prochaines années. Lorsque la santé d’une population s’améliore, les dépenses de santé diminuent et cela génère des bénéfices. La qualité de vie des professionnels est également meilleure puisque plus l’on traite tôt, moins l’on prend en charge en urgence des personnes dont l’état de santé est dégradé.  

“Les grands acteurs de la responsabilité populationnelle sont tous Américains, hormis Philips”

Cyrille Politi, conseiller transition numérique de la FHF et Délégué général adjoint FHF Franche-Comté.

Pourquoi n’avons-nous pas pris le virage du management populationnel ?

A l’échelle mondiale, les grands acteurs de la responsabilité populationnelle (Epic, Cerner, Intersystems,…) sont tous Américains, hormis Philips. Cela s’explique parce qu’ils sont présents dans les pays où il a été décidé d’adapter ce modèle de soins. En France et en Europe, les acteurs sont prêts à y aller et n’attendent qu’une chose : que les décisions politiques soient prises pour pouvoir embrayer. Nous avons déjà des initiatives de ce type en Italie, en Espagne et la France est très attendue sur ce sujet, par les professionnels de santé et par les industriels.

En France, le Health Data Hub a fait l’objet de nombreuses critiques depuis sa création. Quel regard portez-vous sur son action ?

Comme tout le monde, le fait que le HDH soit hébergé chez Microsoft Azure ne me réjouit pas, mais je ne pense pas que ce soit un point de blocage et une raison suffisante pour ne pas avancer. C’est tout de même grâce au HDH que, dès 2018, avec son rapport de préfiguration, le sujet des données de santé a été mis en lumière en France. C’est un sujet qui est traité au niveau européen et la France a pris avec le HDH une certaine avance. Le seul risque est que cette plateforme d’Etat, pilotée depuis Paris, écrase les initiatives locales. Ce fut son pêché originel, mais le tir a été corrigé depuis, au travers notamment de l’AMI pour la Bibliothèque ouverte d’algorithmes en santé. La stratégie du HDH est aujourd’hui de soutenir les innovations sur le terrain, pour faire de l’exploitation de donnée de qualité. Concernant la question de l’hébergement, elle peut être résolue sur un plan politique, avec un accord qui consiste à dire que les sociétés qui hébergent les données sensibles sont sous pavillon européen. Nous pouvons aussi imaginer aller plus loin demain en réinvestissant massivement dans les technologies numériques et en créant de vrais champions européens du cloud, mais nous n’y sommes pas encore.

Stéphanie Combes (HDH) : “La présidence française du Conseil de l’Union européenne est une opportunité pour avancer sur les données de santé”

Quelle est selon vous la spécificité de l’innovation à la française en matière de santé numérique ?

Nous avons en France de beaux incubateurs, à l’image de ParisSanté Campus. Le système centralisé parisien est solide et d’ailleurs les investisseurs ne s’y trompent pas puisque nos start-up parviennent à faire des levées de fonds importantes. Elles manquent cependant de débouchés. Pour y parvenir, je pense qu’il faut laisser les territoires s’organiser, leur laisser plus de latitude. Beaucoup d’argent est consacré au numérique en santé mais les crédits sont très orientés vers des AMI parisiens, et lorsqu’ils parviennent en région, ils sont orientés vers les GRADeS, vers des plateformes régionales, vers les ARS qui prélèvent aussi de l’argent pour aller financer leurs projets régionaux, etc. Après coup, il ne reste que peu d’argent pour les établissements de santé et les médecins libéraux, qui constituent le véritable marché de nos start-up. Aussi, je suis contre l’argument qui consiste à cibler nos établissements de santé en rappelant qu’ils ne consacrent qu’1,7 % de leur budget à l’innovation, alors que d’autres pays, comme les États-Unis, y consacrent plus du double. Il ne faut pas oublier que nous sommes dans un système de financement fermé, l’Ondam. Si une multitude de structures prélèvent des crédits en amont sur cette enveloppe, il est normal qu’il ne reste que peu d’argent aux acteurs de santé. Il faut donc se poser la question de la réorientation de ces sommes vers les acteurs pour que nos start-up puissent avoir un véritable marché.

“C’est sur le territoire que les choses doivent se penser. Tout ne peut pas être rigidifié par des organisations pilotées régionalement”.

Cyrille Politi, conseiller transition numérique de la FHF et Délégué général adjoint FHF Franche-Comté.

La campagne présidentielle a une nouvelle fois mis en lumière le problème des déserts médicaux. Comment lutter contre ?

Le vrai sujet est celui du manque de ressources médicales et, pour le coup, il n’y a pas de magie…Nous devons réfléchir à comment apporter cette première réponse de proximité, voire apporter une réponse avant même que les gens soient malades, avec un modèle de responsabilité populationnelle. Cela consiste à identifier les personnes à risque, à mettre en place les organisations qui les accompagnent. Une partie de la réponse au problème des déserts médicaux réside dans des organisations qui mêlent les ressources présentes sur le terrain avec la télémédecine, lorsque l’on a besoin d’une expertise particulière. Il faut donc encourager le développement des centres et maisons de santé mais l’on peut aussi imaginer par exemple des structures adossées à des EHPAD, ouvertes sur un village, avec un temps de médecin, d’infirmier(e)s Azalée, d’infimier(e)s de pratique avancée (IPA). C’est sur le territoire que les choses doivent se penser. Tout ne peut pas être rigidifié par des organisations pilotées régionalement. En matière de santé numérique, il importe finalement peu que l’on mette en place un GCS, un GIP ou une association. En management, un des principes est de dire quoi faire, sans préciser comment le faire. Évidemment, il y a un cadre légal à respecter, mais il est suffisant et s’il doit évoluer, le politique pourra toujours le faire. Il reste primordial de laisser à ses collaborateurs, en l’occurrence les acteurs de santé, le choix de la meilleure façon d’atteindre leurs objectifs. Sans liberté, pas d’innovation.

Cyrille Politi

Depuis 2020 : Délégué régional adjoint Bourgogne Franche-Comté à la Fédération hospitalière de France (FHF)

Depuis 2017 : Conseiller en transition numérique à la FHF

2018 – 2020 : Délégué à la protection des données du GHT Nord Saône-et-Loire Bresse Morvan

2014 – 2015 : Administrateur GIP e-bourgogne

2012 – 2018 : Directeur des affaires financières du Centre Hospitalier de Sevrey

Romain Bonfillon
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