L’AIS officialise le lancement de son programme d’accompagnement

L’Agence de l’innovation en santé a annoncé ce lundi 13 mars, qu’elle participera, en collaboration avec La French Tech, au programme d’accompagnement French Tech Health20. Ce programme permettra aux entrepreneurs de trouver “un accompagnement qu’ils ne trouvent pas ailleurs, sur le volet réglementaire et d’accès au marché, qui sont très spécifiques au secteur de la santé”, fait valoir Lise Alter, directrice générale de l’AIS. Ce programme d’accompagnement, qui concerne 21 entreprises (dont le nom doit être révélé le 24 mars prochain) n’est pas le seul sur lequel travaillera l’Agence de l’innovation. De manière proactive, elle entend également choisir les start-up qui rejoindront son propre programme d’accompagnement. À cette fin, le site www.innovation-sante.fr a été créé, pour permettre aux start-up de présenter à l’AIS leurs solutions innovantes en santé.

Un accompagnement à la mesure des besoins

“Nous ne procéderons pas sous la forme d’appels à projets, nous comptons fonctionner sur un flux constant de start-up qui rejoindront le programme”, confirme Lise Alter à mind Health. Pour l’AIS, qui va lancer dans les prochaines semaines son “Tour de France de l’innovation en santé”, il s’agit d’abord de connaître les besoins des entreprises, pour savoir s’il est pertinent de les accompagner. Ainsi, l’Agence analysera les besoins médicaux que les potentielles futures start-up accompagnées adressent, leur modèle économique, les équipes en place. Le premier volet de sélection sera révélé “dans les prochains mois”, précise Lise Alter. À terme, et “en vitesse de croisière”, précise-t-elle, “l’AIS accompagnera au travers de son programme une centaine d’entreprises par an. Nous allons proposer un accompagnement modulaire, qui va s’adapter aux besoins des porteurs de projet que nous allons accompagner”. Cet accompagnement se fera via trois volets spécifiques.

Un volet d’accès prioritaire

Pour ce volet, l’AIS travaillera en partenariat étroit avec les agences sanitaires, en particulier l’ANSM pour adresser tous les enjeux d’accès aux essais cliniques et au guichet innovation. Un accès prioritaire (et accéléré en mode fast track) sera accordé à ce guichet.

La Haute autorité de santé travaillera aussi étroitement avec l’AIS, pour accompagner les start-up, notamment dans le contexte spécifique de l’évaluation HTA (le nouveau Règlement européen sur l’évaluation des technologies de santé). “Sur la base de ce partenariat nous allons mettre en place un système de labellisation AIS qui va permettre aux projets qui en ont besoin d’avoir des process d’évaluation et d’accès au patient accélérés”, précise Lise Alter.  

Le passage à l’échelle

Le deuxième volet du programme d’accompagnement de l’AIS concerne le “passage à l’échelle”. “L’idée est d’outiller et de structurer les solutions qui ont déjà fait leur preuve cliniquement, en mobilisant tous les clients potentiels, notamment les hôpitaux mais aussi des leviers, insuffisamment utilisés aujourd’hui, comme l’achat public”, poursuit la directrice de l’AIS.

Cet aspect est peut-être, stratégiquement, le plus important et le plus inédit du programme d’accompagnement de l’Agence de l’innovation en santé. “Au-delà des dispositifs financiers qui ont pu être mobilisés par l’État, via le programme France 2030, les appels à projets, les subventions et les aides en fonds propre (portées par Bpifrance), le levier d’achat est très souvent un aspect sur lequel les entrepreneurs nous alertent en nous disant qu’ils ont besoin de ce genre de contrat pour développer un cercle vertueux en matière de financement”, confie Lise Alter. 

L’accompagnement hors cadre

Le troisième volet s’adresse aux technologies médicales pertinentes, pour lesquelles il n’existe pas encore de cadre règlementaire approprié. L’AIS a particulièrement à l’esprit, mais pas seulement, les dispositifs médicaux embarquant de l’intelligence artificielle, pour lesquels l’accès au marché constitue un véritable défi. L’idée, précise Lise Alter serait que l’agence puisse apporter son expertise, au travers d’une équipe qui est en train d’être constituée, avec notamment des compétences réglementaires.