Accueil > Industrie > Arthur Thirion (Resilience) : “ Nous visons une entrée sur le marché américain à horizon 2026” Arthur Thirion (Resilience) : “ Nous visons une entrée sur le marché américain à horizon 2026” Arthur Thirion est devenu le directeur général de Resilience le 10 mars 2025. Ancien directeur commercial et managing director France de Doctolib, il rejoint l’entreprise pour l’accompagner dans sa phase de croissance. Arthur Thirion a détaillé à mind Health les ambitions de Resilience au niveau national et international. Par Coralie Baumard. Publié le 29 avril 2025 à 22h47 - Mis à jour le 29 avril 2025 à 15h05 Ressources Vous avez exercé pendant plusieurs années des fonctions chez Doctolib, quelles ont été vos missions ? Mon parcours dans le secteur de la santé a effectivement débuté chez Doctolib, j’ai rejoint l’entreprise quelques mois après sa création. J’y ai passé dix ans, durant les cinq premières années, j’avais la responsabilité du développement commercial. Pendant cette période, nous sommes passés d’une équipe de quatre personnes à près de 500 dont 300 personnes dans les équipes commerciales. Nous avons vécu le passage de la start-up, qui arrive sur un nouveau marché, à la scale-up. C’était une période excitante avec toutes les problématiques d’une entreprise en construction : le recrutement, l’acculturation, le go-to market. Les cinq années suivantes, nous avons commencé à nous développer à l’international, notamment avec le lancement en Allemagne. Des managing director ont été nommés par pays, j’avais en charge la France ainsi que de nouvelles fonctions : les affaires publiques, la communication, le marketing, les partenariats et la stratégie de Doctolib. Après la téléconsultation qui a connu un fort essor avec le Covid-19, nous avons lancé un logiciel médical pour les médecins, puis pour les kinésithérapeutes ainsi que des outils de facturation pour agrandir la suite. Ces années ont été passionnantes, nous avons recréé des start-up dans la start-up. Dans le même temps, Doctolib est devenue une entreprise bien établie avec 3000 personnes, dont presque 1000 personnes dans mes équipes. Après dix ans, j’ai ressenti le besoin de faire autre chose. Pourquoi avoir choisi de rejoindre Resilience ? J’ai ouvert une nouvelle page de ma carrière au début de l’année 2024 durant laquelle j’ai exploré plusieurs pistes : travailler dans un fonds, monter un projet, découvrir un autre univers que le santé. L’une des premières personnes que j’ai rencontrées est Céline Lazorthes, la cofondatrice de Resilience, elle m’a présenté à Jonathan Benhamou (le cofondateur et CEO de Resilience, ndlr). Je trouvais le projet exaltant et après en avoir discuté pendant plusieurs mois, j’ai rejoint Resilience en mars 2025. Plusieurs raisons m’ont donné envie d’intégrer l’entreprise, tout d’abord, la santé est mon premier secteur d’intérêt et cela me permettait d’ancrer davantage mon expérience dans le médical. La partie life sciences, que je ne connais pas, est également une composante passionnante du projet. Ensuite, l’opportunité de participer à une entreprise en hypercroissance et en pleine structuration, comme chez Doctolib, m’a séduit. C’est une phase de la vie d’une société très excitante, car le champ des possibles est quasiment infini. De plus, les ambitions de croissance de Resilience en France et à l’international sont également une des raisons pour lesquelles j’ai rejoint l’entreprise. Ce poste de directeur général n’existait pas avant votre arrivée, quelles sont vos attributions ? Il s’agit effectivement d’une création de poste, cela s’inscrit dans la continuité d’une entreprise qui grandit et doit se structurer. J’intègre également le comité exécutif et je vais travailler avec tous ses membres. L’objectif est que je trouve ma place pour accompagner Resilience dans sa croissance avec les enjeux de structuration, d’organisation, de priorisation et de développement caractéristiques d’une scale-up. J’ai la responsabilité des équipes commerciales et opérationnelles qui vont à la rencontre des médecins pour développer notre service de télésurveillance, ainsi que des équipes partenariats et life sciences. Je pilote également les équipes marketing et celles en charge du développement international, en collaboration avec les équipes produit et tech. Cela représente une centaine de personnes, soit la moitié de l’effectif actuel de Resilience. Resilience a annoncé l’inclusion de son premier patient dans l’étude RC-102 au début du mois d’avril, quel est son objectif ? Cette étude multicentrique, randomisée et contrôlée vise à comparer la télésurveillance par Resilience PRO (la solution de Resilience dédiée à l’oncologie, ndlr) à un suivi conventionnel chez les patients atteints de cancer traités par traitement systémique. Elle inclura 1458 patients (stades localisés, localement avancés ou métastatiques ; recevant tout type de traitement systémique), répartis dans 45 établissements de santé en France. Nous visons également l’inclusion de dix centres allemands et huit centres belges. Quels sont vos objectifs en matière de déploiement ? Aujourd’hui, nous avons plus de 120 centres équipés ainsi qu’une file active de plus de 17 000 patients. Cette année, l’objectif est de doubler le nombre de centres partenaires ainsi que le nombre de patients suivis. Nous déployons nos premiers centres en Allemagne dans le cadre de RC-102. Nous nous concentrons actuellement sur ces premiers déploiements et nous ne ciblons pas d’autres pays européens pour le moment. Mais nous réalisons une veille active sur ce point. Les partenariats life sciences vont également créer des opportunités pour notre déploiement dans de nouveaux centres. À horizon 2026, nous visons une entrée sur le marché américain, nous sommes en train d’élaborer notre stratégie afin que Resilience y trouve sa place. Resilience a acquis Gimli en novembre dernier, prévoyez-vous de nouvelles acquisitions ? Nous n’avons pas de velléités particulières d’acquisition, il s’agit plutôt d’une question d’opportunité. Gimli était effectivement une acquisition stratégique pour Resilience. Aujourd’hui, l’enjeu est d’intégrer à 100% Gimli dans la solution de Resilience et de le déployer comme un outil à part entière dans les hôpitaux afin de mieux traiter, structurer la donnée pour mieux qualifier chaque patient, et permettre ainsi un suivi plus précis et faciliter les projets de recherche menés par les centres. Gimli est aujourd’hui quasiment opérationnel, des premiers centres ont commencé à l’utiliser. Jonathan Benhamou (Resilience) : “Nous voulons devenir le partenaire de collecte des données des laboratoires pour leurs essais cliniques” L’activité recherche clinique est devenue un axe fort de développement de l’entreprise, quels sont les objectifs concernant cette composante ? Notre objectif sur le volet life sciences est de multiplier les projets avec des laboratoires. Nous avons déjà signé des partenariats avec Roche, et nous venons d’en annoncer un récemment avec Bayer. Nous collaborons également avec IQVIA pour accélérer le développement des études de vie réelle en oncologie. Le développement de notre activité life sciences est très lié à notre activité de télésurveillance, c’est grâce aux files actives de patients suivis par Resilience Pro et aux partenariats signés avec les centres que nous pouvons monter des projets avec des laboratoires. Ces deux activités doivent être menées de front, l’une ne va pas sans l’autre. Sur le volet recherche clinique, notre objectif est de doubler notre nombre de partenariats par rapport à l’an dernier. Le positionnement multipathologie est également une de vos caractéristiques. Envisagez-vous de cibler de nouvelles pathologies à court terme ? Nous développons actuellement deux solutions de télésurveillance: Guty, dédiée aux maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), et Edra, dédiée à la dépression et aux troubles bipolaires. Pour le moment, nous nous focalisons sur ces deux aires thérapeutiques supplémentaires, mais nous gardons en tête que le positionnement mutipathologie est une demande forte du terrain. Dans un second temps, nous élargirons à d’autres pathologies. Resilience Pro a été la première solution de télésurveillance remboursée sur la LATM, l’objectif est-il également d’obtenir un remboursement pour vos autres solutions ? Nous souhaitons obtenir le remboursement de toutes nos solutions et visons un déploiement à grande échelle. Aujourd’hui, notre solution Edra est en développement. Le dispositif n’a pas encore obtenu le marquage CE et ne sera donc pas commercialisé avant d’avoir obtenu cette certification. Nous estimons que nous l’obtiendrons courant 2025. Nous visons un remboursement via PECAN. Notre solution Guty est déjà déployée dans une quinzaine de centres et nous visons également un remboursement du dispositif via PECAN. Quels sont aujourd’hui les enjeux de Resilience ? En premier lieu, gérer notre croissance sur le marché français. Plus de 120 centres sont aujourd’hui utilisateurs de Resilience, de nombreux établissements sont intéressés pour mettre en place nos services, il faut que nous trouvions la bonne manière de répondre à cette demande. Le deuxième concerne le déploiement dans nos premiers établissements utilisateurs en Allemagne afin de nous lancer à l’international. Le troisième réside dans la consolidation de nos produits, aujourd’hui nous avons différentes solutions : Resilience, Guty, Edra. Nous devons trouver le bon positionnement produit dans cette approche multipathologie. Au-delà, nous avons également l’enjeu de la structuration de l’entreprise, nous prévoyons une trentaine de recrutements cette année. La question de l’organisation est primordiale afin que nous travaillons au mieux tous ensemble. Biographie d’Arthur Thirion Depuis mars 2025 : Directeur général de Résilience 2022-2024 : Membre fondateur d’Acteurs de la French Care 2014-2024 : Directeur commercial puis Managing Director France 2012-2014 : Auditeur chez EY Coralie Baumard oncologieRemboursementstart-upTélésurveillance Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind