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Accueil > Industrie > Bioproduction : perspectives et enjeux de l’accélération

Bioproduction : perspectives et enjeux de l’accélération

En 2022, la France dépendait à 95% de biothérapies étrangères. L’objectif de la stratégie dédiée lancée à cette date est autant de soutenir le développement de nouveaux biomédicaments que de développer la filière de bioproduction française, qui regroupe l'ensemble des procédés et biotechnologies permettant de produire ces biomédicaments. Les entreprises du médicament (Leem), tout comme l’Agence de l’innovation en santé, s’essayent au difficile exercice de la prospective pour identifier les facteurs de succès nécessaires à la constitution d’un tissu industriel compétitif.

Par Romain Bonfillon. Publié le 11 février 2025 à 22h51 - Mis à jour le 11 février 2025 à 15h53
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Série

Cet article s’inscrit dans une étude en cinq parties que mind Health a consacrée aux biomédicaments : 

  • Quelle est la place des biomédicaments dans l’industrie pharmaceutique mondiale ? 
  • Quel est le paysage du développement des biomédicaments en France ?
  • Biomédicaments : quelles tendances en 2025 ?
  • Entretien avec Anne Jouvenceau (AIS) : “Nous avons positionné la France dans le peloton de tête européen”
  • Bioproduction : perspectives et enjeux de l’accélération

Les biomédicaments occupent une place croissante dans l’industrie pharmaceutique mondiale, révèle une étude de mind Health et MabDesign. En France, le paysage du biomédicament est également très dynamique et devrait donner lieu à de nouvelles mises sur le marché ces prochaines années, avec à la clé de nouveaux enjeux que les parties prenantes anticipent déjà. Pour participer au développement de ces nouvelles thérapies, les pouvoirs publics ont lancé en 2022 une stratégie dédiée. Elle doit permettre de constituer une filière forte de bioproduction en soutenant les entreprises qui développent des procédés et biotechnologies permettant de produire les biomédicaments.

Pour les industriels, priorité à l’attractivité de la recherche clinique

Selon l’Horizon scanning réalisé par le Leem (lire encadré), le secteur des biotech est plus dynamique aux États-Unis qu’en Europe (370 procédures accélérées vs 19). “Les start-up, les biotech bénéficient d’un terrain plus propice à leur développement aux États-Unis”, explique Nathalie Manaud, directrice Innovation du Leem. Selon elle, derrière la question de la meilleure manière de développer la filière française et européenne de la bioproduction se cachent des enjeux plus larges.

Nathalie Manaud, directrice innovation au Leem

“Nous avons mené au Leem une enquête sur l’attractivité de la recherche clinique, où l’on observe que l’Europe est troisième aujourd’hui à l’échelle mondiale, rappelle Nathalie Manaud. Il y a un enjeu à faire progresser notre continent sur ce thème”.

Aussi, s’agissant plus spécifiquement des thérapies géniques et cellulaires, l’organisation professionnelle estime qu’une meilleure organisation collective permettrait un meilleur accès des patients à ces traitements innovants. “À partir de notre analyse, nous aimerions avoir un dialogue responsable entre les entreprises, les institutions et les hôpitaux qui vont administrer les traitements pour voir comment on aborde l’avenir. Sur les thérapies géniques et cellulaires, nous observons déjà dans certains hôpitaux des freins qui font par exemple qu’un patient peut attendre son traitement pendant plusieurs semaines, parce qu’il n’y a pas le personnel qualifié suffisant”, explique Nathalie Manaud.

CellAction : à la découverte du futur des thérapies cellulaires et géniques

Un enjeu de souveraineté

L’enjeu de souveraineté répond, pour Lise Alter, ancienne directrice générale de l’AIS, à plusieurs sujets : “la gestion de pénurie, la sécurité d’approvisionnement, puisque les biothérapies qui se développent aujourd’hui peuvent potentiellement être les pénuries de demain”. Cependant, pour Jérôme Fabiano, Deputy Managing Director chez EIT (European Institute of Innovation and Technology) Health, “parler de souveraineté nationale en matière de bioproduction ne tient pas. Aujourd’hui on observe que la France a du retard par rapport à des pays comme la Belgique ou la Suède qui ont fait des investissements lourds dans des infrastructures de bioproduction. Il va s’écouler un certain temps avant que nos investissements nationaux portent leurs fruits. Si la France peut rattraper un peu son retard, c’est bien, mais nous parlons plutôt chez nous d’autonomie stratégique au niveau européen”. 

L’AIS, cependant, n’en démords pas : “Oui, il faut une souveraineté française car nous avons des produits qui se développent en France, donc ce serait dommage que nos assets issus de la recherche française quittent le territoire, mais aussi pour des raisons de maîtrise des coûts de ces traitements”, analyse Lise Alter. Et d’ajouter : “cela ne veut pas dire qu’il faut se désintéresser de l’Europe. Notre stratégie Biothérapie/Bioproduction dialogue d’ailleurs très fréquemment avec la Commission européenne pour avoir une politique coordonnée. Les lignes de production que l’on va mettre en place en France et les biothérapies en développement n’ont pas de sens à être dupliquées par rapport à ce qui se fait dans d’autres pays. Mais nous ne serons pas trop de tous les pays européens pour réussir à avoir une stratégie européenne, qui n’est rien de plus que l’union de la stratégie de chaque Etat membre”.

Compte tenu de la progression de la filière ces dernières années, les acteurs qui la composent restent confiants. À l’instar de Herbert Guedegbe, directeur général de LFB Biomanufacturing. “Notre filière est encore jeune, mais elle est en train de se structurer. Nous apprenons donc en faisant et je m’attends à ce qu’il y ait une accélération. Nous n’avons pas encore atteint notre vitesse de croisière. Lorsque cela sera le cas, nous pourrons observer un réel impact en termes de réindustrialisation.”

Manque de capitaux des biotech : des facteurs structurels et conjoncturels

“Cela fait deux décennies qu’il existe des biotech et deux décennies que nous sommes sous-financés en Europe et donc en France”, constate un brin fataliste Nicolas Poirier, CEO d’OSE Immunotherapeutics. Cette biotech a pourtant récemment été l’une des premières à avoir pu faire financer une étude d’enregistrement de phase III, dans le cadre du plan France 2030. “Il y a toujours eu en France un fort soutien institutionnel, notamment pour combler le manque de soutien du privé, qui est la grande faiblesse de l’écosystème français”, analyse Nicolas Poirier. À noter que, réglementairement, les financements d’État ne peuvent excéder 50 % des montants levés par une structure. Mathématiquement, la baisse des financements privés pèse donc aussi sur les financements publics. 

Nicolas Poirier, CEO d'Ose Immunotherapeutics
Nicolas Poirier, CEO d’Ose Immunotherapeutics

“Structurellement, ajoute Nicolas Poirier, le secteur des biotech est particulièrement risqué pour les investisseurs. Comme on dit outre-Atlantique, “high risk, high rewards” : la biotech comme la crypto-monnaie sont des secteurs très volatiles où vous pouvez gagner énormément, mais aussi perdre beaucoup. Or, lorsqu’il y a des conflits géopolitiques, des incertitudes économiques, les marchés ont tendance à se contracter et à limiter leurs risques. Aussi, pour la même raison que le secteur immobilier est en crise depuis début 2022, la biotech souffre de la hausse des taux. Tous les secteurs comme le nôtre qui demandent beaucoup de capitaux avant d’avoir un retour sur investissement en souffrent, simplement parce que l’argent coûte plus cher. Le ratio bénéfice/risque nous est de moins en moins favorable. Quand les taux sont à 5 %, les investisseurs peuvent placer de l’argent sans risque à ce taux-là. Lorsqu’ils étaient autour de 0 %, il fallait bien aller chercher des risques pour avoir de la performance. Aujourd’hui, les grands investisseurs peuvent aller chercher de petites performances sans prise de risque.”

Malheureusement, ce manque de financements a un impact important sur la compétitivité. Pour Jérôme Fabiano, “nous avons urgemment besoin de success story sur des start-up innovantes dans ces domaines. Sinon, ce sont les gros acteurs qui nous rachèteront”. Et d’évoquer le cas d’Yposkezi, la biotech de l’AFM-Téléthon passée en 2021 sous pavillon sud-coréen, ou encore l’accord de licence exclusive conclu par Treefrog Therapeutics – pour ses traitements du diabète – en faveur de l’américain Vertex Pharmaceuticals. “Tant que nous n’aurons pas de lead investor européen, de marché européen, de technologie dans la chaîne de valeur sur laquelle nous serons vraiment souverains, l’autonomie stratégique restera un vœu pieux”, conclut-il.

Le Leem décrypte les perspectives des biomédicaments dans son Horizon scanning

Le Leem a réalisé un “Horizon scanning” analysant les médicaments en développement susceptibles d’être approuvés par l’EMA ou la FDA à l’horizon 2027. Cette analyse prospective a été conduite sur la base des essais cliniques à promotion industrielle ayant des sites d’investigation en Europe et aux États-Unis (source Citeline). L’extraction des données a été réalisée le 30 juin 2023. En complément de cette analyse, un focus sur les thérapies géniques et cellulaires a été réalisé, avec une extraction des données réalisée le 18 décembre 2023. “Nous nous sommes intéressés dans l’étude aux médicaments qui sont le plus susceptibles d’aboutir, ceux qui sont en phase III ou en phase I/II pivot, explique Nathalie Manaud, directrice innovation au Leem. Notre analyse prospective permet également de voir qu’en 2027, la part des biomédicaments reste stable. En revanche, nous nous apercevons qu’au sein de ces biomédicaments, il y a beaucoup de diversité qui arrive, en termes de type de biomédicament et d’aires thérapeutiques adressées”. À noter que tous types de molécules confondus, les recherches sont majoritairement ciblées sur l’oncologie (25 % des programmes) et la neurologie (16 %).

Source : Horizon scanning, janvier 2025.
Romain Bonfillon
  • Bioproduction
  • biotech
  • biothérapie
  • Stratégie

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