Un an après sa création, NumSpot rend compte de ses résultats et perspectives

Ce 29 novembre, l’ensemble des membres du consortium NumSpot, qui rassemble Docaposte (la filiale numérique du groupe Le Poste et chef de file du projet), la Banque des territoires, Dassault Systèmes et Bouygues Telecom, étaient représentés pour détailler l’actuelle offre de services souverain du cloud 100 % français. Bernard Charlès, PDG de Dassault Systèmes, rappelle que “le Cloud Act est pour les données l’équivalent de l’extraterritorialité du dollar”. “La souveraineté est une question politique et pas technique”, poursuit-il, comme en réponse à ceux qui sous-estiment les performances des actuelles offres françaises et européennes, au regard de celles des hyperscalers américains (qui représentaient 70 % du marché français en 2022, dont 45 % pour le seul AWS, selon Markess by Exægises).

Pour NumSpot et son président exécutif Alain Issarni, ce premier bilan est aussi l’occasion de montrer les ambitions et la montée en puissance de ce nouvel acteur français (l’équipe constituée de 3 personnes en février dernier devrait en compter une centaine en fin d’année) et de rappeler les trois piliers de l’offre NumSpot : l’open source pour la transparence et l’indépendance, la qualification SecNumCloud pour la sécurité (NumSpot s’appuie sur l’infrastructure OUTSCALE de Dassault Systèmes, qui bénéficie de cette qualification), et “des valeurs éthiques et responsables pour offrir des services d’intelligence artificielle respectables”. 

Un référencement CAIH et de premiers clients

Depuis octobre, l’offre de services IaaS de NumSpot est référencée dans le catalogue de la CAIH (la Centrale d’Achat de l’Informatique Hospitalière). Pour rappel, cette dernière anime et prépare des marchés publics dans le domaine informatique et télécoms, à destination de ses adhérents, établissements de santé publics et privés à but non lucratif. NumSpot a d’ores et déjà été retenue dans le cadre d’un marché remporté par Sopra Steria (sur des activités de conseil, d’accompagnement et d’infrastructures hébergées pour les données de santé). Logiquement, NumSpot assure également l’hébergement de la solution d’IA générative souveraine lancée récemment par Docaposte. 

Hors du secteur de la santé, NumSpot héberge également depuis septembre 2023 le système d’informations de France Services et la plateforme data de CNP Assurances (qui compte environ 20 millions d’assurés en France).

Une plateforme de services managés en mai 2024

En mai prochain sera lancée une première version de la plateforme NumSpot qui intégrera trois services managés : Kubernetes, OpenShift et base de données. Alain Issarni précise : “Nous allons tester cette plateforme au premier trimestre avec les early adopters. Elle vise dès sa sortie la certification ISO 27 001 et HDS pour répondre à toutes les exigences. Au cours du premier trimestre 2024, le processus de qualification SecNumCloud sera également lancé. Je ne commettrai pas l’erreur de prétendre que ce processus est facile, cela prendra du temps.” (ndlr : NumSpot n’a à ce jour obtenu la qualification SecNumCloud que sur la partie infrastructure – IaaS – pas sur la partie services – SaaS).

Au-delà du mois de mai, l’offre NumSpot sera enrichie mais les responsables du consortium n’entendent pas établir un record du nombre de services managés proposés. “Nous avons une démarche pragmatique, explique Alain Issarni. Nous regardons avec les clients quels sont leurs besoins et priorités, en fonction de cela, nous bâtissons notre offre.”