Plateformisation : Le Parisien, L’Opinion et Prisma Media intègrent le kiosque en ligne Articly

Après plus de 18 mois de tests et de discussions avec les éditeurs, le Français Articly lance officiellement sa plateforme de vente d’articles à l’unité avec beaucoup d’ambitions. Face aux réticences des grands éditeurs, elle se positionne d’abord sur la presse magazine papier.

La société française Articly, fondée en 2013 par Pierre Tisserant et Eric Benites, anciennement baptisée Onemoretab, a mis en ligne mardi 30 août sa plateforme de vente d’articles à l’unité. Elle propose des contenus issus de plusieurs éditeurs, dont Prisma Media (Geo, Néon, National Geographic, Capital…) et Marie-Claire, ainsi que Le Parisien, L’Opinion, Alternatives Economiques, pour un prix compris entre 0,20 et 1,50 euro l’article. Un algorithme doit proposer aux internautes des informations personnalisées via le machine learning – en fonction de leurs consultations passées – tandis qu’une éditorialisation humaine sera effectuée par une journaliste (sélection des meilleurs articles, création de dossiers thématiques, rubriquage de la plateforme, mise en place de newsletters). Facebook sera utilisé pour la viralité des contenus.

La presse magazine comme partenaire ?

Articly vise 10 000 utilisateurs actifs d’ici fin 2016. Un internaute “actif” est celui qui recrédite son porte-monnaie électronique après deux euros offerts lors d’une première inscription. Pour atteindre ce chiffre, elle estime devoir attirer 50 000 inscrits sur la plateforme, attirés par la viralité sur les réseaux sociaux et les deux euros offerts. Elle prévoit ensuite 100 000 utilisateurs actifs à l’automne 2017 avec 500 000 inscrits. L’enjeu, pour la société, sera de convaincre les éditeurs français de diffuser leurs articles à l’unité sur une plateforme tierce, procédé pour lequel ils sont habituellement réticents. Même Blendle et l’écho médiatique dont elle dispose, ne les a pas encore convaincus.

Articly estime avoir plusieurs atouts. La plateforme veut d’abord se différencier de ses concurrents (Blendle, JolStore, MiLibris, LeKiosk…) par un positionnement plus tourné vers la presse magazine papier, via un outil propriétaire permettant d’extraire les articles des PDF des titres pour les proposer en ligne à l’unité. Marie-Claire et Prisma Media ont accepté de mettre à disposition leurs titres. La promesse faite : générer des revenus additionnels auprès d’un nouveau public, plus jeune, qui ne lit pas ou peu les magazines papier.

Deux millions d’euros de revenus en deux ans ?

Articly propose aux éditeurs un partage de revenus classique (70% – 30%). Un partage de données issues de Facebook Connect (mail, nom, prénom, âge, sexe, intérêts…) – mode de connexion privilégié au mail par 80% des utilisateurs selon des tests effectués avec Prisma Media – est prévu avec les éditeurs à partir d’un certain nombre d’articles consultés par chaque mois. La société vise 500 000 euros de chiffre d’affaires en 2017, puis deux millions en 2018 grâce à un déploiement à l’international qui débutera par la Belgique au premier semestre 2017. Selon ses fondateurs, les groupes Rossel et UPM se sont montré intéressés (lire également notre dossier sur le développement des kiosques de vente à l’unité).