Comment Teads veut améliorer la publicité display

La plateforme qui était spécialisée dans la vidéo outstream ces dernières années ajoute à sa place de marché différents formats display présentés comme plus intégrés et plus visibles.

Teads a présenté lors du salon Dmexco, mercredi 13 septembre, cinq formats display disponibles depuis quelques semaines pour les acheteurs à l’échelle mondiale. La société, spécialisée ces dernières années dans la publicité vidéo outstream, et plus particulièrement dans le format inread, souhaite concurrencer Facebook et Google.

Les cinq formats (Scroller, Canvas, Swing, Slideshow et Carousel, consultables via ce lien) se veulent innovants et non intrusifs, certains reprenant ceux de Facebook. Au sein des articles, ils sont placés sur le même type d’emplacements que son format vidéo outstream, donc inread, et sont tous dynamiques selon les actions de l’utilisateur. La société veut pousser aux acheteurs des offres à la visibilité garantie.

“Nous proposons trois offres à la visibilité, au VPCM : au moins 1 seconde à 50 % de pixels affiché , selon le critère IAB/MRC, mais aussi deux autres, à 3 secondes et à 5 secondes, pour aller plus loin et répondre aux attentes des annonceurs. Nous estimons que ces deux derniers formats peut séduire la moitié de nos clients”, estime Hicham Berrada, SVP Business Development de Teads.

Après des tests effectués ces dernières semaines, le taux de visibilité sur ces formats approcherait 80 % contre 50 % de moyenne sur le marché, selon des chiffres de Moat cités par Teads. Cet inventaire est disponible en managed services, en achat garanti ou via une place de marché privée programmatique. 

Du display “de meilleure qualité”

Selon l’Observatoire du SRI, le display affichait au deuxième semestre 2017 une croissance de 17,7 % (à 644 millions d’euros). Ce segment représente désormais 35 % des investissements publicitaires digitaux, mais est capté à 45 % par les réseaux sociaux – majoritairement Facebook -, qui ont attiré 245 millions d’euros d’investissements au S1 2017 (+ 46 % en un an). La société avait progressivement stoppé les formats display (bannières et interstitiels) ces dernières années, jugés intrusifs et peu rentables, au profit de la vidéo outstream.

“Il y a aujourd’hui une place à côté de Facebook et Google pour apporter aux annonceurs une offre display alternative, visible et dans des environnement très premium. Nos nouveaux formats sont de meilleure qualité, multi-écrans et personnalisés car enrichis par la data que nous avons au niveau groupe”, souligne Geoffrey La Rocca, directeur général France de Teads.

L’entreprise française entrevoit également un intérêt du marché pour des offres associant vidéo et display, avec lesquelles elle pourrait retargeter sur l’un de ses formats display un utilisateur qui a été intéressé par une publicité vidéo. “Notre offre display ne remplace par notre offre vidéo, elle la complète. Elle permettra aussi à certains annonceurs d’avoir des KPI extrêmement fins – ce que le format vidéo quel qu’il soit n’offre pas, ce qui pouvait freiner leurs investissements. Deuxième intérêt pour les acheteurs : le display demande des coût de création bien moins cher que la vidéo, ce qui là aussi peut constituer un frein”, relève Hicham Berrada.

Il faudra séduire les éditeurs sur la durée

Ces formats sont commercialisés depuis un mois et seraient bien reçus par les acheteurs. Le display représente près de 5 % des revenus actuels de la société. Pour faire la différence, le groupe français compte notamment sur l’agrégation des données  TV, numérique et offline  au sein du groupe Altice. Avec cette nouvelle offre, Teads tente également de diversifier ses revenus et renouveler ses formats pour mieux convaincre les éditeurs. La société fait partie des intermédiaires avec lesquels Le Monde et Le Figaro ont récemment rompu leurs relations commerciales, ceux-ci estimant les formats dépassés et la valeur créée insuffisantes (lire nos explications). 

“Ces nouveaux formats vont permettre aux éditeurs d’augmenter les revenus qu’ils vont percevoir de la part de notre part. Il est technologiquement plus facile parfois d’afficher du display que de la video – en raison de la vitesse de connexion, par exemple – ce qui permettra d’augmenter le remplissage des éditeurs, affirme Geoffrey La Rocca.