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Accueil > Médias & Audiovisuel > L'après-cookies > Datajournalisme (1/3) : L’objectif n’a pas été atteint en France

Datajournalisme (1/3) : L’objectif n’a pas été atteint en France

Nicolas Kayser-Bril, l'un des datajournalistes français de référence, d'abord au sein d'Owni, puis comme cofondateur de l'agence Journalism++, fait part de son expérience et livre son regard sur les stratégies de datajournalisme des médias.

Dans ce premier volet d'une série de trois articles, il met en relief l'échec du développement du datajournalisme et le manque d'ambition des éditeurs : "On continue à parler du datajournalisme comme d’une innovation. Ne nous voilons pas la face : si une innovation ne perd pas son statut au bout de dix ans, c’est raté."

Par . Publié le 29 septembre 2017 à 17h35 - Mis à jour le 29 septembre 2017 à 17h35
  • Ressources

Il y a dix ans, j’ai commencé à publier des articles de “datajournalisme”. A l’époque, le terme n’existait pas, j’intégrais simplement des applications interactives, des cartes et des graphiques dans mes articles. On m’a accolé ce label en 2009, puis je suis devenu datajournaliste à temps plein, sans doute le premier à avoir ce titre en France, en travaillant chez OWNI. Avec Pierre Romera et Anne-Lise Bouyer, nous avons ensuite créé Journalism++, une agence de datajournalisme. Cinq ans plus tard, nous fermons la boutique, en grande partie pour des raisons administratives (impossible de faire tourner une micro-société entre deux pays) mais aussi parce que le temps des pionniers est révolu. J’ai dressé le bilan de cette aventure dans un essai ici sur mon blog  blog.nkb.fr/things-learned-jpp/

 Utiliser des données pour produire des contenus journalistiques, ce n’est pas nouveau. Les Américains le faisaient depuis les années 1970 et appelaient ça le journalisme assisté par ordinateur. En Europe, le déclic est survenu en juillet 2010, lorsque Wikileaks a publié 70 000 documents sur la guerre en Afghanistan. La base de données était disponible en ligne, mais au format SQL. Dans les rédactions de l’époque, personne ou presque n’était capable d’ouvrir un tel fichier. Chez OWNI, cela ne nous a pas posé de problème et nous avons été les seuls à pouvoir trouver les angles concernant les soldats français dans les données. C’est ainsi que les autres rédactions ont compris qu’il y avait un intérêt à faire du datajournalisme.

 

On continue à parler du datajournalisme comme d’une innovation. 

Depuis, des affaires comme les LuxLeaks et les Panama Papers, et des équipes dédiées telles que les Décodeurs au Monde, parmi de nombreux autres, ont installé le datajournalisme comme une branche à part entière de la profession. Aux États-Unis, des datajournalistes ont gagné des Prix Pulitzers. En France, les écoles de journalisme l’intègrent presque toutes dans leur cursus. Des conférences spécialisées ont été mises sur pied et le datajournalisme a même ses prix, les Datajournalism Awards. En dix ans, on pourrait dire que le concept est passé d’une curiosité à une institution.

Pourtant, on continue à parler du datajournalisme comme d’une innovation. Ne nous voilons pas la face : si une innovation ne perd pas son statut au bout de dix ans, c’est raté. Dix ans, c’est le temps qu’il a fallu au cinéma, au début du 20e siècle, pour passer du tout premier film des frères Lumière à une industrie structurée entre studios de production hollywoodiens, salles de projection et star system.

Le datajournalisme avait l’ambition de refondre le journalisme pour transformer les médias en fournisseurs d’informations et non plus uniquement d’articles. Pour passer d’une vision centrée sur l’article à une autre, centrée sur l’information structurée, un média doit modifier en profondeur ses manières de travailler, depuis la collecte de l’info jusqu’à son stockage et sa présentation.

 

L’exemple des petites annonces

Cette transformation a eu lieu sur le marché des petites annonces. Il y a quelques années, chaque annonce était un bloc de texte, éventuellement classé dans une catégorie et mis en forme. Aujourd’hui, les lecteurs peuvent trier les annonces par prix, par code postal, par tag, etc. Les éditeurs ont simplement structuré les informations contenues dans chaque annonce.

S’ils l’ont fait avec les petites annonces, les groupes de presse ne l’ont pas fait avec l’info. En 2002, une petite start-up, SportingStatz, a été créée pour collecter et vendre des données structurées sur le sport. Aujourd’hui, la société s’appelle Opta, vaut plus de 50 millions d’euros (soit plus du double d’un groupe comme L’Obs) et vend ses données au Figaro.

Pourquoi le groupe Figaro, pourtant l’un des leaders sur le marché des petites annonces en ligne et parmi les premiers groupes de presse en France, qui investit sur la data à des fins publicitaires, n’a-t-il pas pris le même virage avec l’info ? Sans doute parce qu’il considère que sa mission n’est pas le traitement de l’information, mais la préparation d’un journal. Sur la chaîne de création de valeur qui va de la collecte à la diffusion, quasiment tous les groupes de presse français ont choisi de se positionner à une extrémité – la diffusion – où ils sont en concurrence avec les plateformes comme Facebook et Snapchat. Dans un tel écosystème, le datajournalisme n’a qu’une petite place.

 

Une explication économique

Si le concept englobe la plupart des pratiques liant programmation informatique et journalisme, rédacteurs en chef et autres décideurs n’y voient souvent qu’une “infographie light”. Certaines équipes de datajournalisme mêlent compétences techniques et journalistiques sous l’égide d’un chef de projet éditorial, comme l’Atelier du Parisien ou Six Plus de Libération, mais n’ont pas de réelle mission, en production ou en R&D. Ce n’est pas le cas à l’étranger, où certaines équipes de datajournalisme sont devenues des centres de production au même titre que d’autres sections de la rédaction. Cette spécificité française n’est pas culturelle, mais économique : là où les groupes de presse ne peuvent compter que sur eux pour survivre, ils investissent dans la R&D. Ailleurs, comme en France, en Italie ou en Russie, où la plupart d’entre eux sont soit des entreprises d’état, soit les danseuses d’oligarques, ils n’en n’ont pas véritablement besoin.

Aujourd’hui, le datajournalisme s’est institutionnalisé, mais dans une niche. Cela n’a rien de choquant et son impact reste réel sur l’information : les enquêtes de l’ICIJ (l’organisme qui a coordonné les Panama Papers) montrent que les techniques du datajournalisme sont indispensables. Mais dans cette configuration, la plupart des rédactions resteront en marge de la “révolution des données”.

   


Lundi 9 octobre, notre deuxième volet, “Datajournalisme : la situation dans les rédactions françaises”

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