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Accueil > Médias & Audiovisuel > L'après-cookies > Datajournalisme (3/3) : les stratégies possibles autour de la donnée structurée

Datajournalisme (3/3) : les stratégies possibles autour de la donnée structurée

Nicolas Kayser-Bril, l'un des datajournalistes français de référence, d'abord au sein d'Owni, puis comme cofondateur de l'agence  Journalism++, fait part de son expérience et livre son regard sur les stratégies de datajournalisme des médias. Dans ce troisième et dernier volet, il présente à partir d'exemples concrets les bonnes pratiques pour développer le datajournalisme au sein des rédactions.

Par . Publié le 09 octobre 2017 à 13h31 - Mis à jour le 09 octobre 2017 à 13h31
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Il fut un temps où une rédaction pouvait investir des dizaines de milliers d’euros dans un projet de datajournalisme uniquement pour montrer à ses journalistes que le web n’était ni un dépotoir, ni un repaire d’amateurs. C’est d’ailleurs la principale raison pour laquelle l’AFP a fait produire, en partie par Journalism++, l’application e-Diplomatie en 2011. Six ans plus tard, les stratégies des entreprises de presse ont évolué et sont multiples, même si ces développements ont surtout eu lieu à l’étranger.

Les fournisseurs de données

Quelques unes n’ont pas attendu l’arrivée du terme “datajournalisme” pour saisir l’avantage que représentaient les bases de données. The Economist et Bloomberg ont depuis 40 ans construit des ponts entre leurs opérations de vente de données et leurs opérations éditoriales, donnant à leurs journalistes accès à des données exclusives. La dernière enquête de Reuters par exemple, Shock Tactics, sur les décès liés à l’utilisation du taser, est fondée en partie sur l’utilisation de Westlaw, une base de données de documents légaux du groupe Thomson Reuters.

Plusieurs start-up se sont lancées sur le même modèle. Depuis 2012, Skift fournit des données et des articles sur l’industrie du voyage, à destination des professionnels du secteur. Concernant l’info généraliste, ProPublica, new-yorkais comme Skift, suit aussi une approche thématique. Sur des sujets comme la santé ou les écoles, la rédaction commence par construire une base de données, qu’elle entretient pendant plusieurs années et sur laquelle ses journalistes fondent leurs articles. Même si ProPublica reste une entreprise à but non-lucratif, elle vend certaines de ses données à des professionnels, ce qui lui rapporte 100 000 dollars par an et permet de couvrir 1 % de ses coûts de fonctionnement.

Les rédactions traditionnelles

 Les rédactions traditionnelles ont intégré les compétences du datajournalisme de deux manières. La première, via l’enquête, en créant des équipes d’enquêteurs faisant la part belle aux développeurs et aux statisticiens (c’est le cas à Buzzfeed News) ou en réorganisant leurs sections “investigation” pour lui donner des compétences de développement (comme l’a fait ZEIT Online à Berlin).

Le retour sur investissement d’une enquête est notoirement difficile à quantifier – il n’empêche, le Süddeutsche Zeitung, à Münich, n’a pas hésité à embaucher en urgence une datajournaliste lorsqu’ils se sont rendu compte que ses enquêteurs n’arrivaient pas à exploiter complètement les documents des Panama Papers.

La seconde stratégie des rédactions tient dans la création d’équipes dédiées, à la manière des Décodeurs du Monde. Là encore, la rentabilité est difficile à cerner. Au New-York Times, The Upshot, une section spécifiquement datajournalistique, représentait en  2014 1,5 % du personnel et réalisait 5 % des pages vues (source : Ad Age). Certaines équipes ou sections de datajournalisme ont été supprimées, mais aucune ne l’a été pour des raisons financières : à El Espanol Datos, ce fut un choix politique interne, et Der Standard ne trouve pas de remplaçant.

L’un des avantages des produits interactifs du datajournalisme réside dans leur adaptabilité. Ils peuvent être déclinés dans l’espace et mis à jour dans le temps. Partant de ce constat, le groupe Funke, en Allemagne, a donné pour mission à l’équipe de datajournalisme du Berliner Morgenpost de s’occuper des applications interactives de tout le groupe. Si un produit fonctionne au Morgenpost, il est décliné pour les autres titres de Funke à une fraction du coût initial.

Le datajournalisme corporate

Les journaux et magazines ne sont pas les seuls à créer du contenu à partir de données. Les entreprises qui collectent des données exclusives ne se gênent pas pour les éditorialiser. OKCupid, un site de rencontres américain, a par exemple utilisé sa propre base de données pour livrer des analyses sur les meilleures stratégies de drague (ne pas commencer ses messages par “hey”) ou sur le racisme (les hommes noirs sont les plus discriminés). En 2011, ces articles avaient tellement de succès qu’ils ont doublé le trafic vers le site.

Si les cas où le datajournalisme sert l’acquisition d’utilisateur sont plutôt rares, de très nombreux sites utilisent leurs données pour leur communication corporate. Twitter, puis Google, ont embauché Simon Rogers, ancien datajournaliste du Guardian, pour qu’il mette en valeur leurs données. Les sites d’immobilier comme Immoscout24, un groupe allemand, publient des indicateurs des prix des loyers. PornHub publie régulièrement les mots-clés les plus recherchés par pays.

Ces infos circulent encore via les médias traditionnels car ces sites visent un public différent de leurs utilisateurs habituels lorsqu’ils publient leurs baromètres, mais la plupart des sites de petites annonces développent leur section éditoriale (Caradisiac liste 28 personnes dans sa rédaction) et pourraient l’utiliser pour publier des enquêtes à partir de leurs propres données, comme l’a fait OKCupid.

Un média, Tagesspiegel, à Berlin, s’est placé à l’intersection de toutes ces tendances. Il a acquis en 2016 une partie d’une agence de datajournalisme, renommée Data Science and Stories, qui vend des prestations à la fois à la rédaction et à des clients externes, institutionnels ou corporates.

Dix ans après ses débuts, le datajournalisme a toujours la cote. A la différence de certains “labs” (pour la vidéo par exemple) qui ont été fermés ou fusionnés avec les équipes commerciales, les équipes de datajournalisme trouvent leur place dans les rédactions. Cependant, à moins de faire de la donnée structurée le coeur du modèle d’affaire, aucun média ne s’est transformé pour devenir data-driven, “conduit par les données”, comme le souhaitaient les premiers datajournalistes.

Moins que la stratégie des médias, le datajournalisme changé les processus de création de contenus. La plupart des producteurs de contenus, journalistes ou corporate, intègrent maintenant dans leurs équipes des compétences informatiques.

 Nicolas Kayser-Bril


A relire

– notre premier volet “Datajournalisme (1/3) : ” L’objectif n’a pas été atteint en France” (lire ici sur notre site) 

– le deuxième volet “Datajournalisme (2/3) : la situation dans les rédactions françaises (lire ici sur notre site)

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