Accueil > Marques & Agences > Transformation marketing > Gil Doukhan (Iris Capital) : “Il y a plus d’opportunités pour les start-up positionnées côté vendeurs d’espaces publicitaires” Gil Doukhan (Iris Capital) : “Il y a plus d’opportunités pour les start-up positionnées côté vendeurs d’espaces publicitaires” Par . Publié le 31 octobre 2017 à 13h29 - Mis à jour le 31 octobre 2017 à 13h29 Ressources Gil Doukhan est principal à Iris Capital, fonds européen de capital-risque dédié à l’économie numérique, qui investit notamment dans des start-up du marketing et de la communication. Il explique la stratégie d’investissement de la structure et livre son regard sur l’évolution du marketing en ligne et les innovations possibles. Quelle est l’origine d’Iris Capital ? La structure a été créée en 1986 au sein de la Caisse des Dépôts, puis l’équipe est devenue indépendante en 2003. Entre temps, nous avons commencé à soutenir des entreprises innovantes à l’étranger dès 1991. Nous investissons – principalement en Europe – entre 500 000 euros et 30 millions d’euros selon leurs stades de croissance, dans des sociétés qui ont le potentiel pour devenir des leaders dans les secteurs des services ou des technologies numériques : nouveaux médias et technologies publicitaires, médias sociaux, services internet et mobiles, cloud computing, nouvelles technologies réseaux et logiciels. Comment Iris Capital se positionne-t-il aujourd’hui parmi les VC présents en France ? En 2012, nous avons opéré un changement dans notre modèle, et sommes devenu multicorporate en lançant trois fonds dédiés à ce modèle (avec des investissements et sorties comme Mister Auto, MoPub, Adotmob…). En juin 2017, nous avons d’ailleurs lancé un nouveau fonds multicorporate (Iris Next), avec un premier closing à 250 millions d’euros. Orange et Publicis, qui nous accompagnaient déjà, ont de nouveaux souscrit, ainsi que Bpifrance, tandis que Valeo, et BRED Banque Populaire sont également entrés dans le fonds. Que représente la structure et quels sont vos investissements ? L’équipe d’Iris Capital est aujourd’hui composée d’une quinzaine de personnes en France et une dizaine à l’étranger. Nous gérons aujourd’hui près de 700 millions d’euros qui sont investis en Europe, aux Etats-Unis, au Moyen-Orient et en Asie. Parmi nos investissements dans le marketing et l’adtech figurent Adomik, iAdvize, Armis, Holimetrix, Adjust, Mindlytics, MyThings, Influans, PlaceIQ…) et quelques activités liées aux médias (Batch…) et objets connectés (Netatmo…) Quel est votre regard sur le secteur du marketing et de la communication et ses acteurs ? Le lancement de notre fonds multicoprorate en 2012 partait du constat d’un manque de connaissance des grands groupes pour l’investissement dans l’économie numérique, et en particulier les sujets nouveaux et très techniques. Dans ce contexte, les indicateurs de performance traditionnels des start-up peuvent progresser très vite sans refléter ni leur valeur réelle, ni leurs perspectives de pérennité. Ce qui, sur certains secteurs, a pu entraîner des pertes et donc parfois des doutes sur les opportunités d’investissement. Est-ce encore vrai aujourd’hui ? Encore un peu, mais le secteur s’est structuré. Désormais, plusieurs structures d’investissement sont intéressées par les mêmes entreprises que nous, à l’instar d’ISAI, Elaia Partners, Index Ventures et Ventech. Il y a toujours des effets de mode dont il faut se méfier. Par exemple, la VR et l’AR : je crois en leur potentiel, mais pas avec les technologies de lunettes que des acteurs ont essayé de pousser, plutôt via les téléphones. L’expérience utilisateur doit toujours être au cœur du projet et le secteur a encore besoin d’innovations pour rencontrer un public plus large. Quelles perspectives voyez-vous pour l’adtech française ? De manière générale, je pense qu’il y a davantage d’opportunités aujourd’hui pour les start-up qui répondent à des enjeux techniques et marketing en ligne, en particulier celles qui sont positionnées côté vendeurs d’espaces publicitaires plutôt que du côté acheteurs. Les annonceurs réclament souvent des solutions tout-en-un qu’il est difficile de créer en étant innovant et ultra performant dans une logique industrielle. A contrario, les éditeurs ont des besoins plus simples et plus urgents : ils recherchent un rééquilibrage des rapports avec les acheteurs, passant par l’optimisation de la vente programmatique, par des formats publicitaires innovants et des technologies ad hoc, qui ont entre autres permis le développement du header bidding. Il n’y a donc plus d’opportunités pour des innovations dans l’achat programmatique ? Non, côté acheteurs aussi il y a encore des perspectives. Le programmatique a pris tellement d’importance ces dernières années qu’il a mis un peu en retrait la création publicitaire et donc le rôle de l’agence créative. C’est ce débat, entre autres, qui a animé les agences et les plateformes lors des derniers Cannes Lions. Je pense qu’il va y avoir un effet de balancier et un regain d’intérêt pour la performance créative, soutenue par des outils de diffusion ultra performants et mesurés : une campagne créative doit pouvoir s’appuyer sur des outils de promotion et de mesure de performance renforçant sa légitimité, comme la creative dynamic optimization (DCO). Propos recueillis par Jean-Michel De Marchi Fonds d'investissementRéalité augmentéeRéalité virtuelleStart-up Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind essentiels Nos synthèses et chiffres sur les principales thématiques du marché Les mutations du search à l'ère de l'IA générative L'application inaboutie de la loi sur les droits voisins Google vs DOJ : tout ce qu'il faut savoir sur le procès qui pourrait redéfinir l'adtech L’essentiel sur les identifiants publicitaires La transformation du marché publicitaire en 2024 2023 : le marché publicitaire doit se préparer à la fin du tracking utilisateur Comment l’intelligence artificielle générative bouleverse les médias Les enjeux réglementaires des médias en 2023 analyses Les articles d'approfondissement réalisés par la rédaction Adtech : pourquoi la Commission européenne sanctionne Google de près de 3 milliards d’euros Retail media : une consolidation indispensable des régies pour répondre aux attentes des acheteurs publicitaires IA et monétisation des contenus : comment l’IAB Tech Lab veut contrôler les robots crawlers Droits voisins : l’Apig veut introduire une plainte contre Meta devant l'Autorité de la concurrence Paul Boulangé (Starcom France) : "Nous sommes en train de déployer Captiv8 en France, notre solution d'automatisation du marketing d'influence" Claire Léost devient DG de CMA Média, WPP Media promeut Stéphanie Robelus… Comment les SSP généralistes investissent le secteur du retail media Bénédicte Wautelet (Le Figaro) : “Toute solution qui utilise de l’IA en rapport avec nos contenus doit y être autorisée et nous rémunérer” Aides à la presse : combien les éditeurs ont-ils perçu en 2024 ? 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