Comment Le Télégramme va lancer un dispositif d’informations locales audio

Le contexte

Le Télégramme est un quotidien régional tiré à environ 180 000 exemplaires quotidiens et diffusé en Bretagne. Dans le cadre de sa stratégie numérique, une série de contenus audio (émissions d’actualités quotidiennes, entretiens, émissions d’histoire), dont un flash info quotidien diffusé sur les assistants vocaux Amazon, ont été lancés en 2018. Le titre revendique 3 000 écoutes en moyenne par contenu. L’éditeur a souhaité aller plus loin dans sa démarche en créant VoiceGram, un dispositif vocal d’informations locales, soutenu par le fonds du programme Google DNI. “L’objectif avec cette stratégie audio est d’aller chercher les lecteurs où sont leurs usages : sur les assistants vocaux, les podcasts en voiture etc ; mais aussi de pousser des formats documentaires plus longs et cibler les populations jeunes” justifie Mariette Le Guellaff, directrice numérique du Télégramme.

Le dispositif

Le but de ce dispositif est de donner accès aux utilisateurs, par commande vocale – via une application, une plateforme, et les assistants vocaux -, à de l’information de proximité et à des contenus plus anglés écrits par les journalistes. Le Télégramme, comme la plupart des quotidiens régionaux, dispose en effet de bases de données “froides”, comme les informations routières, les lieux à proximité, et de nombreux articles et formats audio réalisés par des journalistes. “En lançant Voicegram, nous voulons allier ces deux sources d’informations pour permettre au lecteur / auditeur d’avoir accès à de l’information hyper localisée”, explique Mariette Le Guellaff.

Techniquement, Voicegram comporte trois briques de conception et diffusion des contenus. La première, le Voicelab, vise à multiplier le nombre d’informations en format audio grâce à du text-to-speech, à partir des bases de données d’informations locales. “Le but du Voicelab est d’écrire là où il n’y a pas de plus-value éditoriale autre que l’information en elle-même, pour se positionner là où Google n’est pas présent”, explique Mariette le Guellaff. Voice Recording permettra de produire des contenus audio journalistiques et plus éditoriaux en enregistrant la voix des journalistes (contenus historiques, explication sur le choix d’un sujet). Enfin, Text worker est la technologie qui permet de générer du texte à partir d’une information et avant qu’elle soit transformée, plus ou moins long selon le canal de diffusion et en fonction de ce que l’utilisateur recherche.

Le dispositif sera encadré par un manager et mobilisera un développeur à mi-temps, et les contenus audio longs et analytiques seront produits par les journalistes de la rédaction. Côté financement, Google DNI a financé le projet à hauteur de 500 000 euros sur un budget total de 650 000 euros. La direction du numérique compte allouer 30 % du budget à Voicelab, 30 % au Text Worker, 20 % à Voice Recording et les 20 % restants au matériel et au personnel mobilisé.

Les objectifs

“L’idée est que fin 2019 – début 2020, nous ayons achevé les trois quarts du développement et que les auditeurs puissent accéder au contenu” détaille Mariette Le Guellaff. Les objectifs d’audience fixés à trois ans sont de 200 000 utilisateurs sur l’application, 4 millions de visiteurs uniques sur le site, de 50 000 auditeurs sur les podcasts et de 125 0000 utilisateurs sur les assistants vocaux.

Sur la monétisation, toujours à trois ans, la direction du numérique vise des revenus à hauteur de 85 000 euros sur le programmatique audio, 500 000 euros sur les abonnement et 200 000 euros sur des prestations de services à d’autres éditeurs à partir des expertises mobilisées dans le dispositif. Pour communiquer autour du projet, le lancement de l’application et du site sera accompagné d’une campagne sur d’autres médias avec échange de visibilité, sur les événements propriétaires comme La Route du Rhum et les Francopholies de La Rochelle et à travers les nombreux partenariats locaux de l’éditeur avec des associations culturelles et sportives.