Comment Majelan veut devenir le leader mondial du podcast francophone

La société Majelan a présenté mardi 4 juin son application mobile de contenus podcasts, ou “audio parlé” éponyme, disponible sur iOS et dans les prochains jours sur Android. L’application est conçue comme une bibliothèque de podcasts natifs, replays de radios et livres audios. Les deux fondateurs, Mathieu Gallet et l’entrepreneur Arthur Perticoz (Wynd, Eyelight) affirment mettre à disposition 285 000 contenus différents dans 50 pays, soit 13 millions d’épisodes, agrégés via les flux RSS mis à disposition par les éditeurs, producteurs et créateurs.

Une offre essentiellement gratuite

Cette offre est gratuite et ne contient aucune publicité ajoutée par Majelan, outre un test en cours avec une playlist de podcasts sur la technologie sponsorisée par Orange. Les publicités présentes au sein des podcasts agrégés (pré-roll, sponsoring) sont conservées telles quelles, et Majelan ne prélève aucune commission. Son modèle repose sur le payant : ces 285 000 podcasts en accès gratuit doivent permettre d’attirer une audience suffisamment importante, dont une partie, estiment les deux fondateurs, acceptera de payer pour accéder à ses programmes originaux, premium, baptisés Majelan +, qui complètent l’offre.

Au lancement, 20 programmes sont en effet disponibles sur abonnement (4,99 euros par mois) ou via un achat à l’acte (1,99 euro). Il sont créés via son studio de production interne, Majelan Studio – lequel ne sera pas mis à disposition de clients pour du brand content -, co-créés avec des partenaires, ou simplement distribués en échange d’une rémunération à l’écoute (Majelan n’achète pas les contenus, même premium). Parmi les contenus originaux disponibles au lancement, figurent par exemple la lecture de textes de Guy de Maupassant par des vedettes du PAF (Claire Chazal, Michel Drucker, Jean-Luc Reichmann) ou des échanges sur l’art oratoire dans “Flow”, tandis que des partenariats de diffusion ont été conclus avec l’INA, et CliqueTV.

Un modèle freemium qui doit faire ses preuves

Pour convaincre les producteurs tiers de laisser l’application accéder à leurs flux RSS, Majelan met en avant son rôle de carrefour d’audience, ne ponctionne pas de revenus publicitaires, et affirme leur mettre à disposition un ensemble de données utilisateurs détaillées. L’acquisition d’audience reposer sur une offre éclectique et large et une expérience utilisateur à la fois fluide et éditorialisée : des filtres de recherche permettent aux utilisateurs de sélectionner les contenus par langue, durée et cible, au sein de 63 catégories thématiques (divertissement, arts, sports, politique, humour…). Sur les 25 salariés de l’entreprise, 15 sont d’ailleurs dédiés au produit et à la technologie, selon Mathieu Gallet.

Majelan veut se développer à l’international (l’application est disponible en français et en anglais), tandis que les podcasts sont, pour partie, disponibles dans une quinzaine de langues. L’offre de podcast est déjà abondante, avec les agrégateurs de contenus similaires à Majelan comme Sybel, Tootak et Elson, mais aussi les plateformes comme Spotify, Deezer, Apple, les studios spécialisés comme Louie Media et Binge Audio, les éditeurs médias et les marques, mais Majelan prend soin d’affirmer ne pas se positionner comme un concurrent, du moins vis-à-vis des éditeurs, des marques et des studios de podcasts existants. Une version de l’offre pour ordinateur est par ailleurs prévue pour la fin 2019.

De grandes ambitions

L’objectif affiché (qui n’est pas chiffré) : devenir rapidement le leader français du podcast, avant de viser la première place sur les contenus francophones au niveau mondial. La société, qui a clôturé une levée de fonds de 4 millions d’euros en novembre 2018 auprès d’Idinvest et d’une dizaine de business angels – dont Kima Ventures (Xavier Niel), Impala (Jacques Veyrat), ou encore Fabrice Larue -, n’interdit pas pour cela de recourir à un nouveau financement. Le deux fondateurs demeurent actuellement majoritaires au capital.