Alexandre Malsch et Jérémie Clévy présentent les projets de meltygroup en 2016

1. Pourquoi scinder en deux la fonction de président-directeur-général, occupée jusqu’à présent par Alexandre Malsch ?

A. Malsch : Il est plutôt question ici de créer un poste qui n’existait pas vraiment, mais je vais continuer à faire ce que je faisais dans melty. Lorsqu’en 2012 nous avons créé le poste de directeur général adjoint chargé du business, en recrutant Rodolphe Pelosse, je n’ai pas abandonné la partie business de l’entreprise. Je voulais créer ce poste de directeur général depuis un an car je suis avant tout un ingénieur : ce qui m’anime, c’est créer de nouveaux produits, développer la nouvelle ligne éditoriale de melty et définir l’apparence du groupe dans trois ans. La structuration du groupe n’est pas ce qui me passionne le plus. Mon rôle n’est pas d’être sur le terrain, mais d’être un coach. Jérémie Clévy est bien meilleur directeur général que moi, il pourra structurer melty pour lui permettre de passer l’étape d’après. De mon côté, je vais me concentrer sur les nouveaux axes de monétisation. J. Clévy : Cela va permettre à Alexandre de multiplier par deux son temps au service de la créativité. Quand à moi, si j’ai choisi de rejoindre meltygroup, c’est parce que j’admire ce qu’il a réussi à créer en seulement quelques années. Ses sites sont très bien pensés, avec une ligne éditoriale pertinente et des articles de qualité. J’appréciais aussi sa manière d’aborder la question éditoriale via la technologie, avec l’algorithme maison, Shape.

2. Quelles sont les priorités dans les prochains mois ?

J. Clévy : Nous devrons structurer l’entreprise. De 20 à 30 personnes il y a quelques années, nous sommes passés à 103 aujourd’hui, avec plus de 400 freelances. Mais, comme toutes les entreprises qui ont connu une forte croissance, nous travaillons toujours de la même manière. Il faudra donc mettre des process, prioriser les tâches, là où tout le monde aujourd’hui est multi-talents. Il faudra apprendre à prendre davantage son temps pour garantir la réussite des projets, au lieu de tout faire très vite. Il s’agira aussi de continuer la transformation entamée en 2015 d’un groupe média en un groupe d’Entertainment. Cela signifie ne plus seulement raconter des histoires, mais aussi les écrire, en trouvant les bons talents et en les mettant en scène à tous les niveaux. Les Melty Future Awards, qui ont réuni 2 500 fans au Grand Rex en février, et généré 270 000 vues sur le live et 4 millions de pages vues, sont une démonstration de l’écosystème que nous voulons mettre en place. A. Malsch : Pour cela, nous nous appuierons par exemple sur notre partenariat industriel avec AccorHotels (qui a participé à la levée de fonds de 10,5 millions d’euros en novembre 2015, ndlr) : grâce à ses hôtels, nous disposons par exemple de lieux physiques pour permettre à nos “talents” de rencontrer leurs fans ; et AccorHotels peut y attirer cette génération.

3. Quels seront les enjeux à surmonter pour le groupe ?

A. Malsch : Nous perdons de l’agent sur les déclinaisons internationales de melty. Nous sommes en train de structurer notre capacité à vendre le média à l’international et ferons bientôt des annonces en ce sens. Pour ne pas dépendre que de la publicité, nous voulons aussi monétiser notre expertise de la “youth culture” (la culture jeune, ndlr), au travers des data que l’on collecte. L’autre enjeu sera de nous renforcer sur la vidéo, en particulier le live, pour lequel nous avons développé une plateforme il y a neuf mois. Depuis, nous avons produit 600 heures de direct dans nos studios, avec 100 000 vues par mois en moyenne. La viralité constituera aussi un axe majeur de développement, avec le lancement de notre nouvelle marque média, Tyramisu, courant mars, pour la curation.