Accueil > Médias & Audiovisuel > Transformation & Innovations > Pierre Chappaz (Ebuzzing) : « Nous avons réalisé 68 millions de dollars de revenus en 2013 grâce à nos formats vidéo » Pierre Chappaz (Ebuzzing) : « Nous avons réalisé 68 millions de dollars de revenus en 2013 grâce à nos formats vidéo » Le Groupe Ebuzzing s’est repositionné à l’été 2011 comme une plate-forme de diffusion de publicités vidéo. Spécialisé sur les formats vidéo out-stream, le groupe revendique l’équivalent de 50 millions d’euros de revenus en 2013. Parcours personnel, déploiement international, évolution du marché de la publicité vidéo en ligne, projets en 2014... Pierre Chappaz, PDG d’Ebuzzing, répond à Satellinet. Par La rédaction. Publié le 03 février 2014 à 5h13 - Mis à jour le 25 mars 2021 à 18h36 Ressources Pourquoi et comment avez-vous investi dans Ebuzzing ? Ebuzzing a été créé par Bertrand Quesada en 2007. C’était alors une plate-forme de mise en relation des blogueurs et des marques. De mon côté, après la vente de Kelkoo je recevais beaucoup de propositions pour investir dans des start-up. J’ai donc lancé un concours sur mon blog, où je demandais des pitchs vidéo de trois minutes. C’est Bertrand qui a gagné, et j’ai investi dans sa société début 2008. Je voyais beaucoup de synergies possibles avec Wikio, que j’avais cofondé avec Laurent Binard, et qui pouvait apporter son algorithme sur la mesure de l’influence sur les réseaux sociaux. Nous avons donc fusionné les deux sociétés en 2009. Puis à l’été 2011, Ebuzzing est devenu presque uniquement une plate-forme de diffusion de publicités vidéo. Entre-temps, vous avez multiplié les rachats… Oui, nous avons développé une stratégie d’acquisitions, avec notamment le rachat en Italie de la société de buzz-marketing Promodigital – dont les revenus sont passés depuis de 800 000 euros à 8 millions d’euros grâce à la video -, le rachat de Trigami en Allemagne, un réseau de blogueurs qui a nous a permis de pénétrer le marché allemand, et en janvier 2012, l’acquisition de BeeAd, l’un des pionniers dans la création de formats vidéo out-stream. Comment Ebuzzing se positionne-t-il désormais ? Nous sommes un diffuseur de vidéos publicitaires out-stream dans les médias et les réseaux sociaux pour créer de l’engagement (on appelle « vidéo out-stream » tous les formats publicitaires différents du simple spot inséré dans un contenu vidéo comme le pré-roll. Ces formats-là sont appelés « in stream-vidéo », ndlr). Nous avons près de 26 000 éditeurs comme partenaires, par exemple les groupes Lagardère, Prisma Média, Express-Roularta, CCM Benchmark en France, Guardian au Royaume-Uni… Notre modèle repose sur le CPV (coût par vidéo vue). Son niveau varie en fonction des pays, des annonceurs, des formats, des campagnes, etc. Il oscille en général entre 0,10 et 0,20 euro par vidéo vue à 50 % ou 100 % selon leur durée. Le prix est élevé car les formats sont plus engageants que des pré-rolls classiques. Pour les éditeurs, nous répondons également au problème posé par le manque d’inventaires vidéo in-stream. Nos campagnes sont une source de revenus publicitaires supplémentaires : nos formats s’ajoutent aux formats existants traditionnels. Nous produisons des formats en native advertising avec par exemple une vidéo qui s’ouvre puis se ferme dans un article, selon le scroll sur la page web, ou un petit item que l’on peut déplacer tactilement sur l’écran du smartphone. Comment expliquer l’échec de la monétisation des blogs ? Pour les blogs, l’inventaire est relativement limité : seuls les blogs influents ont une réelle valeur marketing. En revanche, ils ont un rôle majeur dans les phénomènes viraux, comme celui que nous avons déclenché récemment autour de la campagne Evian Baby and Me, campagne la plus puissante de l’année 2013 au niveau mondial avec 140 millions de vues. Quel est le bilan du groupe en 2013 ? Nous avons réalisé 68 millions de dollars de chiffre d’affaires (50 millions d’euros, ndlr), avec une croissance de 42 % de notre activité vidéo qui représente l’essentiel de nos revenus (environ 61 millions de dollars, soit 45 millions d’euros). Notre activité BtoC – avec Overblog et Nomao – est marginale avec 10 % des revenus. Si le groupe n’est que légèrement profitable, c’est parce que nous investissons beaucoup dans notre déploiement mondial : Etats-Unis, Amérique latine et Asie. Le marché de la vidéo est le segment publicitaire qui présente la plus forte croissance. A mon sens, plusieurs facteurs expliquent cela : le marché est très récent, il y a peu d’années encore, le niveau de bande passante n’était pas suffisant, et de plus en plus d’annonceurs TV prévoient un volet vidéo en ligne dans leurs campagnes. Et la vidéo sur internet permet l’interaction et l’engagement, ce que ne peut pas réaliser la publicité TV. A la fin de l’été 2013, vous avez débuté votre déploiement aux Etats-Unis. Quels sont les premiers résultats ? Nos deux bureaux à New-York et Miami visent le marché américain mais aussi l’Amérique Latine. Il s’avère qu’il n’y a pas d’acteur sur le marché américain capable de proposer les mêmes formats que les nôtres, dans les médias et les réseaux sociaux. Nous sommes donc très bien reçus, d’autant que les Américains aiment l’innovation. Nous sommes très heureux des six premiers mois et sommes en avance sur nos objectifs. Rien qu’en décembre, nous avons réalisé un million de dollars de revenus (750 000 euros, ndlr). Nous avons actuellement 12 personnes au bureau de New York et 7 à celui de Miami. Nous avons des espoirs importants pour cette année, notamment en étoffant sensiblement ces effectifs. Et l’activité en France ? Nous réalisons près de 20 millions d’euros en France, sur un marché local qui doit représenter environ 150 millions d’euros. Nos revenus dans l’Hexagone vont continuer à croître, mais leur part dans l’ensemble de l’activité va nécessairement baisser car des pays comme le Royaume-Uni, l’Allemagne et les Etats-Unis progressent encore plus vite. Nous sommes 90 personnes à Paris et 30 à Toulouse. Quelle est l’organisation du groupe ? Nous avons mis en place une organisation hiérarchique à la fois transversale et géographique, avec des country managers dans tous les pays et des directions transversales par activités : commerciales, marketing… Début 2014, nous rassemblions 250 personnes, dont 70 développeurs, 80 commerciaux, 55 personnes en relation avec les éditeurs, 15 au service marketing et une quarantaine de personnes au service administratif. Nous devrions être environ 300 personnes à la fin de l’année. Allez-vous effectuer une nouvelle levée de fonds ? A priori, ce n’est pas prévu. Ces dernières années, le groupe a levé 24 millions d’euros auprès notamment de Lightspeed Ventures, Gemini Ventures, GIMV, Solorun, TF1 et moi. Il nous reste suffisamment de fonds depuis notre dernière opération à l’été 2011 et nous sommes profitables malgré nos investissements relativement lourds. Quels sont vos projets cette année ? En termes de territoires et de marchés à développer, nous allons renforcer nos bureaux aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, qui est un pays très important car beaucoup de campagnes européennes voire mondiales sont opérées depuis Londres. Nous avons également une personne basée à Séoul, en Corée du Sud, pour développer nos activités en Asie. Nous réfléchissons à l’ouverture d’un bureau dans ce pays pour y accélérer notre présence. En termes d’offres et de formats, nous misons beaucoup sur le mobile, et sur le native video advertising, au coeur des contenus. Nous pensons que le marché va se développer beaucoup cette année. Quelle est votre position concernant les adexchanges vidéo qui se développent ? Nous allons développer notre SSP (sell side platform, ndlr) pour proposer à nos éditeurs partenaires qui le souhaitent de faire du programmatique sur tous les adexchanges. Elle sera opérationnelle dans le courant de l’année. La rédaction Publicité vidéo Besoin d’informations complémentaires ? 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