Accueil > Médias & Audiovisuel > Le groupe LNEI unifie sa stratégie numérique Le groupe LNEI unifie sa stratégie numérique Le groupe de médias (Les Inrocks, Radio Nova, ChEEk Magazine) de Matthieu Pigasse a profité de la crise sanitaire et économique pour accélérer sa transformation numérique en lançant de nombreux projets : refonte technique, distribution des contenus, segmentation des offres d'abonnement. Par . Publié le 12 janvier 2021 à 15h27 - Mis à jour le 15 janvier 2021 à 18h28 Ressources Comme la plupart des éditeurs français, le groupe LNEI (Radio Nova, Les Inrocks, ChEEk Magazine), dirigé par Emmanuel Hoog, tire un bilan en demi-teinte de l’année 2020 : “l’audience en ligne de nos médias a, par période, augmenté jusqu’à 50 %, tandis que dans le même temps les revenus publicitaires, en particulier programmatiques, étaient divisés par deux”, résume son directeur des contenus et du développement, Antoine Daccord. Après avoir dirigé les activités numériques du pôle radio du groupe M6 (sa fiche LinkedIn), il a rejoint la holding média de l’homme d’affaires Matthieu Pigasse en décembre 2019. Sa première année, qui a aussi été celle de la crise sanitaire et économique, a été mise à profit pour mettre en branle d’importants chantiers numériques au niveau des titres et du groupe. La période de confinement, couplée à la crise de la distribution de la presse papier, a en effet accéléré les usages médias numériques – selon les chiffres de l’ACPM, la fréquentation des sites d’information a augmenté de 111 % la première semaine de confinement puis de 86 % la semaine suivante, tandis que l’écoute en ligne de la radio s’est accrue de 15 % sur ces deux premières semaines. Selon Antoine Daccord cette stratégie se justifie aussi par la nature de la consommation des contenus de LNEI : 36,2 % de l’audience de Radio Nova est ainsi numérique selon les données de Médiamétrie, ce qui en fait la deuxième radio la plus écoutée en ligne derrière Fip. Unification de l’écosystème La première brique a été l’unification des écosystèmes numériques de chacun, le groupe s’étant construit sur des acquisitions successives (Les Inrocks en 2009, Radio Nova en 2015 et ChEEk Magazine en 2017) qui étaient autant d’infrastructures différentes. Radio Nova est le premier média à basculer, cette semaine, sur la nouvelle plateforme technologique commune, surnommée en interne Vortex, développée sur WordPress VIP avec l’aide de l’agence CosaVostra. Les Inrocks suivra au printemps 2021, puis Rock en Seine, le festival de musique acquis en 2017, avant ou après l’été. Dans cette logique d’unification, un login unique est également en cours de déploiement sur l’ensemble des sites pour “faciliter proposer une expérience de navigation fluide sur les différents sites, faciliter l’inscription, pousser des contenus personnalisés”, énumère Antoine Daccord. Le SSO est celui de la société Qiota (TBS Group) – celui du Geste, dont Antoine Daccord est vice-président, étant jugé trop coûteux pour un groupe comme LNEI – et la CMP de recueil du consentement celle de Didomi. Cet écosystème partagé doit également favoriser les passerelles entre Radio Nova, Les Inrocks et ChEEk Magazine. Le pure player féminin va d’ailleurs devenir une verticale des Inrocks dans “une optique de réaffirmation de la ligne éditoriale : en sept ans, le paysage média féminin a beaucoup évolué, nous allons donc repositionner ChEEk Magazine pour qu’il incarne tous les engagements sociétaux des nouvelles générations en transversale de l’ensemble de nos médias”, explique Antoine Daccord. La rédaction de trois journalistes du pure player réalise ainsi déjà une interview hebdomadaire sur Radio Nova. Distribution des contenus LNEI va par ailleurs faire front commun sur le marché : Radio Nova rejoindra dès son lancement la plateforme audio commune Radioplayer France, car “cette démarche correspond à notre stratégie d’une part de montée en gamme en matière de qualité d’écoute”, l’initiative devant permettre de faciliter la consommation de contenus audios dans l’environnement des voitures connectées, sans nécessiter de développements supplémentaires comme une skills d’assistant vocal. Cette montée en gamme s’accompagne d’”une chronologie des médias” pour la reprises des contenus audios de Nova, à l’instar de ce qu’a fait Radio France, mais dont la condition est la qualité d’écoute des contenus audios de Radio Nova : “en très haute qualité et dans leur ensemble sur notre site et notre application, en haute qualité et sans l’historique des podcasts sur Radioplayer France, en qualité standard et sans l’historique de l’audio à la demande sur les agrégateurs type Apple Podcast ou TuneIn”, énumère Antoine Daccord. “Nous n’avons pas peur des plateformes, d’une part car Radio Nova est écoutée principalement sur nos supports numériques propres, et d’autre part car ce sont des canaux complémentaires des antennes car nous proposons des grilles et non des playlists”, précise-t-il. Développement des contenus payants Pour accompagner cette premiumisation, l’accent va être mis sur le développement des offres payantes. La refonte du site des Inrocks, qui propose déjà des formules d’abonnement numériques depuis plusieurs années, sera suivie d’une évolution de la gestion du parc abonnés – entre autres, la gestion des abonnés va être confiée à TBS et le service client à Abonn’escient – ainsi que d’une rationalisation des différentes offres. LNEI ne communique sur le nombre d’abonnés numériques actuels, mais son directeur des contenus et du développement reconnait qu’il est “insuffisant” et indique que “Les Inrocks ne perd plus d’abonnés numériques depuis septembre 2020”. ChEEk Magazine, en tant que nouvelle verticale, devrait également basculer sur un modèle freemium, possiblement au sein d’une offre dédiée. La réflexion sur la segmentation est encore en cours. Parmi les autres projets, l’enrichissement de l’offre de contenu des Inrocks avec le lancement de nouveaux services dont un service de VOD pour proposer des films, des documentaires ou des enregistrements de concerts en lien avec la ligne éditoriale des Inrocks et de Radio Nova. Le site de la station de radio – qui a déjà mis en place depuis peu un système de login pour améliorer la qualité du flux audio, souscrire à des newsletters et enregistrer des contenus favoris – va lui aussi se doter d’une offre payante, “pour quelques euros par mois”, qui garantira là encore une haute qualité d’écoute à “un public audiophile en demande de ce type d’offre”, constate Antoine Daccord. Abonnements numériquesAudio digitalDistribution des contenusPodcastsTransformation des médiasTransformation numérique Besoin d’informations complémentaires ? 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