Accueil > Médias & Audiovisuel > Transformation & Innovations > OIP : soutenus par Arnaud Montebourg, les éditeurs français et allemands attaquent Google devant la Commission européenne OIP : soutenus par Arnaud Montebourg, les éditeurs français et allemands attaquent Google devant la Commission européenne Par . Publié le 19 mai 2014 à 3h03 - Mis à jour le 19 mai 2014 à 3h03 Ressources Comme Satellinet le révélait mardi 13 mai sur son site, des éditeurs français et allemands ont annoncé, lors d’une conférence jeudi 15 mai, déposer une plainte auprès de la commission européenne contre Google pour abus de position dominante. La plainte évoque un monopole de l’entreprise américaine et l’accuse de fausser les résultats donnés par son moteur de recherche, à l’avantage de ses propres services ou de services sélectionnés par elle. Cette démarche est portée par l’association Open Internet Project (OIP), qui fédère différentes associations et éditeurs français et européens qui s’opposent à l’entreprise américaine : les groupes CCM Benchmark et Lagardère, le Geste, l’ESML (le Syndicat des éditeurs de services de musique en ligne, qui rassemble Orange, Deezer, Starzik…), le SETO (le Syndicat des entreprises de tour operating), ainsi que le groupe de journaux régionaux allemands Madsack Media, le groupe Axel Springer, et Visual Meta, groupe européens de plates-formes de shopping. DIVISIONS PARMI LES ÉDITEURS FRANÇAIS Le bureau du Geste, Groupement des éditeurs de contenus et de services en ligne, qui rassemble la plupart des acteurs des secteurs médias, vidéo, musique, jeux et petites annonces en France, soutient l’initiative, après avoir intégré l’OIP il y a quelques semaines (lire nos informations dans Satellinet n°199). Une prise de position susceptible, d’ailleurs, de créer une fracture entre les éditeurs français. Elle met également en relief les contradictions de certains d’entre eux. Le Geste regroupe en effet plusieurs dizaines de sociétés du numérique et éditeurs français (FTV, TF1, M6, RTL, Le Monde, Le Figaro, Les Echos, Express-Roularta, Le Nouvel Observateur, 20 Minutes, Deezer, Solocal Group, Hi Media, Dotscreen…). Or, certains d’entre eux (Le Monde, Les Échos, Le Monde, Le Figaro, Bayard, Le Nouvel Observateur, Lagardère Active…), sont également membres de l’AIPG, l’association qui représente les éditeurs de presse quotidienne et de magazines de politique. Celle-ci a pris soin d’indiquer, dès mercredi 14 mai, qu’elle « ne participe pas à une action contentieuse à l’encontre de Google devant la Commission européenne », et qu’elle considère que « la négociation et la mise en place de partenariats doivent être privilégiées aux actions contentieuses. » L’AIPG a par ailleurs négocié la mise en place du FINP, dit Fonds Google – AIPG, doté de 60 millions d’euros pour financer les projets numériques des éditeurs. Certains des membres de l’OIP évoquent la nécessité de contraindre Google à séparer strictement ses activités de moteur de recherche de ses activités de régie publicitaire. D’autres évoquent même un « démantèlement » de Google. Dans son ensemble, l’OIP fustige également la décision de Joaquin Almunia, commissaire à la Concurrence, qui a proposé à la Commission européenne d’accepter les propositions de Google pour mettre fin aux conflits avec les entreprises et éditeurs en ligne utilisant son moteur de recherche. LE SOUTIEN D’ARNAUD MONTEBOURG La décision finale de la Commission a été repoussée sine die, mais l’OIP a déjà reçu le soutien d’Arnaud Montebourg, ministre de l’Economie, du Redressement Productif et du Numérique. Présent à la conférence, jeudi 15 mai, il a prononcé un discours très offensif. « La France n’acceptera pas un accord a minima avec Google », a-t-il indiqué, ajoutant que la « proposition de Google acceptée par le commissaire (Joaquin) Almunia, organise la maximisation des revenus pour Google en lui réservant la plus grande partie de la valeur », Le ministre a également souligné vouloir faire avancer les questions de la neutralité du net et de la protection des données personnelles dans le cadre européen. Des représentants politiques italiens et allemands étaient d’ailleurs présents jeudi à la conférence : Ole Schroeder, secrétaire d’État parlementaire du ministère fédéral de l’Intérieur et député du Bundestag en Allemagne, a ainsi indiqué que l’Union européenne devait rapidement « moderniser sa législation ». D’autres acteurs de l’écosystème, mécontents de l’influence et de la puissance de Google, hésitent pour l’instant à rejoindre l’OIP, dubitatifs sur le choix de la confrontation juridique. C’est le cas notamment de l’Union des annonceurs (UDA), présidée par Loïc Armand (L’Oréal), qui représente les principaux annonceurs en France. L’UDA privilégie, pour l’instant, le dialogue avec Google. Pour l’OIP, des discussions sont en revanche plus avancées avec le CEPIC (Syndicat européen des agences et sources photographiques), et l’ICOMP (Microsoft, Wunderman, Mappy, SPQR…). Besoin d’informations complémentaires ? 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