Le Figaro dresse le bilan de sa première expérience éditoriale sur Snapchat

A l’occasion du Mobile World Congress, début mars, le quotidien a créé un compte sur l’application mobile de messagerie éphémère Snapchat, afin que sa rédaction couvre l’événement en direct. C’est la première fois qu’un grand média français prend cette initiative. Satellinet a interrogé le Figaro pour faire le bilan de ce test.

L’annonce n’avait été signalée que par quelques tweets et un petit article sur le site du Figaro, début mars : le quotidien a ouvert un compte sur l’application de messagerie éphémère Snapchat. Le lancement « officiel » de ce compte, baptisé Figarotech, a eu lieu le 2 mars, date du début du Mobile World Congress, qui réunit les acteurs du mobile à Barcelone. « Nous sommes à l’affût des nouveaux usages et pensons qu’il faut tout expérimenter. Snapchat est encore très jeune et très ‘‘techno’’. Ce salon nous a paru approprié pour tester ce dispositif, d’autant que les journalistes que nous avons envoyés sur place ont l’esprit « geek » », explique Bertrand Gié, directeur des nouveaux médias au Figaro.

Un avantage : la rapidité

Sur place, les journalistes ont « snappé » des commentaires, des photos, des vidéos et réalisé des « story ». Une story est une série de photos et de vidéos que l’utilisateur ne peut regarder qu’en maintenant un doigt appuyé sur l’écran et en faisant défiler les contenus avec un autre doigt, et ce pendant 24 heures seulement.

La semaine d’après, lors d’un déplacement d’un journaliste à un salon à Berlin, le dispositif a été réitéré et environ 30 contenus ont été postés par jour. « Ces premières expériences sont globalement intéressantes. L’un des avantages de cette application est que ça va très vite, c’est donc parfait pour couvrir en live un événement qui a un lieu dans un seul endroit, vu à travers les yeux de la personne qui est sur place », explique Bertrand Gié. Mais les équipes du Figaro ont rapidement constaté que Snapchat n’est pas encore adapté à des dispositifs de récit en direct.

L’application ne comporte pas d’option multicomptes, il est donc impossible de « snapper » depuis un même compte via plusieurs smartphones, et l’application n’indique pas le nombre d’abonnés. « Snapchat affiche seulement les 200 derniers abonnés. Les journalistes ont pu observer plusieurs « vagues » de 200 abonnés, au moins cinq ou six, mais nous n’avons pas plus d’indications sur le nombre de contacts que nous avons gagnés », détaille Bertrand Gié.

Pas d’audience supplémentaire

Par ailleurs, il n’est pas possible de faire des liens hypertextes depuis Snapchat. « Le dispositif n’apporte aucune audience sur le site », observe Bertrand Gié. Le Figaro n’exclut pas d’ouvrir d’autres comptes Snapchat sur d’autres thématiques, mais attend que l’application s’améliore, notamment sur la publication depuis un back-office et la sécurité. « Nous serions très intéressés par un Snapchat Discover en France », indique toutefois Bertrand Gié. Lancé fin janvier, Snapchat Discover est une plateforme de partage de contenus médias depuis l’application. Des partenaires médias comme Yahoo, CNN, Time Inc’s et le National Geographic y proposent des contenus « éphémères », renouvelés toutes les 24 heures.