France Télévisions Publicité vise un million d’euros de revenus supplémentaires grâce à sa SSP vidéo

La SSP vidéo de France Télévisions Publicité est officiellement lancée. Réalisée avec la technologie de StickyADS.tv, cette SSP a d’abord été lancée en bêta fin janvier. Trois mois ont ensuite été nécessaires pour connecter les principaux DSP et trading desks à la place de marché privée, parmi lesquels Affiperf, Accuen, Affiperf, Amnet, Tradelab, Infectious Media et Videology. « Cela prend du temps de tisser des relations et des échanges avec tous les DSP des agences médias. Il faut assurer un vrai suivi de nos relations commerciales », explique Thomas Luisetti, directeur des opérations et des nouveaux projets numériques à France Télévisions Publicité.

Mobile et IPTV bientôt sur la place de marché

La place de marché de la régie accueille les invendus vidéo desktop de France Télévisions, lesquels « ne dépassent jamais 40 % de l’inventaire vidéo », selon Patrice Sguerzi, directeur commercial adjoint au numérique. La régie commercialise au total 75 millions de pré-rolls vidéo par mois, dont 45 % sur desktop, 15 % sur mobile et 40 % sur l’IPTV. Le prix plancher est fixé à 12 euros, quand le prix des ventes en direct atteint en moyenne 17 euros.

« 12 euros, c’est le tarif de base, mais nous arrivons rapidement à des CPM qui avoisinent ceux des ventes directes grâce à notre politique commerciale : nous ne mettons pas plus de deux pré-rolls sur les contenus, un seul sur ceux de moins de 10 minutes, et uniquement des formats non-skippables. L’objectif est de rapidement mettre en concurrence l’ensemble des ventes directes avec le programmatique », explique Thomas Luisetti. La régie souhaite générer environ un million d’euros de recettes supplémentaires grâce à cette SSP en 2015, ce qui devrait représenter une hausse d’un peu moins de 10 % du chiffre d’affaires vidéo, selon Patrice Sguerzi. L’inventaire mobile sera également bientôt disponible sur la SSP, ainsi que celui de l’IPTV dès cette année, selon Thomas Luisetti. « Cela demande des développements techniques, nous y travaillons et nous adopterons sûrement un modèle de “semi-RTB” sur l’IPTV : la décision d’achat se prendra en temps réel mais pas la personnalisation de la création, qui sera ‘‘préchargée’’ auprès de l’opérateur 24 heures avant sa diffusion », explique Thomas Luisetti.

Développer des compétences vidéo en interne

« Nous tenions à créer une SSP indépendante de notre partenaire La Place Media et pilotée par nos équipes afin de gagner en compétences en interne dans la vidéo programmatique, un secteur crucial pour nous », affirme Thomas Luisetti, qui voit déjà le programmatique dans la télévision linéaire comme un futur axe de développement. 20 personnes au sein de la régie sont consacrées au digital : la moitié au commercial, 5 au marketing et 5 au trafic. La régie accueillera dans quelques semaines un nouveau profil : un « opérateur programmatique », chargé des deals ID et du yield management, le marché vidéo programmatique s’orientant vers ces deals en direct.

Enfin, la régie se prépare à la création d’une DMP. Elle devrait être mise en place à la rentrée. Concernant la data, France Télévisions Publicité ne cache pas observer de près ce que fait TF1 Publicité (également actionnaire de La Place Media) avec son offre « One data » annoncée en mars (lire Satellinet n° 237). « Ce que fait TF1, c’est le sens de l’histoire. Ils évangélisent le marché et nous avons peu ou prou la même ambition. Sur la data, nous aimerions, comme sur la vidéo, gagner le maximum de compétences en interne », explique Patrice Sguerzi.