Accueil > Médias & Audiovisuel > Transformation & Innovations > Alain Weill (NextRadioTV) : « BFMTV.com doit entrer dans le top 5 des sites d’information dans les deux ans » Alain Weill (NextRadioTV) : « BFMTV.com doit entrer dans le top 5 des sites d’information dans les deux ans » Alors que les PDG de TF1, M6 et Canal+ viennent d’adresser une lettre au CSA pour contester la vente de la chaîne Numéro 23 à NextRadioTV (pour une valorisation de 90 millions d’euros), et que des rumeurs de cession de son activité TV ressurgissent, son président Alain Weill a accordé une interview à Satellinet. Il explique les raisons de la réorganisation du management numérique survenue en début d’année, livre son regard sur l’évolution des médias en ligne et le développement du payant, et évoque les projets du groupe. Par La rédaction. Publié le 27 avril 2015 à 6h59 - Mis à jour le 11 mars 2021 à 17h40 Ressources Pourquoi avoir profondément remanié la direction numérique début 2015, avant notamment le départ du responsable du numérique ? Ces changements correspondent à nos ambitions, qui sont très élevées. Souvent, cela passe par l’arrivée de nouvelles personnes. C’est que nous avons fait, avec l’arrivée notamment de Jean-Michel Salvator (comme directeur général adjoint et directeur de la rédaction de la chaîne BFM Business, et directeur de la rédaction du site bfmtv.com, en provenance du Figaro, ndlr), ou Corinne Le Touche à la direction du marketing numérique (en provenance du Monde, ndlr). Quelle est désormais la nouvelle organisation de la direction numérique ? Il n’y a plus de direction numérique autonome ou indépendante comme c’était le cas jusque-là (avec à sa tête Antoine Clément jusqu’à fin janvier, ndlr) car aujourd’hui le numérique ne doit plus travailler en silo mais doit être diffusé dans toutes les autres activités du groupe. Les membres du comité de direction du groupe sont très investis et vont donc l’être encore davantage : Guillaume Dubois, directeur général de BFMTV et BFM Business s’occupe des contenus numériques avec Jean-Michel Salvator, tandis que Damien Bernet, secrétaire général du groupe, prend en charge le marketing et la direction opérationnelle du numérique. Que représente le numérique au sein de NextRadioTV ? C’est de plus en plus délicat dans les groupes médias de faire une distinction nette des fonctions numériques avec les fonctions non numériques. Mais on peut considérer qu’il y a une petite centaine de personnes travaillant pour le numérique parmi les 1 000 collaborateurs du groupe, dont plus d’une quarantaine dans les différentes rédactions : BFMTV.com, BFM Business, 01Net… En 2014, la division « Digital » a affiché de nouvelles pertes, avec 14,6 millions d’euros de revenus et un EBITDA à – 2,4 millions d’euros, alors que vous visiez l’équilibre… Certes, mais à l’échelle du groupe, ce n’est pas grand-chose (195,1 M€ de CA total et 16,8 M€ de résultat net, ndlr) et ce sont de petites pertes par rapport à d’autres groupes médias. D’ailleurs, le digital devient de plus en plus transversal, avec beaucoup de passerelles entre la télévision et le numérique et une partie du chiffre d’affaires TV est réalisé grâce au numérique. J’accepte ces pertes si le numérique est une forme de R&D pour le groupe. C’est un secteur qui évolue beaucoup et ça reste un métier neuf, les modèles de rémunération publicitaire peuvent et vont évoluer, avec des indicateurs qualitatifs qui vont être de plus en plus en plus pris en compte par le marché publicitaire, comme le temps passé, la qualité des contenus… ma conviction, c’est que l’on réussira à mieux monétiser nos offres en faisant notre métier correctement et nousmêmes. Les adexchanges, c’est bien, mais cela doit rester complémentaire. De plus en plus de médias installent des contenus payants, via un paywall ou du freemium. NextRadioTV pourrait-il suivre cette voie ? On ne peut pas être sûr à 100 % qu’on ne réalisera jamais de payant, mais je dirais plutôt non : notre métier historique de chaînes radio et TV c’est de produire des contenus de qualité gratuits. Il me semble difficile de proposer des contenus payants sur le numérique. En tout cas le mouvement est moins naturel que pour la presse payante, par exemple pour Les Echos qui s’adresse plutôt aux entreprises ou Le Monde sur certains contenus à très forte valeur ajoutée. Jusqu’à il y a peu, vous étiez dans une logique de large distribution de vos vidéos. Ce n’est plus le cas. Pourquoi ce changement de stratégie ? Effectivement, nous étions dans une logique de partage de nos contenus vidéo pour développer la chaîne TV et notre marque sur le digital. Cela nous a d’ailleurs bien réussis. L’offre vidéo de BFMTV.com totalisait par exemple 15,3 millions de vidéos vues en février pour 2,6 millions de visiteurs uniques (selon Médiamétrie//NetRatings, ndlr), avec un taux de couverture très important. Mais maintenant que notre audience est constituée et que BFMTV est la première offre vidéo d’information en ligne, il n’est plus cohérent de continuer à livrer nos contenus à des concurrents, pour des revenus d’ailleurs très limités (BFMTV.com partageait ses vidéos avec LeFigaro.fr notamment, en échange d’un branding sur ses vidéos et d’un partage de revenus publicitaires, ndlr). Quels sont vos prochains objectifs ? BFMTV.com doit entrer dans le top 5 des sites d’information dans les deux ans, puis dans le top 3 (le site avoisine actuellement les 2,5 millions de VU par mois et le cinquième est à 6,4 millions de VU, ndlr). Vous aviez annoncé il y a deux ans vouloir investir 20 millions d’euros sur le numérique. Même si quelques acquisitions ont eu lieu récemment, on est loin du compte… Nous avons vocation a enrichir les offres du groupe quand cela fait sens. C’est le cas avec les quatre sites de la société Moneyweb (11 salariés et acquisition à 100 % auprès de ses fondateurs, Alexis Caude et Carim Joomun, ndlr) que nous venons d’acquérir pour quelques millions d’euros (sans doute un peu plus de 5 millions d’euros, ndlr). Ce sont des thématiques complémentaires aux activités de NextRadioTV : avec Tradingsat. et LaVieImmo, bfmbusiness.com se dote d’un site boursier et d’un site de conseil patrimonial. Avec Verif.com (1,5 million de VU mensuels selon Médiamétrie, ndlr), bfmtv.com dispose d’un fort accélérateur d’audience, tandis que Zone-turf.fr, un site de pronostics et d’actualité hippique, est complémentaire des émissions de paris sportifs de RMC. En mars, nous avons également acquis, auprès du Figaro, Vodeo.tv, une plateforme de VOD et SVOD documentaire. L’offre est rattachée à notre chaîne RMC Découverte (la plateforme proposerait 5 000 programmes et aurait 3 000 abonnés en SVOD. Elle aurait généré 476 000 euros de revenus en 2013 pour un résultat net de – 332 000 euros, ndlr). Des nouvelles rumeurs évoquent la cession de certaines activités… Elles sont tout simplement fausses. Nous sommes au contraire engagés dans un plan de développement du groupe, avec des capacités de croissance externe et des opérations importantes sur le digital et en TV, comme je viens de l’expliquer. La rédaction Transformation de l'audiovisuel Besoin d’informations complémentaires ? 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