AFP : la feuille de route de l’agence pour développer ses contenus vidéo

C’est la priorité stratégique de l’agence : enrichir ses activités vidéos et rattraper son retard face à ses concurrents internationaux que sont Reuters et Associated Press. Evoquée depuis plusieurs années, la structuration des activités vidéo de l’agence se concrétise. « La vidéo est notre activité qui affiche la plus forte croissance avec + 28 % de revenus en 2014. Elle représente désormais environ 6 % du chiffre d’affaires de l’agence (288,2 millions d’euros en 2014, ndlr) et l’objectif est d’atteindre 10 % dans les trois ans », indique à Satellinet Marie-Noëlle Valles, nommée directrice de la vidéo à l’AFP en décembre dernier.

L’organisation est complétée par deux postes d’adjoints depuis février, et la mise en place de directions dédiées à la vidéo dans chaque zone géographique où l’agence est présente. La production des vidéos s’appuie sur un réseau mondial de plus de 150 journalistes dédiés à plein temps à la vidéo, 150 reporters photo ou texte qui contribuent également à la production vidéo, et un réseau de plus de 200 pigistes.

85 % de vidéos exclusives

L’agence revendique près de 100 000 vidéos par an (déclinaisons en différentes langues et formats incluses), dont 85 % de source propre. « L’objectif est de développer notre production tout en gardant une proportion élevée de vidéos exclusives afin de nous différencier, en garantissant des standards de qualité et en limitant les restrictions territoriales ou de durée d’utilisation », poursuit Marie-Noëlle Valles. Les 15 % restants sont issus de partenariats avec des institutions (images de « pool ») ou d’autres éditeurs, comme CBS au niveau international, ou 21 titres de PQR en France. Parmi les clients vidéo du groupe, les chaînes de télévision (Al Jazeera, France 24, etc.) représentent plus de 60 % des revenus générés par AFP TV, sur un modèle d’abonnement. L’agence commercialise également des images auprès de sociétés de production, sur un modèle d’achat à l’acte. En termes de formats, 75 % des ventes concernent des images brutes, contre 25 % de sujets montés.

Refonte de l’offre numérique

Pour la vidéo en ligne, le modèle basé sur l‘abonnement est en revanche en net recul : la plupart des éditeurs l’ont résilié. « Nous privilégions désormais un mode de commercialisation basé sur le partage des revenus publicitaires. Nous avons conclu des partenariats en ce sens avec des sociétés spécialisées dans la monétisation, comme Mediabong, Digiteka et Rightster », explique Marie-Noëlle Valles. Ce modèle est également mis en place avec les portails MSN et Yahoo, clients de l’agence au niveau mondial, et avec YouTube, utilisée par l’agence pour diffuser sa production vidéo via des chaînes en différentes langues.

Une offre live lancée en juin

En termes de contenus, l’agence veut renforcer son offre en incluant plus de vidéos brutes, généraliser la déclinaison en différentes langues et développer une offre de live vidéo, dont le lancement est prévu en juin, avec une équipe de six personnes basées à Paris. « Nous souhaitons notamment développer l’usage d’images UGC (user-generated content, ndlr), en maintenant un processus de certification éditoriale et juridique de ces images », affirme Marie-Noëlle Valles.

Pour ce projet, l’AFP a signé un partenariat avec la société Newzulu, maison mère de Citizen Side, spécialisée dans les plateformes collaboratives et revendiquant un réseau mondial de plus de 150 000 contributeurs.