Accueil > Médias & Audiovisuel > Transformation & Innovations > Comment Le Financial Times met en place le « coût par heure » pour mieux monétiser son site Comment Le Financial Times met en place le « coût par heure » pour mieux monétiser son site Par . Publié le 25 mai 2015 à 3h43 - Mis à jour le 25 mai 2015 à 3h43 Ressources C’est une première dans le monde des éditeurs. Après six mois de tests avec une dizaine d’annonceurs, le Financial Times a annoncé lundi 18 mai intégrer la commercialisation au « CPH » d’une partie de son inventaire, grâce à la technologie de Chartbeat. Satellinet a interrogé le Financial Times pour comprendre la façon dont le journal a testé puis conçu sa nouvelle offre commerciale. Le Financial Times a annoncé, lundi 18 mai, intégrer le « CPH » (Coût par heure) dans la monétisation de son site. Le principe : l’annonceur ne paie plus la régie publicitaire du journal au nombre d’impressions publicitaires vues, ni au clic, mais au nombre de secondes d’attention qu’accorde chaque visiteur à l’emplacement où se trouve la publicité. Le quotidien britannique a testé ce mode de commercialisation pendant six mois avec une dizaine d’annonceurs, parmi lesquels BP, iShares et IBM, générant ainsi un million de livres, soit 1,4 million d’euros de revenus incrémentaux, selon le journal. Un ticket d’entrée à 70 000 euros « L’inventaire que nous vendons au CPH représente l’ensemble des impressions susceptibles d’être vues plus de cinq secondes, que nous identifions grâce à l’historique de nos données. Nous ne pouvons que prédire qu’elles vont être vues au moins cinq secondes. Cependant, nous ne réservons pas ces impressions au CPH. La grande majorité de nos impressions sont toujours vendues au CPM, afin que ces campagnes bénéficient aussi d’une haute visibilité, mais nous n’optimisons pas les campagnes au CPM comme nous le faisons pour celles au CPH. Avec ces dernières, le bénéfice pour l’annonceur est que nous leur proposons que leurs publicités soient vues en moyenne 10 % de temps en plus à 100 % de visibilité », explique Alistair Smith, Senior digital commercial strategy au Financial Times, interrogé par Satellinet. Le CPH s’élève à environ 20 livres, soit 27 euros, précise-t-il, et le ticket d’entrée pour une campagne au CPH est de 50 000 livres, soit près de 70 000 euros. « C’est un produit pour nos plus gros clients », explique-t-il. Charbeat comme outil technologique Cette commercialisation est rendue possible grâce à la technologie de Chartbeat, société de mesure de la visibilité, également utilisée en France par Le Monde, Libération et Slate notamment. Plus que les clics, elle analyse les mouvements de souris de l’internaute sur la page, ainsi que ses « scroll » grâce à un système de pixels disséminés dans les pages. Chartbeat ne démarre le compteur de secondes de vue d’une publicité que lorsque l’onglet est ouvert sur l’ordinateur et l’utilisateur actif devant son écran et si plus de 50 % de la publicité apparaît sur l’écran. Fondée en 2009, Chartbeat revendique plusieurs centaines de milliers d’éditeurs partenaires dans 60 pays. Deux mois d’audit et six mois de test Le Financial Times a mis près de huit mois pour mettre en place ce CPH. « Il nous fallu deux mois pour ‘’auditer’’ FT.com afin de mesurer combien de temps chaque publicité était vue sur les différentes pages. Après cela, nous avons mené 12 campagnes tests avec des annonceurs pendant environ six mois, pour voir si nous étions en mesure de servir les campagnes et d’améliorer notre site pour augmenter l’engagement », détaille Alistair Smith. La régie n’a pas été réorganisée mais tous les commerciaux ont été formés pour comprendre cette nouvelle offre et ses bénéfices, indique également Alistair Smith. Pour généraliser ce mode de commercialisation, le Financial Times travaille avec d’autres éditeurs internationaux afin de faire du CPH un standard de monétisation. Un livre blanc, rédigé par un consultant extérieur avec Chartbeat et le Financial Times, a été mis en ligne pour expliquer la démarche aux éditeurs du monde entier. En septembre, le magazine The Economist avait déjà annoncé vouloir adopter le CPH, ou « web de l’attention », comme standard de commercialisation. Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire The Economist : les annonceurs encore frileux sur ses offres publicitaires basées sur l’attention Comment le Financial Times met les données au service de ses newsletters Economie de l'attention : le New York Times met en avant ses articles selon le temps passé à les lire Dossiers Commercialisation publicitaire au temps passé : premier bilan en Angleterre et projets en France [ÉTÉ 2015] Pearson cède le Financial Times et The Economist pour se concentrer sur l’éducation essentiels Nos synthèses et chiffres sur les principales thématiques du marché Les mutations du search à l'ère de l'IA générative L'application inaboutie de la loi sur les droits voisins Google vs DOJ : tout ce qu'il faut savoir sur le procès qui pourrait redéfinir l'adtech L’essentiel sur les identifiants publicitaires La transformation du marché publicitaire en 2024 2023 : le marché publicitaire doit se préparer à la fin du tracking utilisateur Comment l’intelligence artificielle générative bouleverse les médias Les enjeux réglementaires des médias en 2023 analyses Les articles d'approfondissement réalisés par la rédaction Adtech : pourquoi la Commission européenne sanctionne Google de près de 3 milliards d’euros Retail media : une consolidation indispensable des régies pour répondre aux attentes des acheteurs publicitaires IA et monétisation des contenus : comment l’IAB Tech Lab veut contrôler les robots crawlers Droits voisins : l’Apig veut introduire une plainte contre Meta devant l'Autorité de la concurrence Paul Boulangé (Starcom France) : "Nous sommes en train de déployer Captiv8 en France, notre solution d'automatisation du marketing d'influence" Claire Léost devient DG de CMA Média, WPP Media promeut Stéphanie Robelus… Comment les SSP généralistes investissent le secteur du retail media Bénédicte Wautelet (Le Figaro) : “Toute solution qui utilise de l’IA en rapport avec nos contenus doit y être autorisée et nous rémunérer” Aides à la presse : combien les éditeurs ont-ils perçu en 2024 ? 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