Les Echos lance une plateforme de services aux entreprises avec un budget de 4 M€

Pour chercher de nouveaux relais de croissance que l’activité média ne peut offrir de manière ambitieuse, le groupe dirigé par Francis Morel renforce son offre servicielle avec une plateforme baptisée Les Echos Solutions. L’objectif affiché : atteindre 50 % de chiffre d’affaires généré par les services en 2018, contre 24 % en 2014.

Une plateforme de services aux entreprises baptisée « Les Echos Solutions » : c’est la nouvelle initiative lancée lundi 22 juin par le groupe Les Echos. « Le temps a complètement changé notre rapport aux entreprises. Il faut être plus agile, plus rapide et leur offrir toute une gamme d’informations et de services pour leurs activités », estime son PDG Francis Morel. Le projet est ambitieux avec un budget global de quatre millions d’euros, dont une aide de deux millions d’euros du « Fonds Google ». La cible de cette nouvelle offre porte sur les 3,8 millions de « décideurs business » estimés en France, a-t-il ajouté.

Les Echos Solutions prend la forme d’un site internet qui rassemble et enrichit quatre types de services jusque-là séparés au sein du groupe. D’abord le développement économique des entreprises sur le numérique, via la mise en avant d’opportunités : veille de marchés publics, reprise d’entreprise, offres de franchise et de financement participatif… Ensuite, simplification de formalités administratives : dépôt d’annonces légales, signature et sécurisation de documents en ligne, convocation en ligne, annonces de marchés publics…

Le troisième type de services proposé par la plateforme consiste en la fourniture d’informations sur les marchés : bilans des entreprises et informations sur leurs dirigeants, formations et accès à des études de marché payantes (50 études de marché disponibles sur 27 secteurs et des solutions globales personnalisées). Dernier service proposé, qui préexistait : une offre de communication de marque, via sa régie publicitaire, sa structure de brand publishing (2 000 sites web déjà créés, 7 millions de newsletters et 5 millions de publications pour 2 000 clients revendiqués) et l’organisation de salons et conférences.

Le Media for equity envisagé

« La plateforme Les Echos Solutions concerne environ 150 personnes issues de différentes business units au sein du groupe », selon Clément Courvoisier, directeur du numérique des Echos. Le groupe s’appuie également sur des partenariats : Wolters Kluwer (formations et séminaires), Manageo (informations légales et financières sur les entreprises), Dematis (formalités administratives, marchés publics…), Lendopolis (financement participatif), etc.

Ce projet, qui doit apporter plus de collaborations autour de projets communs et des synergies, est une étape supplémentaire dans l’offre servicielle du groupe : l’objectif est de passer de 15 types de services proposés aux entreprises en 2015 à 25 en 2016, puis 50 en 2018, via sa croissance organique et le développement des partenariats commerciaux, mais également via des opérations de croissance externe et du media for equity, une nouveauté pour le groupe.

Le contexte

Lors de l’arrivée de Francis Morel à la tête du groupe, fin 2011, celui-ci, en difficultés, affichait plusieurs millions d’euros de pertes. Francis Morel a alors engagé un plan de départs, « digitalisé » le groupe et renforcé les activités servicielles aux entreprises. Ce nouveau projet va en ce sens.

Les résultats commencent à porter leurs fruits : en 2014, le groupe Les Echos a généré environ 149 millions d’euros de revenus en 2014, avec un résultat opérationnel courant légèrement positif, soit environ 200 000 euros. C’est la première fois depuis 2008. Le chiffre d’affaires est en hausse

d’environ 5 %. En 2013, le groupe avait perdu 2,8 millions d’euros. Sur les 149 millions d’euros de revenus, près de 35 millions (soit 24 %) proviennent du numérique (abonnements et publicité) et des services (salons, conférences, annonces légales…).

Au niveau groupe, la publicité en ligne représente environ 10 millions d’euros et les abonnements (papier et numériques) environ 45 millions d’euros. Concernant les abonnements digitaux, le titre Les Echos possède un peu plus de 26 000 abonnés purs numériques.