France Télévisions Publicité : quel bilan dresser pour sa SSP vidéo ?

Huit mois après sa création, la régie publicitaire de France Télévisions se dit satisfaite de sa place de marché privée réservée à son inventaire vidéo invendu. Elle l’enrichira dans les jours à venir avec sa propre DMP.

« Dans les clous », c’est ainsi que Thomas Luisetti, directeur des opérations et des nouveaux projets numériques à France Télévisions Publicité, décrit le déploiement de la SSP vidéo de la régie. Créée en janvier 2015, elle a pour but de commercialiser les inventaires vidéo invendus de la régie, qui commercialise notamment les sites de France Télévisions (france2.fr, Culturebox, pluzz.fr, etc…), de France 24, de RTL, RTL2, Fun Radio et National Geographic, soit une audience numérique totale de 75 millions de pré-rolls vidéo par mois, dont 45 % sur desktop, 15 % sur mobile et 40 % sur l’IPTV.

Huit mois plus tard, France Télévisions Publicité affirme être satisfaite : le million d’euros de revenus supplémentaires visé pour 2015, devrait être atteint, selon Thomas Luisetti,ce qui représenterait une hausse de 5 % du chiffre d’affaires digital de la régie. La SSP accueille pour le moment les inventaires vidés invendus sur desktop, sur web-mobile et, depuis peu, les pré-rolls des replays sur les box Orange et SFR. France Télévisions Publicité souhaite y ajouter les replay sur les box des autres opérateurs, ainsi que l’inventaire de ses applications mobiles avant la fin de l’année. « Les inventaires issus de ces différents services seront tout à fait identifiés en amont et signalés dans la requête d’enchères », précise Patrice Sguerzi, directeur commercial adjoint au numérique.

250 annonceurs actifs

Au total, 250 annonceurs actifs sont intervenus sur la SSP vidéo au travers des 25 trading desk branchés à la SSP, parmi lesquels AOD, Affiperf, Amnet, et des acteurs indépendants comme Tradelab, Infectious Media et Matiro (1000mercis). « Cinq à dix trading desk sont actifs chaque jour sur la SSP et y mènent en moyenne trois campagnes par jour. 20 à 30 campagnes passent donc chaque jour sur la place de marché », indique Patrice Sguerzi.

Le prix plancher se situe « autour des 12 euros le CPM », selon Thomas Luisetti. « Il évolue cependant beaucoup en fonction des périodes. Lors de Roland Garros par exemple, nous avons eu un surplus d’inventaires lié à des pics d’audience que nous n’avions pas anticipés. Nous l’avons donc commercialisé sur notre SSP à des prix planchers autour de 16 euros », détaille-t-il.

70 % du chiffre d’affaires de cette SSP est réalisé par des deals ID : les impressions vendues sont enrichies par des data grâce à un partenariat avec la DMP Nugg.ad. « Nous allons lancer dans les jours qui viennent notre propre DMP, ce qui ne signera pas forcément la fin de notre collaboration avec Nugg.ad, mais va permettre de renforcer cette partie premium et la création de deals ID toujours plus ciblés et pointus », indique Patrice Sguerzi.

En 2014, la régie publicitaire a généré environ 320 millions d’euros de revenus au total, dont environ 20 millions grâce au numérique.

Encadré

La succession de Daniel Saada bientôt ouverte

La succession de Daniel Saada, président de la régie publicitaire, qui sera âgé de 70 ans en février 2016, se posera très prochainement. La nouvelle présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, qui était l’invitée de l’Association des journalistes médias (AJM) lundi 31 août a cependant refusé de se prononcer : « Nous verrons… Nous nous poserons la question de son remplacement à son départ », a-t-elle déclaré.