Rich Media : Google Chrome bloque les publicités Flash

En bloquant sur Google Chrome les publicités Flash, pointé du doigt pour ses failles de sécurité et ses mauvaises performances, le groupe américain veut inciter les spécialistes du rich media à migrer vers HTML5. Le taux de clic sur ces inventaires est menacé.

Depuis le 1^er septembre, Chrome, le navigateur de Google au milliard d’utilisateurs revendiqués, bloque les publicités codées avec le langage Adobe Flash. Sur ces impressions, grisées, figure désormais un bouton de lecture, sur lequel les internautes doivent cliquer pour afficher la publicité.

Performance et sécurité

Selon Google, ce choix vise à « améliorer la performance pour les utilisateurs ». Le groupe américain fait aussi valoir qu’il met à disposition des annonceurs des outils pour les aider à traduire leurs publicités du format Flash vers HTML5, le nouveau standard web ouvert, jugé plus sûr et plus performant que la technologie développée par Adobe (voir encadré).

Le rich media bousculé

L’impact sur les publicités rich media (qui incorporent une animation visuelle ou sonore, comme les bannières animées interactives, les objets en mouvement, les expand banner…) pourrait être important. D’abord parce que les annonceurs n’ont pas encore abandonné Flash : selon Sizmek data, plus de 90 % des publicités intégrant des médias enrichis diffusées sur ordinateur au premier trimestre 2015 utilisaient encore cette technologie. Ensuite parce que le navigateur de Google a convaincu plus d’un internaute sur deux : 52,82 % d’entre eux l’utilisaient en août, selon StatCounet. Avec l’instauration du « click-to-play » sur les publicités Flash, le taux de clic sur les annonces rich media (0,44 % en 2013 selon Adform) risque de beaucoup baisser.

Eric Franchi, cofondateur de la société de technologie publicitaire Undertone, confiait à Business Insider le 1^er septembre que « les éditeurs et les sociétés technologiques devraient convertir leurs formats et campagnes au HTML5 aussi vite que possible. (…) Il pourrait y avoir d’importants mouvements de fusion-acquisition à mesure que les sociétés avec d’anciennes technologies fondées sur Flash vont chercher à se mettre à jour ». En outre, les inventaires compatibles avec Flash se faisant plus rares, leur prix pourrait augmenter.

Stéphane Hauser, délégué général de l’IAB France, concède que « l’annonce de Google, mis juin, a pris de court les agences de création, les annonceurs et les régies ». Mais « l’industrie a pris la mesure du sujet, et travaille depuis à marche forcée pour proposer aux éditeurs des formats publicitaires en format HTML5 ».

Flash aussi banni de Firefox et de l’iPhone

Chrome n’est pas le premier acteur du net à bannir Flash de ses pages. En juillet, Firefox avait pris cette décision en réaction à des failles régulièrement exploitées par des hackers. Quant à Apple, il ne l’a jamais toléré sur l’iPhone. En 2010, Steve Jobs s’était même fendu d’une lettre pour expliquer ce choix. Il pointait en particulier les importantes failles de sécurité de Flash, mises en évidence par Symantec en 2009 : « Nous ne voulons pas réduire la fiabilité et la sécurité de nos iPhones, iPods et iPads en y ajoutant Flash ».