PQR : la feuille de route numérique du Télégramme en 2016 et 2017

1 Vous avez mis en place un paywall en 2014. Quel en est le bilan ?

Depuis janvier 2014, les internautes doivent s’inscrire après trois articles lus par mois pour continuer à accéder à nos contenus, puis ils doivent s’abonner au bout de six articles. Le mur est moins contraignant sur l’application mobile. Après la mise en place du paywall, nous avons dû accepter une baisse de l’audience pendant quelques mois. Mais au final, elle a progressé de 32 % par rapport à décembre 2013, avec environ 5,5 millions de visites et 20 millions de pages vues par mois. Nous avons aujourd’hui 3 000 abonnés purs numériques et 60 000 de nos abonnés historiques, sur 165 000, ont activé leur accès en ligne. Ce sont ceux qui consomment le plus nos contenus. Notre stratégie, derrière ce paywall, consiste à viser une audience régionale, attachée à l’identité forte de notre journal et de la région. C’est en produisant du contenu correspondant à cette identité que l’on fera croître une audience séduisante pour les annonceurs et prête à nous rémunérer. Nous avons d’ailleurs un projet de DMP, avec la société norvégienne spécialisée Cxense (qui travaille aussi avec le Wall Street Journal, ndlr). Elle sera mise en place début 2017. Nous avons choisi ce prestataire car il répondait au mieux à nos trois problématiques de développement du CRM, de croissance des revenus publicitaires et de dynamisation du trafic.

2 Quels sont vos projets sur la vidéo ?

Nous mettons l’accent sur ce format depuis longtemps, et il pèse aujourd’hui 800 000 vues par mois. Le groupe contrôle deux TV locales, Tébésud à Lorient et Tébéo à Brest, et Le Télégramme a été le premier quotidien régional à lancer un JT sur le web, dès 2009. La rédaction du journal produit 400 vidéos par mois, avec un format de base d’une minute trente, sur les faits divers, sociaux, politiques, ou les événements culturels. Nous allons installer un studio vidéo dans la rédaction (225 journalistes, ndlr) pour préparer la réalisation de petits formats web et mobile. La vidéo est un vecteur d’audience fort auprès du jeune public sur mobile. Cette audience mobile pèse aujourd’hui 45 % de notre audience totale. Nous ne ferons pas de recrutements spécifiques, car nous préférons chercher des synergies éditoriales entre les équipes TV et celles du Télégramme. Notre objectif : valoriser sur tous nos supports la production vidéo de toutes les unités de production du groupe. Ces formats sont monétisés par des pré-rolls, vendus par notre régie – Viamedia – et celle commune aux titres de la PQR, 366.

3 Pourquoi avez-vous ouvert une rubrique de data journalisme, DataSpot, en décembre 2015 ?

Nous avons en effet nommé un journaliste à plein-temps sur ce sujet à l’été 2015, afin de faire de l’investigation sur les données régionales. Il travaille avec le service infographie, qui compte trois journalistes et l’équipe de développement de la DSI. C’est un vecteur d’audience, car ces articles attirent plusieurs dizaines, voir centaines de milliers de vues, sur des sujets qui peuvent avoir une longue durée de vie. Contrairement aux webdoc, où l’audience n’est pas toujours au rendez- vous, le datajournalisme présente l’intérêt de pouvoir être valorisé aussi bien en ligne que dans le journal.