Adblockers : Prisma Media expérimente le filtrage des publicités avec un nouvel outil

Depuis début mars, Prisma Media a rejoint la liste des éditeurs qui testent des solutions pour priver de leurs contenus les internautes équipés d’un adbloqueur, aux côtés d’Axel Springer (Bild.de), du Washtington Post ou, en France, des Echos. Le test est pour l’instant circonscrit à un échantillon relativement limité, puisqu’il ne concerne que les internautes du site Voici.fr navigant avec Google Chrome. “Nous avons choisi cette marque car son lectorat est jeune, déjà très équipé de ce type de logiciels (environ 30 %, ndlr), et utilise beaucoup le navigateur de Google (près de 70 % des visites)”, précise Yoann Denee, chief data officer de Prisma Media.

Une solution développée en interne, mais indépendante

En pratique, les internautes ciblés se voient opposer, lors de leur deuxième page vue, un message pédagogique – “Vous utilisez actuellement un logiciel qui bloque les publicités. Sans ces ressources, Voici.fr n’existerait pas, et son lot de scoops non plus” – et une alternative : supprimer leur bloqueur de publicité, ou télécharger l’extension Chrome MyAdFilter. C’est dans cette dernière que réside l’originalité de la voie empruntée par Prisma. MyAdFilter est le fruit de 18 mois de R&D menée sur leur temps libre par trois salariés de l’éditeur allemand : Yoann Denee, donc (sa fiche Linkedin), Driss Boubekeur, directeur e-business et e-commerce (sa fiche Linkedin), et Patrick Guiran, CTO de P-Comme-Performance, régie digitale acquise par Prisma en 2012 (sa fiche Linkedin). Pour la porter de façon indépendante – même vis-à-vis de leur employeur -, ils ont créé la société DYP Solutions à l’été 2015. Sa promesse ? “Modérer la pression publicitaire sur Voici.fr pour réconcilier les lecteurs et les éditeurs de contenus gratuits, en ne laissant passer qu’une seule publicité par page sur le site des éditeurs partenaires, ainsi que les données pour la personnaliser. Sur tous les autres sites consultés, MyAdFilter se comporte comme un adblocker classique”, explique Yoann Denee. C’est l’éditeur qui choisit la publicité qu’il voudra laisser filtrer, à condition qu’elle respecte les formats IAB. Les formats flash et sonores sont par exemple bannis. Concernant son modèle économique, “nous appliquerons un CPM sur le volume de publicité retrouvée”, explique Yoann Denee.