Comment Roland Berger travaille avec les start-up

1. Roland Berger et Numa ont annoncé un partenariat stratégique en octobre 2015. Quelles collaborations en sont nées ?

Nous avons développé plusieurs offres, dont un Lab Digital et un Start-up Studio. Cela nous permet d’accompagner les grandes entreprises dans l’élaboration de leurs projets numériques dans des délais très courts. En tant que cabinet de conseil, nous apportons notre connaissance des marchés, et Numa apporte sa capacité à challenger les business model, à confronter les équipes avec le marché, à penser en mode “lean”. Cela va du simple prototypage d’applications à la création d’une start-up. Nous répliquons ce modèle dans toutes les villes où Numa ouvre une antenne (Bangalore, Moscou, Casablanca…). Mais nous ne sommes pas exclusifs. Par exemple, nous avons opté pour une joint-venture avec Visa en Allemagne, où nous avons acheté un bâtiment à Berlin pour accueillir les startup que nous incubons et qui aideront nos clients dans leurs projets numériques. Ce lieu se nomme Spielfeld. Et nous cherchons aussi un partenaire en Chine pour répliquer ce que nous faisons ici avec Numa.

2. Votre “start-up factory” a-t-elle déjà une activité ?

Nous venons de participer au lancement d’une première start-up en Côte-d’Ivoire pour le compte d’un groupe pétrolier du CAC 40, à partir de l’idée de l’un de ses salariés. Elle intervient dans le secteur de la livraison de service à domicile, très problématique en Afrique car les points d’approvisionnement sont souvent lointains. Le développement de ce projet n’a pris que deux mois, et a mobilisé une équipe pluridisciplinaire réunissant un consultant en stratégie de Roland Berger et des coachs du Numa pour challenger le business model et aider le porteur de projet à passer de l’idée à la start-up. Nous l’avons notamment aidé à pivoter, car le concept initial était difficile à mettre en oeuvre. Des développeurs et des communicants ont aussi été sollicités. Nous avons appris à notre client à accepter de commencer petit plutôt que d’être trop ambitieux trop tôt. Une deuxième start-up sera bientôt lancée en Europe pour le même client.

3. Avez-vous vocation à investir dans ces start-up ?

Nous discutons actuellement avec une grande entreprise pour prendre des parts dans les start-up que nous créerons avec elle, mais ce n’est pas le cas le plus représentatif. Pour le grand pétrolier dont je parlais plus tôt, nous intervenons par exemple en support : c’est lui qui garde la main. Au Spielfeld de Berlin, nous n’avons pas d’activité d’accélération, ce qui signifie que nous n’investissons pas dans les start-up, mais nous réalisons des connexions avec des grands comptes. Cela dépend donc des situations de nos clients, de leurs envies et du timing.