[Baromètre] Les CMP installées par les principaux sites médias en France en avril 2025

Au 1er avril, sur un panel de 180 sites français, 153 ont implémenté une consent management platform (CMP) conforme au TCF v2 sur leur site, selon notre baromètre (voir méthodologie).

La solution de la société française Didomi continue de dominer largement le paysage. Début avril, elle était présente sur 113 des 153 sites étudiés, soit à peu près 73 % de parts de marché auprès de ces principaux médias, un chiffre stable depuis deux ans. Elle devance Sirdata qui s’est hissée à la deuxième position cette année avec 13 sites dont 01Net, Studyrama et L’Humanité. La CMP d’Axeptio, apparue pour la première fois en octobre 2024, dans notre précédent relevé semestriel, arrive à la troisième place avec six sites.

Pour Thomas Adhumeau, chief privacy officer chez Didomi, les CMP se confrontent à “une phase de consolidation du marché”, avec un essoufflement de la part de certains acteurs, qui peinent à trouver une rentabilité et des financements, et qui font face “à des problèmes de croissance”.

Axeptio poursuit sa progression auprès des éditeurs média

Depuis octobre 2024, deux éditeurs français ont changé de CMP. Il s’agit notamment de La Voix de la Haute-Marne et de L’Hebdo de l’Ardèche. Ces deux titres de presse hebdomadaire régionale, qui appartiennent au groupe Sogemedia, ont abandonné Sirdata au profit de la CMP d’Axeptio.

Cette évolution s’inscrit “dans une démarche de centralisation et d’uniformisation de notre stack technique à l’échelle du groupe Sogemedia”, détaille Jimmy Hautecloche, éditeur digital chez Sogemedia. En effet, en avril 2024 déjà, trois autres titres du groupe (L’Observateur, La Semaine des Pyrénées et La Semaine de l’Allier) avaient abandonné une autre CMP, celle de Didomi, au profit d’Axeptio. “Le choix d’Axeptio s’est imposé naturellement, grâce à une offre tarifaire adaptée à notre organisation de presse locale et à la qualité de l’accompagnement proposé”, explique encore Jimmy Hautecloche.

Malgré ces nouveaux entrants, pour Romain Bessuges, CEO d’Axeptio, “ces chiffres ne sont pas forcément à la hauteur de ce qu’on espérait en termes de croissance sur le segment des éditeurs médias”. Cela s’explique notamment, à son avis, par des durées d’engagement “assez longues”, signées avec les éditeurs des CMP. Axeptio espère toutefois faire basculer de nombreux éditeurs médias au moment du renouvellement des contrats.

D’après Romain Bessuges, les atouts de la CMP d’Axeptio consistent en une alternative plus personnalisée, “notamment en matière de design et d’interconnexion avec les outils analytiques”. L’objectif : faire de la CMP “une expérience forte avec une véritable identité visuelle”, notamment dans un contexte de cookiewall, où “la CMP devient la page d’atterrissage du média pour les utilisateurs”.

Passer au server-side

Parmi les axes d’amélioration pour 2025, Thomas Adhumeau (Didomi) met notamment en avant “la reprise de contrôle des sites médias sur leur propre donnée”, dans un contexte cookieless. Didomi souhaiterait ainsi sortir du cadre de la CMP et de la privacy, pour accompagner les éditeurs médias également sur d’autres enjeux, liés par exemple à la monétisation.

Du même avis Julien Trani, directeur général de Sirdata, insiste : “s’arrêter à la mise en place d’une CMP n’est plus suffisant aujourd’hui”. Selon lui, il est désormais nécessaire de prendre en compte “des outils tels que le server-side, qui permettent de passer une partie des cookies tiers en cookies first-party, en poussant les éditeurs à mettre la plupart de leurs outils de tracking côté serveur”, et notamment leur système de gestion de tags d’analyse et de marketing. Cela dans l’objectif de créer une interopérabilité entre les CMP et ces systèmes de gestion de tags (dont Google Tag Manager est le plus utilisé), pour que “la CMP soit toujours à la base du déclenchement des tags et de l’envoi du consentement à tous les acteurs marketing intégrés à l’outil de gestion des tags”. Dans la même logique, Sirdata travaille à l’intégration native des identifiants uniques directement au niveau des CMP, afin d’optimiser le recueil du consentement des utilisateurs, notamment via son partenariat avec Utiq.