[Info mind Media] CMP : Axeptio veut s’attaquer au marché des médias 

Depuis quelques années, la fenêtre de consentement d’Axeptio a fleuri sur les sites de l’écosystème start-up français, puis a rapidement gagné de la traction chez les petites entreprises et chez certains grands groupes et institutions (PMU, CNRS…). Parmi les principales caractéristiques de la pop-up, un positionnement souvent plus bas dans la page, des illustrations caractéristiques, et des messages qui se veulent plus engageants.

Une offre self-service à contre-pied de la tendance de marché

Aujourd’hui, ce sont près de 60 000 sites qui utilisent la solution de la start-up créée en 2017 à Montpellier par Christophe Landat, avocat et ancien correspondant informatique et libertés, Delphine Dorseuil et Romain Bessuges-Meusy. “Nous ne venons pas du monde de l’adtech, et nous avons réalisé notre croissance de façon organique et virale. C’est la visibilité que nous offrent nos clients qui nous en ramène de nouveaux”, constate ce dernier. La société compte aujourd’hui 40 salariés et a levé 3,5 millions d’euros début 2022 (en plus d’1,7 million d’euros de dette).

La société a la particularité de proposer une offre en self service – via des abonnements allant de 26 à 116 euros par mois – qui représente aujourd’hui plus de 55 % de son chiffre d’affaires. “Nous avons également une activité BtoB pour les grands comptes et une activité BtoBtoB, avec un réseau de 700 intégrateurs (cabinets de conseil, agences, etc.)”, ajoute Romain Bessuges-Meusy. 

Au-delà de l’aspect plus ludique de ses fenêtres de consentement, Axeptio revendique un positionnement autant centré sur l’utilisateur que sur l’entreprise. “Nous cherchons à créer une image de tiers de confiance pour l’utilisateur sur le recueil de données personnelles, à l’image d’un TrustPilot pour les avis produits”, ajoute Romain Bessuges-Meusy.

Sur la conformité aux standards du marché, la société a martelé un discours à rebours de celui des fournisseurs de CMP côté éditeurs, en n’intégrant pas le Transparency & consent framework de l’IAB. “Avec les deux premières versions du TCF, nous considérions qu’il n’y avait pas un consentement libre et éclairé de l’utilisateur. Nous estimions qu’il y avait soit conformité au TCF, soit au RGPD, mais jamais les deux à la fois”, explique Romain Bessuges Meusy. 

Axeptio for Publishers pour se positionner auprès des médias 

Cette non-compatibilité au TCF l’a de facto éloignée du secteur des médias – marché ultra-dominé par le fournisseur de CMP Didomi -, et Axeptio ne compte aujourd’hui que quelques éditeurs très spécialisés parmi ses clients (Maddyness, FrenchWeb…). La société ambitionne néanmoins de se développer sur ce marché, en commençant par intégrer la V2.2 du TCF – développée par l’IAB Europe à la suite de la plainte de l’Autorité de protection des données personnelles belge – qui selon Romain Bessuges-Meusy, “rend le standard plus fréquentable”.

Questionné sur la possibilité pour sa solution de proposer la même expérience avec un framework beaucoup plus contraignant, il se veut rassurant, rappelant que le TCF V2.2 offre plus de liberté d’un point de vue expérience utilisateur. “Aujourd’hui sur ce marché, tout le monde se ressemble et propose la même pop-up. Le recueil du consentement est devenu une commodité. Nous voulons nous poser comme un acteur apportant une vraie valeur”, ajoute-t-il.

Pour accélérer son développement sur ce marché et assouvir ses ambitions à l'international, la société a recruté en tant que chief revenue officer Jérôme Perani, ancien VP growth & partnerships d’Altice Media, également passé par Lagardère et L’Express, qui a une grande expérience des applications mobiles - domaine dans lequel Axeptio revendique une valeur ajoutée. Une expertise appréciée quand on connaît la tension réglementaire sur le marché depuis les dernières recommandations de la Cnil. 

S'il y a certes une nouvelle ligne de revenus à tirer des médias - qui sont au coeur de l’économie du consentement - avec le lancement de sa solution Axeptio for Publishers, le co-fondateur de l’entreprise y voit aussi un moyen d’entretenir son modèle en self service, en profitant de la visibilité des médias pour faire connaître sa solution à de potentiels utilisateurs. Axeptio for Publishers - avec le TCF V2.2 - sera opérationnel en décembre 2023, et des discussions sont en cours avec plusieurs éditeurs français pour une intégration.