Bertille Toledano et David Leclabart nommés présidents par intérim de l’AACC

À la suite d’une réunion entre la dizaine de membres du bureau de l’AACC ce mardi 20 octobre matin, Bertille Toledano, présidente du groupe BETC, et David Leclabart, président de l’agence Australie, ont été désignés pour assurer la présidence et le porte-parolat de l’association par intérim. Son actuel président, Laurent Habib, président fondateur de l’agence Babel, a démissioné de ses fonctions mercredi 14 octobre après des accusations de harcèlement. Son mandat devait durer jusqu’en juin 2021.

Bertille Toledano et David Leclabart ont présenté au bureau de l’AACC une lettre d’engagement adoptée à l’unanimité. Elle doit encore être soumise à l’ensemble des plus de 200 agences membres de l’AACC, avant d’être diffusée. “Elle a été élaborée avec d’autres membres du bureau ainsi que des membres du Bureau des Juniors, une instance importante puisqu’il s’agit des futurs patrons d’agences”, souligne David Leclabart, interrogé par mind Media.

Les pratiques RH au centre des attentions

Cette lettre, qui fait figure de mini-feuille de route, dresse deux constats. D’une part, “la violence des comportements en agence dénoncés sur les réseaux sociaux (via le compte Instagram Balance Ton Agency, ndlr) montre que les outils dédiés en agence ne sont soit pas adaptés, soit mal mis en place, et qu’il faut donc les réformer, s’engager à les appliquer, et mesurer les effets des actions mise en place”, développe David Leclabart.

L’association militante Les Lionnes et le compte Instagram Balance Ton Agency seront impliqués dans cette démarche, et l’AACC réfléchit également à importer un outil américain baptisé NotMe pour faciliter les témoignages en entreprises.  

Deuxième constat, “les récents événements nous ont fait prendre conscience qu’il y avait non seulement une confusion sur ce qu’est l’AACC – au départ un syndicat de patrons d’agences et non de l’ensemble des salariés, même si elle l’est devenue parce qu’elle fait bénéficier à tous de son travail auprès d’instances représentatives – mais aussi des défauts dans sa gouvernance, ce qui l’empêche d’être plus représentative du secteur et plus réactive”, indique Bertille Toledano. 

Une nouvelle présidence pour 2021 ?

Le duo assurera l’intérim de la présidence de l’association jusqu’à la fin d’année, “afin de ne pas mettre en pause, en raison d’un problème de gouvernance, des chantiers prioritaires comme la libération de la parole en agence et la question de la transition écologique de la publicité, qui sera abordée lors des États généraux de la communication en novembre”, précise David Leclabart.

Ils espèrent que les membres de l’association éliront une nouvelle présidence pour une prise de fonction début 2021. L’hypothèse d’une direction cette fois collégiale, qui ne repose plus sur une seule personne, est envisagée.

D’ici là, les groupes de travail vont se multiplier pour répondre aux problématiques auxquelles fait face l’association : “harcèlement en agence, transition écologique de la publicité, diversité et inclusion, gouvernance du syndicat”, liste Bertille Toledano.