Accueil > Marques & Agences > Quelles entreprises des médias et de la publicité ont les meilleures notes à l’index de l’égalité professionnelle ? Quelles entreprises des médias et de la publicité ont les meilleures notes à l’index de l’égalité professionnelle ? Depuis 2019, les entreprises de plus de 50 salariés doivent fournir au ministère du Travail leur score sur l’égalité femmes-hommes. mind Media a analysé les notes des entreprises d'une partie des secteurs de l’information et de la communication. Par Rudy Degardin, Raphaële Karayan et Antoine Piel. Publié le 25 avril 2024 à 16h14 - Mis à jour le 25 avril 2024 à 16h14 Ressources Depuis 2019, les entreprises de plus de 50 salariés doivent fournir au ministère du Travail leur score sur l’égalité femmes-hommes. Le 12 mars 2024, 17 877 sociétés lui avaient communiqué leur note pour l’année 2023, dont 1 499 appartenant au secteur de l’information et de la communication, qui comprend une trentaine de sous-domaines dans les activités de l’édition, de la production culturelle, des télécoms, de l’information, mais aussi du logiciel et de l’informatique. Ce score déclaratif, de 0 à 100, est l’addition de points calculés sur les critères suivants : l’écart de rémunération femmes-hommes (40 points), l’écart dans les augmentations annuelles (20 points), l’écart dans les promotions (15 points), les augmentations au retour de congé maternité (15 points), et la présence de femmes parmi les plus gros salaires de l’entreprise (10 points). Tous secteurs confondus, la moyenne est de 88,2 sur 100, mais elle n’est que de 85,6 pour les 1 499 sociétés de l’information et de la communication (contre 85,9 en 2021 et 87,5 en 2022), soit 2,6 points de moins. Cela classe ce secteur à la dix-septième place parmi les dix-neuf principales activités économiques. Pour délimiter l’analyse au champ des médias et de la publicité, nous avons sélectionné sept sous-secteurs de l’information et de la communication : l’édition de journaux (46 entreprises) et de revues périodiques (43 entreprises), l’édition et diffusion de programmes radio (six entreprises), l’édition de chaînes généralistes (10 entreprises), celle de chaînes thématiques (12 entreprises), les portails internet (28 entreprises) et les activités des agences de presse (trois entreprises) ; et deux sous-secteurs au sein de la catégorie “activités spécialisées, scientifiques et techniques” : les agences de publicité (109 entreprises) et les régies publicitaires de médias (42 entreprises). 278 sociétés de plus de 50 salariés, parmi ces neuf domaines, ont communiqué au ministère du Travail leur note pour l’année 2023, dont Havas Media France (activités des agences de publicité), JCDecaux France (régie publicitaire de médias), CMI France (édition de revues et périodiques), ou encore Arte France (édition de chaînes généralistes). La moyenne s’établit à 87,8 sur 100, contre 86,5 en 2022 et 85,5 en 2021, ce qui marque une progression. Trois entreprises sur quatre ont une note supérieure à 84, et une sur deux plus de 90 sur 100. En deçà d’un seuil de 75 points sur 100, l’entreprise est dans l’obligation de définir et mettre en œuvre des mesures correctives, dans un délai de trois ans si possible, par la signature d’un accord d’entreprise, sinon par une décision unilatérale après consultation du CSE. En 2023, c’était le cas de 21 entreprises, soit 7,6 % de celles qui ont partagé leurs chiffres (contre 8,6 % en 2022 et en 2021). On y trouve par exemple les titres de presse quotidienne régionale Paris Normandie (71 points) et La Provence (65 points). Cinq entreprises (1,8 %) ont même moins de 50 sur 100, dont l’agence de communication Vistalid, avec 47 points, et le groupe Media Plus Communication, “agence pour mairie et collectivités”, qui n’obtient que 20 points. À l’inverse, quatre entreprises (soit 1,4%) ont atteint la note maximale de 100 l’an dernier, dont France Médias Monde et La Chaîne Parlementaire. Plus de 10 points d’écart entre les entreprises des portails internet et celles de l’édition de chaînes généralistes Sur les neuf activités que nous avons prises en compte, quatre sont en dessous de la moyenne nationale : les entreprises classées en activités des agences de publicité déclarent un score de 87,5, l’édition de journaux 87,4, les régies publicitaires de médias 86 et les portails internet 85,1. Les éditeurs de chaînes généralistes obtiennent, quant à eux, les meilleurs résultats, avec une note moyenne de 95,4 points. Comment chacune de ces neuf activités se distingue-t-elle, en bien ou en mal, sur les cinq critères de notation de l’index ? Malgré une note moyenne enviable, les agences de presse n’obtiennent par exemple que 8 sur 15 pour les promotions au retour d’un congé maternité. Mais c’est surtout dans la catégorie “hautes rémunérations” que les notes sont les plus faibles. Dans l’édition de journaux notamment, on ne compte en moyenne que deux ou trois femmes parmi les dix plus hautes rémunérations, soit une note de 5 sur 10. Parmi les entreprises de plus de 250 salariés, 73 ont partagé leur note au moment de notre étude. Leur moyenne s’établit à 90,2 sur 100, contre 88,2 en 2022 et 88,1 en 2021. Trois entreprises sur quatre ont une note supérieure à 84, et une sur deux plus de 92 sur 100, dont Publicis (92 points) et Prisma Media (94 points). En 2023, seul le quotidien La Provence obtient moins de 75 sur 100. Quelle place pour les femmes en responsabilité dans les entreprises qui comptent le plus de salariés en France ? Depuis la loi Rixain, les grandes entreprises de plus de 1 000 salariés doivent également dévoiler leur pourcentage de femmes parmi les cadres dirigeants (tel que défini par le Code du travail) et parmi les membres des instances de direction. Cela ne concerne que six entreprises des neufs domaines sur lesquels nous nous sommes penchés. En moyenne, les femmes représentent 41 % des membres de l’instance dirigeante et on compte 34 % de femmes parmi les cadres dirigeants. Seul France Télévisions et l’AFP ont plus de 50 % de femmes parmi leurs salariés ayant l’un de ces deux statuts. La note la plus basse revient à Ouest-France, qui déclare 21 % de femmes parmi ses cadres dirigeants et 27 % dans son instance de direction. La loi votée en 2021 impose un minimum de 30 % de femmes dans les deux catégories. Le groupe M6 et Ouest-France ne respectent donc pas l’obligation légale dans au moins une des deux catégories. La perspective de sanctions financières, d’un maximum de 1 % des rémunérations annuelles, ne s’appliquant qu’à partir de l’année 2024, ces chiffres devraient toutefois rapidement progresser. L’exemple de la loi Copé-Zimmerman sur la féminisation des conseils d’administration montre d’ailleurs que la mise en place de quotas légaux fonctionne : la France est le pays d’Europe où les femmes sont les plus présentes dans ces instances (46,1 %). Vers une refonte globale de l’index Après la CFDT l’année dernière, c’est le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes qui a passé cette année l’outil sur le gril, dans un rapport remis à la ministre du Travail. Comme le syndicat, l’institution consultative auprès du Premier ministre note qu’avec l’effet de seuil et la méthode de calcul, seuls 25 % des salariés sont couverts par l’index de l’égalité professionnelle. Elle regrette que les écarts de salaire jusqu’à 5 % soient neutralisés et que l’indicateur se contente de ne refléter que les différences entre postes similaires. Le Haut conseil suggère ainsi de prendre en compte ces dimensions dans une nouvelle “mesure multifactorielle”, d’intégrer les primes aux comparaisons, et d’anticiper la transposition de la directive sur la transparence salariale. Il veut aussi limiter l’effet bonne note amené par l’affichage actuel : un score de 76 sur 100 ne se situe qu’un point au-dessus du seuil qui, s’il n’est pas atteint, peut donner lieu à des sanctions. Il propose pour cela de communiquer plutôt sur les progrès restant à réaliser et de rappeler que l’objectif est d’atteindre la note 100. La majorité de ses membres plaident par ailleurs pour qu’une bonne note soit une condition d’accès aux marchés publics, pour introduire des indicateurs sur les temps partiels et pour que la qualité des promotions comme le taux d’augmentation soient étudiés. Et il veut impliquer les branches professionnelles dans des actions sur les classifications des emplois et la mixité des métiers. Confirmant la promesse de l’ancienne Première ministre Elisabeth Borne d’une transposition de la directive sur la transparence salariale mi-2025, la ministre du Travail Catherine Vautrin a annoncé que la concertation avec les partenaires sociaux qui la précéderait serait l’occasion d’une refonte de l’index. Méthodologie Le 12 mars 2024, nous avons récupéré l’index d’égalité professionnelle de plus de 17 000 entreprises, disponible sur le site du ministère du Travail. Nous avons également récupéré, sur le même site, les données concernant l’écart de représentation dans un peu plus de 1 000 sociétés qui emploient au moins 1 000 salariés pour le troisième exercice consécutif. Nous avons croisé ces différents fichiers, grâce au numéro SIREN des unités légales, pour enrichir l’analyse. Dans chacun de ces fichiers figure la sous-classe de l’activité de ces entreprises, exprimée par un code NAF (nomenclature d’activités française), une nomenclature statistique qui permet de préciser l’activité principale exercée par une entreprise ou une association. Cela nous a permis de calculer des statistiques communes à la section d’activités à laquelle elles appartiennent (agriculture, sylviculture et pêche, industries extractives, etc.). Nous avons ensuite sélectionné neuf secteurs de l’information et de la communication : l’édition de journaux (46 entreprises), l’édition de revues périodiques (43 entreprises), l’édition et diffusion de programmes radio (6 entreprises), l’édition de chaînes généralistes (10 entreprises), celle de chaînes thématiques (12 entreprises), les portails internet (28 entreprises), les activités des agences de presse (3 entreprises), les activités des agences de publicité (109 entreprises) et les régies publicitaires de médias (42 entreprises). Au total, 278 sociétés ont partagé leur note au ministère. Une analyse plus globale de l’index a été publiée, fin mars 2024, sur mind RH. Des remarques, des questions ? Contactez-nous : datalab@mind.eu.com Rudy Degardin, Raphaële Karayan et Antoine Piel Agenceségalitéégalité professionnelleIndexRadioRéglementationTV Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Analyses Chez Publicis France, le télétravail régulé mais finalement pas si restreint Analyses Les start-up et scale-up françaises des médias, de la publicité et de la culture ont levé 39,7 millions d'euros au premier trimestre 2024 Analyses Résultats des Big Six : Publicis s'est démarqué en 2023 Entretiens Alexandra Chabanne (GroupM) : "Notre métier est de trouver le juste équilibre entre investissement technologique et humain" Analyses Dossiers Abonnements numériques (2/2) : comment les éditeurs ont-ils fait évoluer leurs offres en 2023 ? 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