Accueil > Médias & Audiovisuel > Transformation & Innovations > Adam Singolda (Taboola) : “Nous atteindrons 500 à 600 millions d’euros de chiffre d’affaires cette année” Adam Singolda (Taboola) : “Nous atteindrons 500 à 600 millions d’euros de chiffre d’affaires cette année” Taboola est une société israëlienne spécialisée dans la recommandation de contenus qui a levé 160 millions de dollars depuis sa création en 2007. Elle revendique plus d’un milliard de visiteurs dans le monde. En France, ses blocs de contenus en affinité avec l’article consulté sont notamment installés sur les sites des groupes Lagardère Active, NextRadioTV et Marie Claire. Pourquoi les contenus poussés semblent-ils de mauvaise qualité ? Quel est l’avenir de ce marché ? Son fondateur Adam Singolda répond à mind. Par . Publié le 03 juin 2016 à 17h10 - Mis à jour le 03 juin 2016 à 17h10 Ressources Taboola a levé 117 millions de dollars en février 2015 sur une valorisation à 1 milliard de dollars. Avez-vous besoin d’un nouveau financement ? Nous n’avons pas besoin de lever de nouveaux fonds dans l’immédiat. Nous avons déjà des investisseurs de qualité, dont LVMH (via le groupe Arnault, détenu par Bernard Arnault, ndlr), Baidu, comCast ou encore Fidelity Management & Research ( ainsi que plusieurs grands médias, dont NBC, Time Warner Cable ou encore Advance Publications, la maison mère de Condé Nast, ndlr). Pour remporter des parts de marché, tous les acteurs de la recommandation de contenus – vous, mais aussi Outbrain, Ligatus… – proposent des minimums garantis élevés aux éditeurs, grâce à des levées de fonds. N’est-ce pas une stratégie dangereuse à long terme ? La situation que vous décrivez fait partie de l’histoire ancienne. C’était le cas en 2012-2014, mais Taboola ne se voit plus aujourd’hui comme une société de recommandation, mais comme une plateforme de découverte de contenus – articles, vidéos, produits… –, c’est-à-dire un moteur de recherche qui fonctionne à l’envers, à la façon de Facebook. Par ailleurs, nous ne proposons pas systématiquement des minimums garantis, et ce n’est pas le principal levier de notre développement. Dans ce cas, comment investissez- vous les fonds levés ? Des 160 millions de dollars levés depuis notre création en 2007, une bonne part est encore en banque et les fonds sont utilisés pour investir dans la technologie. Sur nos 402 salariés dans le monde, nous employons 150 ingénieurs à Tel Aviv et une vingtaine à Los Angeles. Et nous générons des revenus, avec 500 à 600 millions de dollars de chiffre d’affaires prévu en 2016, contre 200 millions en 2014. Par ailleurs, nous collons aux usages, puisque nous réalisons plus de 50 % de notre activité sur mobile. Notre modèle est donc cohérent. La qualité des contenus recommandés par vos outils et ceux de vos concurrents est parfois critiquable, avec des inquiétudes en matière de brand safety. Les lecteurs ne risquent- ils pas de se lasser ? Pour ce qui est de la brand safety, nous n’imposons pas les contenus aux éditeurs. Ce sont eux qui décident. Ils disposent d’un outil, Taboola Choice, qui leur permet de choisir, parmi les millions d’articles et de vidéos que nous avons classés par degré de brand safety, le niveau de qualité qu’ils veulent soumettre à leurs lecteurs. Les lecteurs, par leurs clics, peuvent également choisir le type de contenus qu’ils veulent se voir proposer, et en bannir certains. Les contenus ne lassent pas les lecteurs : nous constatons que les mêmes personnes cliquent encore et encore. Dans tous nos marchés, nous voyons des sites partenaires qui surperforment, avec des taux de clic moyens pouvant dépasser les 10 %. Par ailleurs, la majorité des clics ne concernent pas les contenus sponsorisés par les annonceurs, mais la recirculation d’audience pour les éditeurs. Comment vous différenciez-vous de vos concurrents, tels qu’Outbrain, Ligatus et Revcontent ? La différence passe par trois choses : générer le maximum de revenus, d’audience et d’engagement. Pour cela, nous avons développé des outils que nous mettons gratuitement à disposition des éditeurs. Taboola Native (lancé en mars, ndlr), est un adserver pour la publicité native, qui permet aux éditeurs de placer du contenu de marque de façon naturelle sur leur site et d’autres plateformes, comme leurs chaînes YouTube ou leurs blogs. Pour aider nos clients à améliorer l’engagement de leurs lecteurs en personnalisant le design de leurs pages, nous partageons aussi avec eux les données du milliard d’internautes que nous touchons dans le monde : les contenus qu’ils aiment lire, s’ils partagent ou non sur les réseaux sociaux, s’ils ont souscrit à des newsletters… Enfin, l’outil Newsroom aide les rédacteurs à mieux partager leurs articles, grâce à des tests A/B et des données sur les contenus qui ont la meilleure performance et à quel moment. A quoi ressemblera le marché dans quelques années ? Nous pensons que ce marché suivra l’exemple du search, avec une prime au premier acteur : l’entreprise qui possédera le plus de données prendra l’avantage, car elle apportera le plus de valeur aux éditeurs. Via son réseau d’éditeurs partenaires, Taboola adresse des contenus aujourd’hui à plus d’un milliard de visiteurs par mois dans plus de 50 pays, ce qui nous place juste derrière Facebook (les détails sur mindnews.fr), et nous avons des projets significatifs pour notre expansion internationale. D’ici la fin de l’année, nous allons par exemple ouvrir un bureau d’une dizaine de personnes en Allemagne, l’un de nos principaux marchés, où nous travaillons avec Die Welt et Axel Springer. En France, notre reach est de 65,5 % sur desktop, selon Médiamétrie, contre 59 % pour Facebook (MNR mars 2016, ndlr). Que représente Taboola aujourd’hui ? Adam Singolda a fondé Taboola en 2007 en Israël. La société a depuis déménagé son siège à New York, mais a conservé sa R & D à Tel Aviv, où elle compte 150 ingénieurs. Elle a aussi des bureaux à Londres, à Los Angeles, au Brésil, en Thaïlande et en Inde, et prévoit d’en ouvrir en Chine et en Allemagne d’ici la fin de l’année. En France, marché opéré depuis son bureau britannique, Taboola a placé son widget sur les sites de 20 Minutes, So Foot, L’Express, NextRadioTV, Marie Claire ou encore le groupe Lagardère. Ailleurs, l’entreprise travaille notamment avec USA Today, Business Insider, Chicago Tribune, The Weather Channel, MSN et AOL. Elle a levé 160 millions de dollars en sept fois depuis 2007. Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind essentiels Nos synthèses et chiffres sur les principales thématiques du marché Les mutations du search à l'ère de l'IA générative L'application inaboutie de la loi sur les droits voisins Google vs DOJ : tout ce qu'il faut savoir sur le procès qui pourrait redéfinir l'adtech L’essentiel sur les identifiants publicitaires La transformation du marché publicitaire en 2024 2023 : le marché publicitaire doit se préparer à la fin du tracking utilisateur Comment l’intelligence artificielle générative bouleverse les médias Les enjeux réglementaires des médias en 2023 analyses Les articles d'approfondissement réalisés par la rédaction Adtech : pourquoi la Commission européenne sanctionne Google de près de 3 milliards d’euros Retail media : une consolidation indispensable des régies pour répondre aux attentes des acheteurs publicitaires IA et monétisation des contenus : comment l’IAB Tech Lab veut contrôler les robots crawlers Droits voisins : l’Apig veut introduire une plainte contre Meta devant l'Autorité de la concurrence Paul Boulangé (Starcom France) : "Nous sommes en train de déployer Captiv8 en France, notre solution d'automatisation du marketing d'influence" Claire Léost devient DG de CMA Média, WPP Media promeut Stéphanie Robelus… Comment les SSP généralistes investissent le secteur du retail media Bénédicte Wautelet (Le Figaro) : “Toute solution qui utilise de l’IA en rapport avec nos contenus doit y être autorisée et nous rémunérer” Aides à la presse : combien les éditeurs ont-ils perçu en 2024 ? 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