Alain Weill (NextRadioTV) : « Le numérique est un axe de développement majeur pour le groupe »

Vous avez décidé de développer véritablement les activités numériques au sein du groupe il y a dix-huit mois. N’est-ce pas un peu tard ?

Nous avons toujours été conscients de l’importance du numérique mais les enjeux économiques ne se situaient pas là jusqu’à présent. C’est désormais une priorité puisque les usages se développent. Un groupe comme le nôtre doit être un acteur majeur de l’information sur internet.

Pourquoi avoir cédé vos dernières activités papier au groupe She Three en juin dernier ?

La cession de nos deux derniers magazines papier, 01 net et 01 Business, au groupe She Three (qui édite des titres spécialisés, tels que Point Banque, La revue des collectivités locales, Electroniques), de Marc Laufer, était naturelle. Nous avions racheté le groupe Tests en 2007 essentiellement pour acquérir la marque et le site 01net, mais l’activité papier que l’on a également récupérée nous a posé problème (le groupe Tests éditait les sites CadresOnline, 01Net, 01Men, ainsi que les magazines 01 Informatique, Micro Hebdo, L’Ordinateur Individuel, ndlr). Il a fallu beaucoup réorganiser l’activité, ce que nous avons fait progressivement, mais le payant n’est pas notre coeur de métier. La cession des deux titres à Marc Laufer ne s’est pas encore concrétisée, mais c’est une question administrative : j’attends l’avis consultatif de notre comité d’entreprise, qui interviendra dans les semaines qui viennent.

Comment se situent désormais les activités numériques au sein du groupe ?

Désormais, NextRadioTV se concentre sur trois priorités : la radio, la télévision et le web. Le numérique est un axe de développement majeur. Nous devrions réaliser au moins 16 millions d’euros de chiffre d’affaires via nos activités numériques en 2013, contre près de 12,6 millions d’euros en 2012. C’est significatif au regard de la situation que traversent beaucoup de médias aujourd’hui. Nous viserons ensuite au moins 18 millions d’euros en 2014 avec un résultat d’exploitation de 3 à 4 millions d’euros.

Cela passe uniquement par le développement de l’audience ?

Oui, nous restons sur un modèle gratuit essentiellement financé par la publicité. Nous avons actuellement une audience globale de 8,2 millions de VU par mois (Médiamétrie// NetRatings, juillet). L’objectif est d’atteindre 15 millions d’ici 2015, notamment grâce à des acquisitions qui seront réalisées dans les prochains mois (le groupe pourrait investir environ 20 millions d’euros en deux ans, ndlr).

De plus en plus de médias tentent de développer leurs offres payantes. Pourriez-vous le faire également ?

Non. Le payant, ce n’est pas notre métier. Notre modèle économique repose sur nos recettes publicitaires et il le restera. Nous avons des atouts importants avec nos vidéos, nos marques et nos synergies de groupe. Nous avons un gros potentiel d’audience et de recettes publicitaires qu’il faut exploiter.