Accueil > Médias & Audiovisuel > Transformation & Innovations > Anti fake news : comment les éditeurs participent aux projets de Facebook et First Draft News Anti fake news : comment les éditeurs participent aux projets de Facebook et First Draft News Par . Publié le 09 février 2017 à 11h06 - Mis à jour le 09 février 2017 à 11h06 Ressources Deux initiatives visant à lutter contre la diffusion des fake news en partenariat avec des médias français ont été annoncées lundi 6 janvier par Facebook et First Draft News. L’application de ces projets au sein des rédactions et les moyens alloués posent toutefois question. La lutte contre la désinformation en ligne a été l’objet lundi 6 janvier du lancement de deux projets. L’un, initié par Facebook, associe huit éditeurs français : ils recevront, dans un back office commun, des articles signalés comme potentiellement faux par un certain nombre d’utilisateurs de Facebook. Si deux médias partenaires confirment que l’article est faux, un message invitant à la prudence y sera adossé. L’autre, CrossCheck, est un projet lancé par First Draft News, association financée notamment par Google (voir encadré). Elle met en place, avec 17 rédactions partenaires, un outil de vérification collaboratif et pédagogique destiné au grand public. Une charge de travail inconnue Ces deux projets reposent en grande partie sur des éditeurs partenaires, chargés de vérifier les informations remontées et de les catégoriser ou non comme “fake”. Pour autant, aucun ne s’est engagé sur un nombre de contenus à traiter ou un niveau de ressources à y allouer. “Nous sommes dans une démarche de test and learn, on ne sait pas du tout quelle charge de travail cela va représenter”, explique Xavier Grangier, directeur du digital de Libération, chez qui ces sujets vont être traités par les quatre personnes de la rubrique “Desintox”. Au Monde, 13 collaborateurs des “Décodeurs” vont prendre ces projets en charge. Samuel Laurent, responsable de la rubrique : “Seuls les articles signalés plusieurs fois par des utilisateurs issus de cercles d’affinité différents nous seront remontés. Il n’y a pas de raison que cela représente un travail supplémentaire important par rapport à ce que nous faisons déjà.” Au sein des Echos, qui fait partie de la plateforme CrossCheck, la rédactrice en chef du numérique, Clémence Lemaistre, qui pilote le projet, a nommé deux journalistes “référents” sur le sujet : l’un issu la rubrique de fact checking du quotidien, et l’autre de la rédaction web. Des compensations financières ? Pour participer à l’initiative CrossCheck, les médias ont payé une cotisation leur permettant de devenir membre de First Draft News. En échange, l’association rémunère six stagiaires d’écoles de journalisme formés à ces sujets et intégrés à des rédactions partenaires, dont l’AFP. Pour l’initiative de Facebook, aucun échange financier n’est pour l’instant prévu. Les médias travailleront donc gratuitement pour Facebook ? “On se pose forcément la question, mais la visibilité du réseau social n’est plus à démontrer et tous les médias ont intérêt à travailler collectivement à ces sujets”, explique Michèle Léridon, directrice de la rédaction de l’AFP, où les cinq personnes de l’équipe réseaux sociaux s’empareront de ces sujets. A Libération, Xavier Grangier insiste sur l’aspect expérimental du partenariat : “Facebook ne nous a fait aucune proposition financière, mais si cela représente une charge de travail difficile à encaisser, la question se posera”, indique-t-il. Plus sceptique, Le Figaro ne participe pour le moment à aucun des deux projets : “Ce n’est pas notre rôle de vérifier les informations qui ne sont pas sur nos sites. Cela demande des moyens, du temps, et nous préférons pour le moment concentrer nos ressources sur le développement de nos propres contenus”, explique Bertrand Gié, directeur des nouveaux médias. Marion-Jeanne Lefebvre Aux Etats-Unis, une douzaine de contenus remontés chaque jour via FacebookLe dispositif anti fake-news de Facebook existe depuis un mois aux Etats-Unis, avec cinq partenaires médias : ABC News, Associated Press et les spécialistes du fact checking FactCheck.org, Politifact et Snopes. “Jusqu’à une douzaine de contenus remontent chaque jour sur cette plateforme. Ils ne sont pas tous “fake” dans le sens intentionnellement faux, mais la grande majorité sont trompeurs”, explique à mind Aaron Sharockman, directeur général de Politifact. Chez ce site de fact-checking, une personne est dédiée à plein temps spécifiquement à ces contenus signalés via Facebook. “Cela représente une vraie charge de travail, notamment parce que nous essayons toujours de contacter l’émetteur de l’article signalé, et voulons fournir le plus de contexte possible”, explique-t-il. A la question des compensations financières que pourrait apporter Facebook, Politifact botte en touche. Qui est First Draft News ? First Draft News est une organisation à but non lucratif britannique fondée en juin 2015 qui s’est donné pour mission “d’améliorer les connaissances et les standards dans la façon de créer et partager l’information en ligne”. Deux de ses fondatrices, Jenni Sargent (sa fiche LinkedIn) et Claire Wardle (sa fiche LinkedIn) sont aussi à l’origine d’Eyewitness Media Hub, une autre organisation à but non lucratif, qui est pour sa part spécialisée dans l’analyse du phénomène des contenus produits par les utilisateurs (UGC). Outre Eyewitness Media Hub, First Draft News a neuf membres fondateurs : le Google News Lab, Storyful (agence de presse spécialisée sur les réseaux sociaux, filiale de News Corp), Dig Deeper, Bellingcat, Meedan, Verification Junkie, Reported.Ly et Emergent.Info. Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind essentiels Nos synthèses et chiffres sur les principales thématiques du marché Les mutations du search à l'ère de l'IA générative L'application inaboutie de la loi sur les droits voisins Google vs DOJ : tout ce qu'il faut savoir sur le procès qui pourrait redéfinir l'adtech L’essentiel sur les identifiants publicitaires La transformation du marché publicitaire en 2024 2023 : le marché publicitaire doit se préparer à la fin du tracking utilisateur Comment l’intelligence artificielle générative bouleverse les médias Les enjeux réglementaires des médias en 2023 analyses Les articles d'approfondissement réalisés par la rédaction L’Apig et le SEPM fustigent le discours de Google concernant l’absence de l’AI Mode en France L'IA tient-elle ses promesses dans le marketing et l'achat média ? 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