Bouygues Telecom opte pour une stratégie de contenus différente de celle de SFR

Bouygues Télécom va amorcer lundi 29 mai sa stratégie de contenus médias, via un accord avec la plateforme de distribution Lekiosk qui diffère de celui mis en place par SFR avec son “kiosque’.

“Nous voulons être l’opérateur référent en 4G. Nous investissons donc à la fois dans les réseaux et dans les contenus pour montrer que cela a un impact dans la vie quotidienne des Français, par un accès optimal, par le prix et par les contenus”, explique Patrick Durand-Gasselin, responsable marketing des services numériques de Bouygues Telecom (sa fiche LinkedIn), qui gère cette nouvelle offre. Cela faisait plusieurs mois que Bouygues Telecom travaillait à l’intégration de titres de presse au sein de ses offres d’abonnement téléphoniques et internet, à la manière de SFR. C’est chose faite, mais via un intermédiaire.

L’opérateur a en effet annoncé lundi 22 mai nouer un partenariat avec la plateforme de distribution française LeKiosk. Celle-ci sera intégrée au sein de l’écosystème internet de Bouygues Telecom pendant au moins 12 mois. A partir du 29 mai, une large partie des clients individuels éligibles (soit plusieurs millions sur les 16,6 millions d’abonnés fixe et mobile de l’opérateur) pourront accéder “progressivement” à différents journaux et magazines sur smartphone, tablette et ordinateur, de manière gratuite et illimitée.

Un modèle différent de SFR

Avec cette nouvelle offre, Bouygues Télécom veut se poser en concurrent de SFR dans l’enrichissement des offres télécoms par les contenus. Mais avec une stratégie opposée. A la différence de SFR, Bouygues Télécom souligne n’avoir pas l’intention de “travailler en direct avec les éditeurs. Ce n’est pas notre fonctionnement, nous ne sommes ni dans l’exclusivité, ni dans l’achat de titres, mais dans la mise à disposition la plus large possible d’un nouveau service à nos abonnés, tout en apportant de nouveaux lecteurs à la presse”, affirme Patrick Durand-Gasselin. Le journal Les Echos affirme cependant que certains éditeurs sont également rémunérés directement par SFR pour récompenser leur présence.

Là où SFR ne propose “que” 70 titres proposés sur ses supports propriétaires et rémunère chaque éditeur en direct (entre 0,30 et 0,40 euro par téléchargement), Bouygues Telecom dirige ses abonnés vers la marque LeKiosk et ses plus d’un millier de titres référencés, généralistes, régionaux et spécialisés, appartenant notamment à Lagardère Active, Prisma Media, Le Figaro, Libération, L’Express, L’Opinion, Le Parisien, Sud-Ouest, La Voix du nord, etc (la liste complète). Parmi les grands éditeurs, Le Monde et Les Echos ne souhaitent pas y figurer. Lle modèle économique appliqué prévoit essentiellement un forfait global versé par Bouygues Telecom à LeKiosk en fonction du nombre d’abonnés Bouygues éligibles. Lekiosk redistribuera ensuite une partie du montant aux éditeurs en fonction de critères individuels (nombre de téléchargements, puissance de la marque…).

L’enjeu pour Bouygues Telecom sera de pousser son nouveau service à ses abonnés éligibles et de créer une récurrence dans l’usage. Une communication “très forte” sera effectuée auprès d’eux via un renvoi de trafic vers Lekiosk. La création du compte et l’enregistrement aura lieu sur Lekiosk.

Lekiosk mise sur l’illimité

Ce partenariat s’inscrit dans une nouvelle étape dans la stratégie de Lekiosk. Ses offres actuelles, des forfaits sur abonnement (par exemple 9,90 euros par mois pour consulter jusqu’à 10 titres) connaissent un résultat mitigé. La société dirigée par Ari Assuied veut développer des offres illimitées, estimant que les usages ont été créés par Netflix, Deezer et Spotify et que le marché est prêt.

Jean-Michel De Marchi

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