Accueil > Médias & Audiovisuel > L'après-cookies > Bytedance sous pression pour céder l’activité américaine de TikTok Bytedance sous pression pour céder l’activité américaine de TikTok Durant l'été, Donald Trump a accusé TikTok de collecter les données personnelles de ses utilisateurs américains pour le compte du gouvernement chinois. Début août, le président a déposé deux décret successifs : l’un interdisant à TikTok de monétiser ses contenus sur le sol américain, l’autre ordonnant la cession de ses activités dans le pays. Plusieurs entreprises ont depuis entamés des discussions pour leur rachat, dont Oracle et Microsoft. Par Paul Roy. Publié le 26 août 2020 à 16h10 - Mis à jour le 26 août 2020 à 16h10 Ressources Sur fond de tension diplomatiques et économiques entre la Chine et les États-Unis, Donald Trump a, au cours du mois de juillet, critiqué à plusieurs reprises le réseau social chinois TikTok. Il a notamment accusé l’application de collecter les données de ses 91 millions d’utilisateurs américains pour le compte gouvernement chinois. Le 31 juillet, il a d’abord évoqué un bannissement de l’application sur le territoire américain d’ici le 15 septembre. Mercredi 6 août, il a ensuite signé un décret interdisant toute transaction – à compter de 45 jours après la signature – entre une entreprise américaine et ByteDance, la maison-mère de TikTok. La maison blanche a finalement publié un autre décret le 14 août qui ordonne la vente des activités de ByteDance aux États-Unis à compter de 90 jours après sa signature. Pour rappel, en Chine, le service de partage de vidéos musicales existe sous le nom de Douyin depuis 2016. TikTok, la version du service développée pour les marchés hors de Chine, avec des serveurs et des contenus différents, a été lancée l’année suivante. Il n’existe pour le moment pas de preuves directes appuyant les accusations de Donald Trump. Le CFIUS (Comité pour l’investissement étranger aux États-Unis) mène depuis 2019 une enquête sur TikTok à ce sujet. En revanche, TikTok a été accusé par le Wall Street Journal mi-août d’avoir collecté jusqu’à novembre 2019 (pendant 15 mois) l’adresse MAC – identifiant réseau présent dans chaque terminal – de millions de terminaux, une pratique qui enfreint les règles du Google Play Store. Ces adresses MAC auraient ensuite été regroupées avec l’Advertising ID – identifiant publicitaire Android – correspondant et envoyées à ByteDance, la maison mère du réseau social. Pour le moment, l’usage de ces données par ByteDance n’est pas déterminé et Google a ouvert une enquête. Plusieurs acteurs américains candidats au rachat Ces attaques répétées contre la plateforme ont poussé certains groupes à envisager un rachat de l’activité de TikTok aux États-Unis. Avant la menace de bannissement de l’application du territoire américain, Microsoft s’est positionné sur le rachat des activités du réseau social aux États-Unis, au Canada, en Australie et en Nouvelle-Zélande auprès de son propriétaire ByteDance, sur la base d’une valorisation estimée à 30 milliards de dollars par le Wall Street Journal. Les déclarations du président Donald Trump ont d’ailleurs inquiété Microsoft, qui a suspendu temporairement les discussions portant sur le rachat, rapportait le WSJ le 2 août. Twitter a également montré son intérêt, mais selon plusieurs médias américains, le groupe, qui n’a pas la même puissance financière que Microsoft, ne pourra financer le rachat de TikTok qu’avec l’aide d’investisseurs extérieurs. Dernier candidat au rachat, Oracle est entré en discussion avec ByteDance a rapporté le Financial Times mardi 18 août. Le groupe se serait rapproché de deux investisseurs présents au capital de l’application : General Atlantic et Sequoia Capital. Fait notable : Larry Ellison, le CTO et cofondateur d’Oracle, est l’un des seuls dirigeants d’entreprises américaines technologiques californiennes qui soutient ouvertement Donald Trump. Il a notamment organisé une levée de fonds pour sa campagne présidentielle. Un rachat par Oracle pose néanmoins question, le groupe étant spécialisé dans les services numériques aux entreprises (cloud, suite d’outils marketing etc.) et n’ayant aucun actif dans le divertissement ou les réseaux sociaux. Ces négociations sont toujours en cours. En paralèlle, TikTok a fait savoir samedi 22 août qu’il allait attaquer le gouvernement en justice dans les prochaines semaines pour contester les décrets du président américain. La société reproche au gouvernement d’”avoir essayé de s’insérer dans des négociations entre entreprises privées”, en ne prêtant “aucune attention aux faits”. La semaine suivante, Le CEO américain de TikTok, Kevin Mayer, a annoncé jeudi 27 août dans un mail aux employés du réseau social et de sa maison mère, ByteDance, qu’il quittait ses fonctions, rapporte le Financial Times. Tiktok banni en inde depuis fin juin L’Inde, également en conflit avec la Chine, a décidé le bannissement de l’application dans le pays – au sein duquel il compte 200 millions d’utilisateurs – depuis le 29 juin. TechCrunch estime la valorisation des activités du réseau social en Inde à 3 milliards de dollars. Le conglomérat indien Reliance Industries est alors entré en discussion avec ByteDance pour envisager un investissement dans les activités indiennes de TikTok. Pour rappel, depuis avril 2020, Jio Platforms, opérateur télécom et filiale numérique de Reliance Industries, a levé près de 20 milliards de dollars auprès de fonds et sociétés, dont Google (4,5 milliards de dollars) et Facebook (5,7 milliards de dollars). Paul Roy ConcurrenceEtats-UnisRéglementationRéseaux sociaux Besoin d’informations complémentaires ? 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